Royaume-Uni : Pourquoi la nomination de David Cameron au gouvernement suscite tant d’étonnement

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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C’est un retour qui a laissé pantois le Royaume-Uni. Il ne s’agit de celui des Beatles en tête des charts britanniques mais bien de celui d’un ancien Premier ministre disparu de la vie politique pendant sept années. Au moment des annonces du remaniement du gouvernement de Rishi Sunak, David Cameron est sorti de sa voiture devant le N° 10 Downing Street. L’ancien chef du gouvernement remplace James Cleverly au ministère des Affaires étrangères et a assisté à son premier Conseil des ministres.

Une image de sérieux​

En difficulté dans les sondages à l’approche des élections législatives, le parti conservateur de Rishi Sunak doit reconquérir le vote des électeurs. Avec le remaniement qui a eu lieu lundi, il entend montrer un semblant de stabilité après les scandales de l’ère Boris Johnson puis la quasi-crise financière provoquée par l’éphémère Liz Truss.

Le retour de David Cameron apporte cette image de sérieux et d’expérience dans une période de conflits. Rishi Sunak « veut quelqu’un avec une certaine influence sur la scène internationale », analyse Tim Bale, politologue à la Queen Mary University de Londres. Coup médiatique, cette nomination suggère également un recentrage du gouvernement après l’éviction de la très conservatrice Suella Braverman.

Les dossiers sur la table​

David Cameron a du pain sur la planche. Intégrer le ministère des Affaires étrangères en pleine guerre en Ukraine et en cours de conflit entre Israël et le Hamas ne va pas être un long fleuve tranquille. Malgré son éloignement de la scène politique ces sept dernières années, David Cameron a néanmoins exprimé sur X (anciennement Twitter) l’espoir que son « expérience » – onze ans à la tête du parti conservateur et six à la tête du gouvernement – lui serve pour « aider » Rishi Sunak face à ces « défis » internationaux.

Sur d’autres dossiers, David Cameron sera sans doute confronté à certaines contradictions. Celui qui a gouverné le pays entre 2010 et 2016 vantait un « âge d’or » des relations avec la Chine tranchant avec les tensions actuelles. C’est aussi lui qui a provoqué le Brexit tout en s’y opposant.

Une surprise pour tout le monde​

A en croire les exclamations de surprise des journalistes en duplex devant la résidence du Premier ministre au moment où David Cameron est sorti de son véhicule, personne ne s’attendait à cette nomination. Et pour cause, l’ancien chef du gouvernement a quitté la politique en 2016, après avoir déclenché le référendum pour une sortie de l’Union européenne.

Dans son autobiographie publiée en 2019, il a expliqué qu’il n’avait pas de regrets d’avoir déclenché ce vote qui a ouvert une période d’intenses déchirements dans le pays et a jugé les négociations sur la sortie de l’UE « difficiles à regarder ». A l’écart de la politique, il a surtout fait parler de lui depuis pour son rôle de lobbyiste au profit de la société financière Greensill, dont la faillite a provoqué un scandale politico-financier.

 
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