Réponse d'un « ami musulman » à la lettre de Jean-François Copé

Cher Jean-François,

J'ai lu avec grand intérêt la lettre que tu m'as adressée dans L'Express et, puisque nous sommes désormais amis, permets-moi de te tutoyer et de te dire les choses en toute franchise.

D'abord je dois te confier que chez moi (en France avant que tu demandes), ce n'est pas comme ça que l'on traite ses amis. On ne fait pas un débat pour savoir comment nos amis devraient s'habiller ou s'exprimer. On ne se mêle pas de leur vie religieuse et on ne se permet pas de dire à leur fille que sa robe est trop longue. Ce serait très déplacé, tu en conviendras.[...]

Qui « défigure » l'islam ?

Quand tu dis que notre foi, l'islam, est « défigurée dans l'opinion par des comportements ultraminoritaires », ce serait bien de rappeler que cette « opinion » se construit moins à partir de la réalité que du discours politique et médiatique auquel, il me semble, tu participes un peu (note ce doux euphémisme que l'amitié t'offre en privilège). [...]

L'alibi de la laïcité

Tu voudras bien m'expliquer aussi pourquoi dès que tu parles d'islam, tu te sens obligé d'invoquer la laïcité pour dire quelque chose de pas sympa juste après.

Si tu n'aimes pas les barbes et les foulards, libre à toi d'exprimer ton opinion. Nul besoin de faire comme tous ceux qui, pour légitimer leur rejet des formes visibles de l'islam, se drapent sous la cape de la laïcité en espérant y trouver une respectabilité à leur racisme d'autrefois.[...]

http://www.rue89.com/2011/03/31/rep...jean-francois-cope-197764?page=0#commentaires
 
suite et fin

Laïcité=liberté (y compris de porter la barbe)

Et que dit-elle cette loi ? Elle dit que nous sommes libres. Libres de choisir en conscience notre religion et de la vivre comme bon nous semble, sans faire de prosélytisme et sans devoir la cacher ou la renier dans la sphère publique. Libres de s'habiller comme il nous plaît, de porter une barbe ou de se couvrir la tête si on le souhaite. Libres de prendre notre place au sein de la République comme nous l'avons fait jusqu'ici en l'enrichissant de notre travail, de nos idées et de nos espoirs.

Aucune instance musulmane n'a réclamé le changement de cette loi. Aucun musulman n'a demandé un privilège dont serait exclu l'un de ses concitoyens.

Nous demandons, et la majorité de nos concitoyens avec nous, le strict respect de la loi de 1905. Sans cadres ni contraintes supplémentaires et sans polémiques pour venir, chaque jour un peu plus, restreindre nos libertés et nos droits fondamentaux.

Citoyens comme les autres

Mon cher Jean-François, à trop vouloir nous aider, tu risques de nous causer du tort en faisant croire qu'il y a une spécificité islamique qu'on aurait jusque là ignorée. Il n'en est rien. Nous sommes des citoyens comme les autres, acteurs anonymes des changements et des sacrifices que doit concéder notre pays aujourd'hui.

Ta famille politique n'est pas étrangère à cette situation (mais bon, on ne choisit pas sa famille…). Ce serait malheureux de donner ainsi raison à ces mauvaises langues que j'entends déjà dire qu'avec des amis comme toi …on n'a pas besoin d'ennemis.

Pour ces raisons, tu comprendras que je ne souhaite pas venir à ta petite fête du 5 avril. Je préfère vous laisser laver votre linge sale en famille. Fais-moi signe quand tu auras repris tes esprits et que les choses se seront un peu calmées vers chez toi.

Je termine en te rappelant que le respect, c'est d'accepter l'autre tel qu'il est et non tel qu'on voudrait qu'il soit, avec ses différences. Il serait bon que tu t'en souviennes désormais, avant d'invoquer une idée de fraternité que tu piétines chaque jour.

Ton ami, Marwan Muhammad.
 
Voici la biographie de l'auteur de cette lettre:

Marwan Muhammad, fils d’un commerçant égyptien et d’une sage-femme algérienne, est né à Paris 18ème, en 1978. Une enfance avec « des jours de rires et des jours de larmes » au cœur d’une France aux mille facettes.

Le traitement différencié des enfants d’immigrés dans certains quartiers, l’existence d’un racisme devenu presque ordinaire dans certaines zones, les incompréhensions grandissantes vis-à-vis de sa foi musulmane sont des éléments fondateurs de son engagement.

La réussite scolaire a été pour Marwan comme une revanche sur une société perçue comme marquée par l’élitisme et la discrimination. Doué pour les chiffres, il poursuit des études scientifiques, avant d’être diplômé en 2003 en tant qu’ingénieur en mathématiques financières et en statistiques.

En 2001, il rejoint les salles de marché d’une grande banque française.

Après cinq ans d’expérience dans la finance de marché, Marwan prend la décision de stopper une carrière à laquelle il ne trouve plus de sens. Il se trouve en contradiction entre sa foi, son éthique et son activité professionnelle, au cœur d’un système financier dont il réalise, longtemps avant la crise financière, les criantes injustices.

Marwan entame alors l’écriture de Foul Express, témoignage de son parcours à travers le monde de la finance. Son style d’écriture original est le reflet de ce qu’il est : un enfant au croisement d’influences aussi variées que la culture française traditionnelle, les modes de vie urbains, la foi musulmane, la féérie enfantine ou encore la culture manga. Une identité multiple et complexe.

Marwan a produit de nombreux articles et chroniques sur des thèmes tels que l’identité, la consommation, l’Islam ou encore les rapports Nord-Sud.

Dès 2004, il participe au développement d’une nouvelle finance, plus juste et plus respectueuse des hommes et de l’environnement.

A partir de 2006, il enseigne les mathématiques financières en école d’ingénieur et intervient régulièrement lors des séminaires et conférences autour de la finance islamique, qui est pour lui une finance plus morale, en lien direct avec l’économie réelle et non une finance façon Dubaï à l’intention de riches investisseurs du Golfe.

Marwan travaille aujourd’hui pour une société de conseil en tant qu’analyste. Il forme des professionnels et des agences gouvernementales au maniement des statistiques et des modèles quantitatifs.

Il signe ici son premier livre.

Voici son site:
http://www.foulexpress.com/
 
Voici la biographie de l'auteur de cette lettre:

Marwan Muhammad, fils d’un commerçant égyptien et d’une sage-femme algérienne, est né à Paris 18ème, en 1978. Une enfance avec « des jours de rires et des jours de larmes » au cœur d’une France aux mille facettes.

Le traitement différencié des enfants d’immigrés dans certains quartiers, l’existence d’un racisme devenu presque ordinaire dans certaines zones, les incompréhensions grandissantes vis-à-vis de sa foi musulmane sont des éléments fondateurs de son engagement.

La réussite scolaire a été pour Marwan comme une revanche sur une société perçue comme marquée par l’élitisme et la discrimination. Doué pour les chiffres, il poursuit des études scientifiques, avant d’être diplômé en 2003 en tant qu’ingénieur en mathématiques financières et en statistiques.

En 2001, il rejoint les salles de marché d’une grande banque française.

Après cinq ans d’expérience dans la finance de marché, Marwan prend la décision de stopper une carrière à laquelle il ne trouve plus de sens. Il se trouve en contradiction entre sa foi, son éthique et son activité professionnelle, au cœur d’un système financier dont il réalise, longtemps avant la crise financière, les criantes injustices.

Marwan entame alors l’écriture de Foul Express, témoignage de son parcours à travers le monde de la finance. Son style d’écriture original est le reflet de ce qu’il est : un enfant au croisement d’influences aussi variées que la culture française traditionnelle, les modes de vie urbains, la foi musulmane, la féérie enfantine ou encore la culture manga. Une identité multiple et complexe.

Marwan a produit de nombreux articles et chroniques sur des thèmes tels que l’identité, la consommation, l’Islam ou encore les rapports Nord-Sud.

Dès 2004, il participe au développement d’une nouvelle finance, plus juste et plus respectueuse des hommes et de l’environnement.

A partir de 2006, il enseigne les mathématiques financières en école d’ingénieur et intervient régulièrement lors des séminaires et conférences autour de la finance islamique, qui est pour lui une finance plus morale, en lien direct avec l’économie réelle et non une finance façon Dubaï à l’intention de riches investisseurs du Golfe.

Marwan travaille aujourd’hui pour une société de conseil en tant qu’analyste. Il forme des professionnels et des agences gouvernementales au maniement des statistiques et des modèles quantitatifs.

Il signe ici son premier livre.

Voici son site:
http://www.foulexpress.com/
Je dois changer de métier alors :confused:
 
Je pense que c'est une perte de temps que de se justifier par des courrier mielleux aupres de ces gogols tel que Copé and CO.

Il vaut mieux tirer la chasse d'eau et passer à autre chose.

absolument ça ne mène à rien, il faut ignorer, les politiques qui instrumentalisent l'Islam a des fins électoralistes (et faut le dire aussi parce qu'ils haissent tout de nous) ne méritent que notre mépris.
 
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