"Alors que la demande en viande halal ou casher devrait correspondre à environ 10 % des abattages totaux, on estime que le volume d'abattage rituel atteint 40 % des abattages totaux pour les bovins et près de 60 % pour les ovins. Ce qui ne devait être qu'une dérogation s'est généralisé", confirme le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux dans un rapport datant de novembre 2011.
"MAUVAISES MANIPULATIONS"
Effectué par électronarcose, au moyen d'une tige perforante provoquant des lésions mécaniques du crâne et du cerveau, ou par recours au gaz (technique peu usitée en France), l'étourdissement a pour but de faire perdre conscience à l'animal avant la saignée fatale.
"Un des inconvénients majeurs de l'électronarcose, surtout quand elle est automatisée, est lié aux mauvaises manipulations, aux difficultés de positionnement des électrodes et à leur paramétrage. Incorrectement employées, elles peuvent stimuler des récepteurs de la douleur sans induire l'inconscience", soulignait Pierre Le Neindre, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), dans un rapport sur les douleurs animales réalisé en 2009.
De même avec la tige perforante, pour laquelle les taux d'échec, et donc les risques de douleur, vont "de 6% à 16% chez les bovins dans les abattoirs commerciaux".
Dans le cas d'une saignée sans étourdissement, c'est la perte de sang qui induit l'inconscience, puis la mort. En combien de temps ? C'est là tout le problème. "Les études sur les ovins saignés directement montrent des résultats assez constants : 14 secondes en moyenne jusqu'à la perte de conscience. Chez la volaille, les résultats sont plus variables, entre 14 et 44 secondes", indique Claudia Terlouw, éthologue à l'INRA de Clermont-Ferrand.
DE LONGUES MINUTES D'AGONIE
C'est chez les bovins que la perte de conscience tarde parfois le plus : entre 17 secondes et 5 minutes chez les veaux, entre 19 secondes et 11 minutes chez les bovins adultes. Une variabilité qui s'explique, précise Mme Terlouw, par un double phénomène.
"D'une part, cette espèce dispose d'une artère vertébrale, qui n'est pas coupée lors de l'égorgement. D'autre part, certains bovins développent des caillots au niveau des extrémités des carotides coupées, qui limitent le flux de sang vers l'extérieur. Dans ces cas-là, l'artère vertébrale peut prendre le relais et continuer à irriguer le cerveau", détaille-t-elle. D'où l'idée, défendue notamment par l'association Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA), de pratiquer systématiquement, pour cette espèce, un étourdissement "post-jugulation".
"Dans ce cas, l'animal est conscient -comme l'exige le rituel- lorsqu'il reçoit du sacrificateur le geste de l'égorgement, et c'est un autre opérateur qui lui donne, quelques secondes après, le coup de pistolet à tige perforante", précise le docteur vétérinaire Jean-Pierre Kieffer, président de l'OABA.
L'idée, semble-t-il, fait son chemin dans la communauté musulmane. Le producteur de viande Charal, dans son installation de Metz réservée à l'abattage rituel, pratique ainsi systématiquement l'étourdissement après l'égorgement. Sans pour autant avoir perdu sa clientèle halal.
Alors, qu'en pensez-vous de cette méthode ?
http://www.lemonde.fr/planete/artic...-animale-lors-de-l-abattage_1676683_3244.html
"MAUVAISES MANIPULATIONS"
Effectué par électronarcose, au moyen d'une tige perforante provoquant des lésions mécaniques du crâne et du cerveau, ou par recours au gaz (technique peu usitée en France), l'étourdissement a pour but de faire perdre conscience à l'animal avant la saignée fatale.
"Un des inconvénients majeurs de l'électronarcose, surtout quand elle est automatisée, est lié aux mauvaises manipulations, aux difficultés de positionnement des électrodes et à leur paramétrage. Incorrectement employées, elles peuvent stimuler des récepteurs de la douleur sans induire l'inconscience", soulignait Pierre Le Neindre, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), dans un rapport sur les douleurs animales réalisé en 2009.
De même avec la tige perforante, pour laquelle les taux d'échec, et donc les risques de douleur, vont "de 6% à 16% chez les bovins dans les abattoirs commerciaux".
Dans le cas d'une saignée sans étourdissement, c'est la perte de sang qui induit l'inconscience, puis la mort. En combien de temps ? C'est là tout le problème. "Les études sur les ovins saignés directement montrent des résultats assez constants : 14 secondes en moyenne jusqu'à la perte de conscience. Chez la volaille, les résultats sont plus variables, entre 14 et 44 secondes", indique Claudia Terlouw, éthologue à l'INRA de Clermont-Ferrand.
DE LONGUES MINUTES D'AGONIE
C'est chez les bovins que la perte de conscience tarde parfois le plus : entre 17 secondes et 5 minutes chez les veaux, entre 19 secondes et 11 minutes chez les bovins adultes. Une variabilité qui s'explique, précise Mme Terlouw, par un double phénomène.
"D'une part, cette espèce dispose d'une artère vertébrale, qui n'est pas coupée lors de l'égorgement. D'autre part, certains bovins développent des caillots au niveau des extrémités des carotides coupées, qui limitent le flux de sang vers l'extérieur. Dans ces cas-là, l'artère vertébrale peut prendre le relais et continuer à irriguer le cerveau", détaille-t-elle. D'où l'idée, défendue notamment par l'association Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA), de pratiquer systématiquement, pour cette espèce, un étourdissement "post-jugulation".
"Dans ce cas, l'animal est conscient -comme l'exige le rituel- lorsqu'il reçoit du sacrificateur le geste de l'égorgement, et c'est un autre opérateur qui lui donne, quelques secondes après, le coup de pistolet à tige perforante", précise le docteur vétérinaire Jean-Pierre Kieffer, président de l'OABA.
L'idée, semble-t-il, fait son chemin dans la communauté musulmane. Le producteur de viande Charal, dans son installation de Metz réservée à l'abattage rituel, pratique ainsi systématiquement l'étourdissement après l'égorgement. Sans pour autant avoir perdu sa clientèle halal.
Alors, qu'en pensez-vous de cette méthode ?
http://www.lemonde.fr/planete/artic...-animale-lors-de-l-abattage_1676683_3244.html