"la rue des allocs" amiens quartier historique st leu (réhabilité)

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la rose et le réséda
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Le réalisateur défend son travail, dont le but est de donner un visage aux chiffres du chômage et montrer comment on vit avec moins de 1 000 euros par mois :
<le docu-réalité de M6 accusé de caricaturer les pauvres>

Stéphane Munka, réalisateur de La Rue des allocs, un "docu-réalité" sur la pauvreté dans un quartier d'Amiens, diffusée sur M6 mercredi soir, se défend de toute "caricature" comme l'en accusent plusieurs médias et des associations. La FNARS (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale) demande au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) d'intervenir "pour suspendre la diffusion" du programme "stigmatisant et honteux face à la détresse sociale que vivent près de 8 millions de personnes pauvres en France"

Adaptée de Benefits Street, une émission anglaise, la série "capte la réalité" d'un groupe d'habitants du quartier de Saint-Leu, l'un des plus pauvres d'Amiens (Somme), frappé par la crise de 2008, déclare Stéphane Munka.

Saint-Leu connaît "un taux de chômage de près de 40 %" (contre 19 % pour Amiens), précise-t-il. La "plupart" des habitants "vivent des allocations, de la débrouille parfois, et peinent à joindre les deux bouts", souligne le docu-réalité.

Les "images banales du désespoir"

. De fait, la plupart des intervenants du premier épisode sont filmés canette de bière en main, manifestement dans un état proche de l'ébriété.
Le réalisateur qui a travaillé pour Spécial Investigation sur Canal +, ou Infrarouge sur France 2, dit "comprendre ces réactions".
Mais "qu'est-ce que je fais quand j'ai 80 % des gens qui boivent ? Je comprends le débat mais comment résoudre ça, je fais de la censure ?" interroge-t-il.

"Le vrai discours du doc est de dire que le chômage détruit", ajoute Stéphane Munka, "ce sont les images banales du désespoir", des gens marginalisés, privés d'une vie active.
Marie-Jo, veuve, mère de cinq enfants, se bat, dit-il "constamment contre la désocialisation, elle est lumineuse et ne boit pas". Mais son mari, un ouvrier, a été assassiné lors d'une dispute à la sortie d'un bar. Son propos est de demander : "Comment s'en sort-on avec moins de 1 000 euros par mois ?", explique-t-il, "et ensuite donner des visages aux chiffres du chômage".
La crainte du montage des images
Le dernier épisode, en particulier, fait un retour six mois plus tard, auprès de certains personnages. "Tout ce que j'espère, c'est qu'ils montreront la réalité de ce qu'ils ont tourné et pas des montages qui nous feraient passer pour des cas sociaux", a confié Cindy, l'une des protagonistes du film, au Courrier Picard.

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