La revue de presse en direct des toilettes du CRIF

Des assaillants masqués ont attaqué dimanche dans la bande de Gaza un camp de vacances pour enfants dirigé par l'Onu, que des activistes du territoire ont accusé de promouvoir l'immoralité.

Une vingtaine d'hommes, certains armés de fusils d'assaut, ont déchiré les grandes tentes et brûlé les réserves du site, où plusieurs dizaines de milliers d'enfants doivent participer à des activités estivales, a rapporté Ibrahim Eleoua, un des agents de sécurité en service au moment de l'attaque.

Deux jours plus tôt, un groupe jusque là inconnu et nommé "Liberté de la patrie" avait publié un communiqué accusant l'Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) "d'enseigner le fitness, la danse et l'immoralité aux fillettes".

Depuis plusieurs mois, des groupes fondamentalistes musulmans s'en prennent au Hamas, parti islamiste au pouvoir à Gaza mais dont les objectifs nationalistes se heurtent à ceux des groupes salafistes.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné l'attaque, qu'il a qualifiée de "tentative d'intimider et de faire souffrir les habitants les plus vulnérables de Gaza".

Dans un communiqué, il appelle "les autorités de facto à assurer la sécurité des activités de l'Onu et à permettre à l'UNRWA de travailler sans restrictions".

Un porte-parole du gouvernement du Hamas à Gaza, Taher al Nono, a condamné cette attaque et assuré que les autorités "traqueraient les responsables".

Le directeur des opérations de l'UNRWA à Gaza, John Ging, a déclaré que le camp de vacances, dans lequel les garçons et les filles sont séparés conformément aux pratiques en vigueur à Gaza, aurait lieu comme prévu.

"La bonne nouvelle pour les enfants et leurs parents, c'est que l'UNRWA ne se laissera pas intimider par de telles attaques", a affirmé Ging, ajoutant que les enfants de Gaza "méritaient de pouvoir sourire".

Le Hamas est au pouvoir dans ce territoire enclavé depuis qu'il en a chassé le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas à l'été 2007.

La bande de Gaza fait depuis l'objet d'un blocus de l'Etat d'Israël.
 
Des milliers de Palestiniens devront cesser de travailler pour l’occupant

Plus de 25 000 familles vont se retrouver sans leur principale source de revenus si l’AP poursuit son plan visant à empêcher ses citoyens de consommer ou de participer sous n’importe quelle forme, à la production de biens dans l’une des quelques 120 colonies juives en Cisjordanie.

Une loi présidentielle du mois de Mars dernier impose des amendes allants jusqu’à 11 000 euros et des peines d’emprisonnement allant jusqu’à cinq années, pour ceux qui achèteraient, vendraient ou négocieraient avec les colonies juives, considérées illégales en vertu du droit international. Cette loi vise a éviter de légitimiser les colonies et à éviter de leur procurer un soutien financier.

Ces dernières semaines, les autorités palestiniennes ont procédé à des dizaines de raids afin de confisquer les produits illégaux, mais jusqu’à présent, ils ne s’en sont pas encore pris aux travailleurs, bien qu’ils aient dit attendre que plus aucun palestinien ne travaille dans les colonies d’ici la fin de cette année.

« Pour l’instant les amendes ne seront pas appliquée aux travailleur, et ce pour leur donner une période d’adaptation, mais j’espère qu’avant la fin de 2010, plus personne ne travaillera pour les colons » a déclaré le porte-parole de l’AP, ajoutant que, pour ces travailleurs , des emplois seront créés et des prêts seront proposés aux entrepreneurs afin d’aider les petites et moyennes entreprises.

Les Palestiniens qui sont entassés au petit matin en file d’attente aux points de contrôle, en route vers les colonies sont conscients de leur participation à une économie souterraine qui aide le projet de colonisation (qui parfois inclut la construction de maisons pour les colons sur des terres volées aux Palestiniens), mais ils font valoir qu’ils n’ont pas le choix.

« Je sais que je contribue à construire les maisons de mes ennemis, mais j’ai six enfants et j’ai besoin de mettre de la nourriture sur la table. Est-ce que l’Autorité palestinienne a une alternative pour moi ? » se demande Mohamed El-Assad, un travailleur de 40 ans qui travaille dans la contructions des maisons dans la colonie de Kiryat Sefer.

Pour les journées où il trouve du travail, il reçoit un salaire d’environ 40 euros, soit trois fois plus que celui qu’il aurait sur un chantier palestinien.

« Je méprise ce travail, mais j’ai trouvé un emploi et un salaire », ajoute Mohammed, tandis que son compagnon d’infortune, Hani Said, a déclaré : « Nous sommes patriotes, mais nous n’avons pas d’autre choix que de travailler dans les colonies, car il n’y a pas d’alternative. »

Selon l’AP, les produits des colonies qui sont vendus dans les territoires palestiniens ont atteint une valeur de 200 millions de dollars annuellement, tandis que beaucoup sont exportés vers les pays européens, en violation des règles internationales.

Imad Yousef, un jeune homme de 24 ans du village de Bilin, dit qu’il ne veut pas « construire des maisons pour les colons » sur ses terres, mais il affirme qu’il n’a jamais trouvé de travail en Cisjordanie, car « il n’ya pas d’usines, pas de projets industriels, les salaires sont très faibles et les emplois ne sont pas stables » et il exige que« l’AP trouve des solutions avant d’interdire tout travail dans les colonies. » La majeure partie des travailleurs sont des travailleurs de la construction ou des agriculteurs, mais les colonies ont également des usines dont les produits sont faciles à trouver dans n’importe quel supermarché palestinien.

« Le premier arrêt commercial des produits des colonies est le territoire palestinien occupé » affirme le ministre de l’économie palestinienne, Hasan Abu libdir, ajoutant qu’« Israël inonde notre marché avec ses produits tout en maintenant (...) les politiques qui nuisent à la capacité productive palestinienne et à la croissance économique. »

Le vol des terres et des ressources naturelles et les restrictions à la liberté de circulation sont quelques-unes des principales causes empêchant le développement d’une économie viable et compétitive, ce qui favorise la consommation de produits israéliens dont le commerce n’est non seulement pas rentable, mais rend encore plus dépendante l’économie palestinienne.

La campagne de boycott lancée par l’AP cherche à briser ce cercle vicieux et à libérer ses marchés des produits des colons, une initiative qui, cependant, ne serait pas sans coûts et fera disparaître les emplois de beaucoup de personnes.
 
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