Reportage : errahma, une poudrière sociale

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur

Le pôle urbain d’Errahma rassemble des relogés des bidonvilles et de l’ancienne médina de Casablanca. Des forces de l’ordre insuffisantes peinent à lutter contre l’insécurité et la recrudescence de la criminalité.

Reportage.Des blocs de béton s’alignent les uns derrière les autres, sans aucun commerce, espace vert ou équipement de proximité notable. Le paysage est désolant: à Errahma, pôle urbain situé en périphérie de Casablanca, entre Oulfa et Dar Bouazza, le décalage entre les constructions de logements et la réalisation d’infrastructures saute aux yeux. Ce qui cause la frustration de nombreux habitants. “Nous n’avons rencontré que des problèmes ici”, confie Jaouad, vendeur de poisson au port de Casablanca, tout en nous guidant dans des ruelles désertes. Le jeune homme s’est installé à Errahma avec sa mère, Aïcha, il y a près d’un an.

Résidents de l’ancienne médina, tous deux ont du quitter leur maison qui menaçait de s’effondrer pour être relogés ici. “Nous étions locataires de l’ancienne maison, nous avons dû payer 100 000 dirhams pour être relogés à Errahma” déplorent-ils, amers. Car depuis, leur quotidien s’est mué en cauchemar. “Je suis traumatisée, j’ai peur dehors, je ne peux pas sortir après 20 heures pour faire des courses”, déplore Aïcha, qui ne cache pas sa colère. “La menace que nous vivons est réelle, des gens se font agresser, d’autres ont carrément été tués”, poursuit Jaouad.

Les forces de l’ordre dépassées

Craignant pour leur sécurité, de nombreux habitants d’Errahma s’imposent même un couvre-feu à la tombée de la nuit. Ce pôle urbain qui vit à un rythme rural est placé sous la tutelle de la Gendarmerie royale. En mars dernier, la DGSN annonçait la mise en place d’un commissariat. Le bâtiment est bel et bien visible au centre d’Errahma, mais les habitants assurent qu’il n’est toujours pas opérationnel. Les actes de violence sont pourtant en constante augmentation. “Dernièrement, un jeune homme a été tué, le lieu du crime se trouvait à proximité de la brigade de la Gendarmerie royale, qui compte une vingtaine d’éléments, ce qui est largement insuffisant pour toute cette population”, dénonce Jaouad.................................


http://telquel.ma/2016/02/24/reportage-errahma-poudriere-sociale_1484373
 
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