S'accrocher au bien...malgré le mal

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
S'accrocher au bien, quitte à ne pas être capable de tout délaisser du mal.

On entend souvent des frères et soeurs dire « Si tu viens faire la prière, tu ne dois plus faire ceci et cela ! » ou « Sois tu pratiques le bien sérieusement, sois tu ne le pratiques pas du tout ! » ou « Réfléchis bien avant de partir au Hadj ; si c'est pour retomber dans les mêmes travers au retour, ce n'est même pas la peine ! » ou « Ca te sert à quoi de jeûner le Ramadan ? T'es invisible le reste de l'année ! » ou encore « Tu te couvres la tête ma sœur mais ça sert à quoi si ton cœur n’est pas purifié ? » et …bien d'autres « gentillesses » du même genre.

Derrière toutes ces remarques se trame une même logique : le bien ne serait d'aucune utilité si on ne se décidait pas une fois pour toute de délaisser complètement le mal. Ce n'est pas exact !

Il faut d'abord clarifier le propos. Quand nous parlons ici du bien, nous entendons le bien que Dieu a rendu obligatoire. Parce qu'il est vrai qu'il est prioritaire de délaisser le mal plutôt que de s'adonner au bien surérogatoire.

Mais ce n'est pas du tout la même chose pour ce qui concerne l'obligatoire. C'est même exactement le contraire. Ici, la priorité est de s'adonner au bien, quitte à ne pas être en mesure de délaisser tout le mal. Ainsi, celui qui te dit d'attendre de ne plus faire de péchés pour te mettre à fréquenter la mosquée, ne te dit rien d'autre que d'attendre de ne plus être malade pour aller consulter le médecin. C'est un non-sens.

Le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) fut mis au courant de l'attitude d'un homme qui volait la nuit mais qui priait au petit matin. Commentaire du meilleur des êtres ayant jamais marché sur la terre, du plus pieux de tous les serviteurs de Dieu, de celui qui détestait le plus le mal et qui avait le plus de souci pour l'au-delà : « Sa prière le fera bientôt perdre sa mauvaise habitude ! » Quelle parole extraordinaire !

Ils étaient venus lui parler d'un voleur qu'ils avaient vu prier. Il leur a parlé d'un prieur qui avait la faiblesse de voler ! Ils étaient venus lui parler de la gravité d'un mal. Il leur a parlé de l'importance d'un bien ! Ainsi sont les meilleurs des hommes : toujours à valoriser le bien même quand il est peu. Quant au commun des hommes, il leur incombe de suivre les meilleurs des hommes en la matière s'ils ne veulent pas devenir les pires des hommes, ceux pour qui Hazrat ‘Alî (radhiyallâhou ‘anh) disait : « Les crapules ne cherchent que les défauts des gens, comme ces mouches qui ne cherchent que les endroits pourris. »
 

Drianke

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Loin de condamner le voleur, le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) a regardé le bien qu'il accomplissait. Et considérant d'un côté, la Clémence divine attirée assurément par la pratique de la prière, et de l'autre côté, la petitesse du péché devant cette Clémence, le Prophète (swallallâhou ‘alayhio wassallam) n'hésita pas une seconde et donna son verdict : le bien allait bientôt vaincre le mal ! À condition bien sûr de s'accrocher au bien...

Si tous ceux qui passent leur nuit à oublier leur Créateur pouvaient terminer leur nuit par la prière du matin pour se rappeler de Lui après l'avoir oublié, le bien du matin effacerait le mal de la nuit, et bientôt la force tirée de la prière du matin ferait changer le comportement de la nuit.

Cheikh Ibn Qayyîm (rahimahoullâh) donne dans al-Fawâ'id plus d'une vingtaine de justifications de l'idée que s'accrocher au bien est plus important que délaisser le mal. Quelques raisons choisies pêle-mêle parmi les explications profondes et passionnantes de ce grand savant :

1) Dieu avait interdit (délaisser le mal) à Hazrat Âdam (‘alayhissalâm) de s’approcher de l’arbre ; il s’y est approché, mais fut ensuite pardonné. Dieu avait ordonné (ne pas délaisser le bien) à Satan de se prosterner. Il a refusé. Il ne fut pas pardonné.

2) La plupart du temps, la cause du péché est le désir et la passion. Et la plupart du temps, la cause de la non obéissance à un ordre de Dieu est l’orgueil et le désir de gloire. Or, il est connu que celui qui n’a qu’un atome d’orgueil dans son cœur n’entrera pas au Paradis. Mais celui qui meurt avec l’unicité de Dieu dans son cœur entrera sûrement au Paradis, même s’il avait commis l’adultère ou volé.

3) Abandonner un péché est une forme d’action en soi puisque cela consiste à se détourner de quelque chose. Et c’est à cause de cette ressemblance avec une action que cela est apprécié de Dieu.

4) Obéir à un commandement de Dieu est méritoire en soi. Alors que délaisser un péché a pour but le délaissement d’une chose qui a des conséquences néfastes sur les actions de l’homme. Ainsi, les actes prohibés sont ceux qui empêchent l’homme de perfectionner ses actions. Autrement dit, l'action est première, le délaissement du péché n'étant qu'un moyen pour servir l'action.
 

Drianke

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5) Obéir à un commandement de Dieu maintient et fait augmenter la foi. Abandonner un péché protège la foi. Or maintenir et augmenter la foi est plus important que protéger la foi, car si la foi grandit suffisamment, le mal aura moins d’emprise sur elle ; et quand la foi reste faible, le mal la domine.

6) Obéir aux commandements procure un plaisir, une joie, un réconfort. Alors que délaisser simplement un péché sans venir sur l’accomplissement des actions est sans profit.

7) La personne qui fait des actions mais des péchés aussi sera soit, sauvée parce que ses actions dépassent ses péchés, soit sauvée après avoir subi des tourments à cause de ses péchés. Ainsi, son salut immédiat dépend de ses actions, donc du bien. Par contre, celui qui ne fait aucune bonne action et aucun péché sera perdu car le monothéisme est une forme d’action, dont l’inaccomplissement (délaissement du bien) provoque la perte.

« Le bien entraîne-t-il autre chose que le bien ? » nous demande le Coran. Accrochons-nous au bien et nous trouverons la force de délaisser le mal.

Remarque : Tout ce qui précède ne saurait nous exonérer de faire l'effort de délaisser le mal pour ne se concentrer que sur l'accomplissement du bien. Il faut juste se rappeler que le délaissement du mal n'est possible que moyennant l'adhérence au bien.

Un sage disait : « Le bien que tu accomplis attire la miséricorde divine. Le mal que tu commets attire la Colère divine. Ne délaisse pas le bien même si tu n'arrives pas délaisser le mal. Dieu n'a-t-il pas dit que Sa Miséricorde l'emporte sur Sa Colère ? »

Que le Très-Haut nous guide vers ce qui est juste. Âmîne

Source: aslama.com
 

mimiines

dum spiro spero
Mes parents m'ont inculqués la même chose la vie c'est comme une balance avec le bien et le mal et le but étant de faire pencher petit à petit la balance vers le bien mais c'est pas parce que celle du mal est un peu remplie que le bien ne compte pas
 

nordia

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Le bien et le mal sont indissociables exemple utiliser le mal pour accompli le bien et réciproquement le juste-milieu qui est compliqué à trouvé
 
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