Royaume uni la banque d'angleterre sur la sellette

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la rose et le réséda
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Scandale des changes: la Banque d'Angleterre sur la sellette



Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, entend restaurer «l'intégrité» de l'institution, prise dans la tourmente du scandale de manipulation du marché des changes impliquant quinze banques privées européennes et américaines. Interrogé pendant plus de quatre heures et demie (il a aussi parlé de la politique monétaire et de l'indépendance de l'Écosse) par une commission parlementaire, le Canadien, arrivé à la tête de la banque centrale il y a moins d'un an, s'est dit prêt à faire toute la lumière sur cette affaire «extrêmement grave».

La semaine dernière, la Banque d'Angleterre a suspendu l'un de ses employés responsable de son département devises, en attendant les résultats d'une enquête interne. Elle a mandaté un cabinet d'avocats, Travis Smith, qui a «carte blanche» pour scruter les failles dans les procédures internes et faire le jour sur les responsabilités éventuelles. Elle a mis à disposition de l'enquête 15.000 mails, 21.000 discussions sur les forums («chat rooms») de Bloomberg et Reuters et plus de 40 heures d'échanges téléphoniques. Elle a également publié les minutes de ses réunions depuis plusieurs années.

Selon le gouverneur, la direction de la Banque d'Angleterre a eu connaissance d'une possible implication dans le scandale le 16 octobre 2013. Or les documents rendus publics suggèrent que le sujet d'une éventuelle manipulation des marchés des devises avait été évoqué dès 2006. Des «chat rooms» fréquentées par les traders de devises portaient comme nom «The Cartel» ou «The Mafia».
Traders licenciés

Les parlementaires se sont étonnés qu'après le scandale du Libor il y a deux ans, les responsables de la Banque d'Angleterre, régulateur du secteur financier, ne se soient pas inquiétés de possibilités de truquage d'autres marchés, comme celui des devises, de l'or, du pétrole ou des swaps. «Nous n'avons pas d'information suggérant que quelqu'un à la Banque d'Angleterre ait fermé les yeux, facilité ou participé à des manipulations de marchés», a insisté Mark Carney.

Le scandale des changes, plus gros marché financier au monde, avec 5300 milliards de dollars échangés chaque jour, dont 40% à Londres, a éclaté en juin 2013. Des traders auraient agi de concert en multipliant les transactions pour peser sur l'évolution des cours à l'approche du fixing quotidien de Londres à 16 heures afin d'optimiser leurs profits. Plus de vingt traders de banques, dont Deutsche Bank, Citigroup, Barclays, BNP Paribas ou Bank of America ont été licenciés ou suspendus dans le cadre de cette vaste enquête. Les établissements concernés ont provisionné environ 25 milliards d'euros pour couvrir leurs dépenses juridiques.

La collusion ou le manquement de la Banque d'Angleterre à révéler des pratiques dont elle aurait eu connaissance seraient extrêmement dommageable pour l'institution et la réputation de la place financière de Londres déjà fort malmenée. Le président de la commission du Trésor à la Chambre des Communes, Andrew Tyrie, a dénoncé l'inefficacité des structures «byzantines d'une cour du XVIIe siècle» de la gouvernance de la Banque d'Angleterre. Mark Carney a annoncé une réforme de son organisation et de ses procédures d'alerte internes. «Il ne doit pas y avoir l'ombre d'un doute sur l'intégrité de la Banque d'Angleterre à l'issue de ça», a-t-il assuré.

le figaro

encore une fois, on ne parle pas ici des magouilles sur les taux de Crédit Agricole et Banque Populaire


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