Entre le 17 et le 20 janvier derniers, une quarantaine de terroristes ont occupé le site pétrolier d’In Amenas, en Algérie. Parmi les otages, 150, dont un Français, étaient des salariés de CIS, une société française de restauration et d’hôtellerie pour les entreprises en zone extrême. Régis Arnoux, son fondateur et PDG, revient sur les conséquences de ce drame et annonce la création d’une cellule de crise.
L'Usine Nouvelle - Six mois après, quels sont les effets de la prise d’otage d’In Amenas pour votre société ?
Régis Arnoux - Sans vouloir faire preuve de cynisme – car il y a eu des morts et des familles endeuillées –, nous ressortons renforcés de cet épisode. Le facteur chance a permis que nous n’ayons ni blessés, ni tués. La médiatisation a été telle, que je me suis beaucoup exprimé sur l’action des autorités. J’ai, entre autres, félicité l’action de l’armée pour libérer les lieux. Mes réponses ont été très appréciées par l’État algérien.
Aujourd’hui, la notion d’insécurité n’est pas intégrée en Algérie. Certes, il y a eu cette attaque organisée. Mais les autorités algériennes ont pris des mesures discrètes, draconiennes. Je continue à penser que l’Algérie est un territoire parmi les plus protégés au monde dans le secteur pétrolier.
Avez-vous reçu un soutien de l’État français ?
Malgré ma présence dans les médias, les politiques ne se sont pas intéressés à mon cas et j’ai eu droit à un silence assourdissant. C’est hallucinant ! Il m’a été dit qu’il n’y avait pas lieu de déplacer des effectifs ou des moyens pour un Français. J’ai failli sauter au plafond ! C’était choquant, car mon salarié français a vécu l’horreur. Lors de sa libération, ce jeune garçon s’est retrouvé seul et hébété à In Amenas. Il a profité d’un avion américain qui a rapatrié les ressortissants occidentaux à Palerme, en Sicile. Là-bas, il y avait un représentant de chaque nationalité, sauf pour la France. Cela m’a fait mal au cœur.
Quelles ont été les conséquences en interne ?
Nous avons pris des mesures radicales en interne. Nous avons créé une véritable cellule de crise. Nous avons été assistés par une société de sécurité externe. L’opération est actuellement en cours de finalisation. Cette cellule de crise ne porte pas uniquement sur les attentats terroristes ou les prises d’otages. Elle prend aussi en compte les tremblements de terre, les accidents d’avion, les cyclones, les éruptions volcaniques… Le patron de la cellule de crise mène une veille permanente sur la situation sécuritaire et politique des pays. En cas de besoin, nous avons une procédure qui prend en charge la diffusion de l’information, la relation avec les médias, la mobilisation des assurances, l’alerte aux autorités… Chacun a désormais un rôle précis à jouer. Parallèlement, nous avons fait l’inventaire des pays à risques. Pour nous, le pays le plus sensible est la Mauritanie. Nous sommes présents sur le projet de mine d’or de Tasiat. Nous avons fait intervenir un spécialiste. Il a réalisé un audit de nos modes de fonctionnement et de nos usages. Mais sur les sites, la sécurité est sous la responsabilité de nos clients.
L'Usine Nouvelle - Six mois après, quels sont les effets de la prise d’otage d’In Amenas pour votre société ?
Régis Arnoux - Sans vouloir faire preuve de cynisme – car il y a eu des morts et des familles endeuillées –, nous ressortons renforcés de cet épisode. Le facteur chance a permis que nous n’ayons ni blessés, ni tués. La médiatisation a été telle, que je me suis beaucoup exprimé sur l’action des autorités. J’ai, entre autres, félicité l’action de l’armée pour libérer les lieux. Mes réponses ont été très appréciées par l’État algérien.
Aujourd’hui, la notion d’insécurité n’est pas intégrée en Algérie. Certes, il y a eu cette attaque organisée. Mais les autorités algériennes ont pris des mesures discrètes, draconiennes. Je continue à penser que l’Algérie est un territoire parmi les plus protégés au monde dans le secteur pétrolier.
Avez-vous reçu un soutien de l’État français ?
Malgré ma présence dans les médias, les politiques ne se sont pas intéressés à mon cas et j’ai eu droit à un silence assourdissant. C’est hallucinant ! Il m’a été dit qu’il n’y avait pas lieu de déplacer des effectifs ou des moyens pour un Français. J’ai failli sauter au plafond ! C’était choquant, car mon salarié français a vécu l’horreur. Lors de sa libération, ce jeune garçon s’est retrouvé seul et hébété à In Amenas. Il a profité d’un avion américain qui a rapatrié les ressortissants occidentaux à Palerme, en Sicile. Là-bas, il y avait un représentant de chaque nationalité, sauf pour la France. Cela m’a fait mal au cœur.
Quelles ont été les conséquences en interne ?
Nous avons pris des mesures radicales en interne. Nous avons créé une véritable cellule de crise. Nous avons été assistés par une société de sécurité externe. L’opération est actuellement en cours de finalisation. Cette cellule de crise ne porte pas uniquement sur les attentats terroristes ou les prises d’otages. Elle prend aussi en compte les tremblements de terre, les accidents d’avion, les cyclones, les éruptions volcaniques… Le patron de la cellule de crise mène une veille permanente sur la situation sécuritaire et politique des pays. En cas de besoin, nous avons une procédure qui prend en charge la diffusion de l’information, la relation avec les médias, la mobilisation des assurances, l’alerte aux autorités… Chacun a désormais un rôle précis à jouer. Parallèlement, nous avons fait l’inventaire des pays à risques. Pour nous, le pays le plus sensible est la Mauritanie. Nous sommes présents sur le projet de mine d’or de Tasiat. Nous avons fait intervenir un spécialiste. Il a réalisé un audit de nos modes de fonctionnement et de nos usages. Mais sur les sites, la sécurité est sous la responsabilité de nos clients.