Réformes : rome plaide pour un saut fédéral

mam80

la rose et le réséda
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Le ministre italien des Finances favorable à un contrôle des réformes structurelles à l'échelle de la zone euro.

Faut-il imposer aux États la réalisation de certaines réformes structurelles clés, comme l'Europe leur impose 3 % de déficit budgétaire?

Ne serait-il pas temps d'harmoniser la réforme du droit du travail ou celle des retraites à l'échelle de la zone euro?
Et de punir les récalcitrants?

Cette question importante, lourde de conséquences politiques, en France notamment, vient de faire irruption dans le débat européen.

C'est le ministre italien des Finances, Pier Carlo Padoan, qui, le premier, a mis les pieds dans le plat, dans un entretien au

Dans les pas de Draghi
Ancien chef économiste de l'OCDE, Pier Carlo Padoan cherche à influencer le débat européen à un moment clé pour la zone euro, en panne de croissance et guettée par la déflation. Le ministre des Finances de Matteo Renzi aura l'occasion de tester son idée devant ses collègues lors de la réunion de l'Eurogroupe et de l'EcoFin, qu'il présidera, vendredi et samedi à Milan.

Nul doute qu'il obtiendra l'appui de son collègue allemand, Wolfgang Schäuble, qui verra dans cette proposition une nouvelle version des «contrats de réformes» jadis défendus par Angela Merkel, et vite mis au panier du Conseil européen, par François Hollande lui-même.

Lorsqu'elle vient d'Italie, alliée indispensable de la France pour «réorienter» l'Europe, la proposition est plus difficile à rejeter
. Surtout lorsqu'il s'agit, derrière un pacte qui ne dit pas son nom, d'obtenir en échange un nouveau délai de Bruxelles pour parvenir aux 3 % de déficits publics…


«Lorsque la discipline est imposée à un niveau supranational, cela peut faciliter le débat sur les réformes à l'échelon national»

Mario Draghi
Nul doute que la proposition italienne obtiendra aussi le soutien de Mario Draghi, patron de la BCE, qui défend depuis plusieurs semaines, l'idée d'un nouveau saut fédéral pour aider les États à engager des réformes structurelles forcément impopulaires.
C'est la nouvelle obsession du patron de l'euro, qui aura, à force de persuasion, réussi à lancer l'union bancaire, qui n'était pas très populaire chez les Français au départ.

L'exemple de l'Espagne
Lors d'un discours prononcé à Londres, le 9 juillet, Mario Draghi a développé cette idée qui lui est chère:
«La gouvernance à l'échelle communautaire ne doit pas seulement concerner la politique budgétaire ou l'union bancaire, mais aussi les réformes structurelles.»
Pour le gardien de l'euro, c'est la clé de la croissance et de la stabilité en zone euro. «Les résultats des réformes structurelles, à savoir une plus grande productivité et plus de compétitivité sont dans l'intérêt de l'union monétaire dans son ensemble», estime Mario Draghi. «Les réformes structurelles dans chaque État membre ont tant d'impact sur leurs voisins qu'elles doivent être soumises à une discipline collective» ajoute-t-il.

Pour contrecarrer les objections d'atteinte à la souveraineté des États, Mario Draghi pousse deux arguments.
Le premier est l'efficacité économique: l'effort de compétitivité est payant. Il a permis à l'Espagne de gagner 11 points de croissance depuis la crise.
Le second est politique: lorsque la discipline est imposée par une «structure supranationale» - FMI ou UE -, elle permet de faire passer la pilule des réformes plus facilement.

Une façon pour Mario Draghi de défendre une stratégie bien connue des hommes politiques français: «C'est pas nous, c'est la faute à Bruxelles!»
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/...reformes-rome-plaide-pour-un-saut-federal.php

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