Sahara occidental: une solution au conflit essentielle dans le contexte des révoltes

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AFP) – Il y a 14 heures
NEW YORK — Les révoltes actuelles dans le monde arabe rendent une solution au conflit et la recherche d'une paix durable au Sahara occidental plus nécessaire que jamais, estime le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon dans un rapport publié vendredi.
Vingt ans après un fragile cessez-le-feu dans cette région que se disputent le Maroc et les rebelles du Front Polisario, M. Ban juge que la sécurité ne cesse de détériorer et qu'entre les deux parties règne une "absence totale de confiance".
Dans le contexte actuel, souligne le chef de l'ONU, où le Proche et le Moyen-Orient sont secoués par des révoltes sans précédent, "les appels à davantage de droits politiques et économiques mettent la stabilité et la sécurité au Sahara occidental face à de nouveaux défis qui pourraient potentiellement menacer le statu quo" et déboucher sur un regain de violence.
Ce conflit, que nombre de pays africains qualifient d'"oublié", devrait, selon Ban Ki-moon, faire l'objet d'une plus grande attention de la part de la communauté internationale.
Le Polisario revendique l'indépendance pour ce vaste territoire riche en phosphates et peu peuplé. Le Maroc, qui a annexé le Sahara occidental en 1976 après un retrait de l'Espagne, offre une plus grande autonomie mais refuse les appels des Nations unies à un référendum sur une auto-détermination.
Dix sessions de discussions informelles sous l'égide de l'ONU entre les deux parties ces quatre dernières années n'ont pas réussi à rapprocher les rivaux, souligne M. Ban dans ce rapport. Le nombre de violations du cessez-le-feu a augmenté ces six derniers mois.
Le Conseil de sécurité doit renouveler ce mois-ci le mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso), une opération qu'un haut responsable américain a décrit comme étant le travail le plus difficile des quinze pays du Conseil chaque année.
Ban Ki-moon a invité le Conseil de sécurité à aider la Minurso à surmonter les obstacles grandissants qui se dressent contre l'accomplissement de son mandat. Sa mission consiste à surveiller les activités militaires des deux parties et à travailler en vue de l'auto-détermination.
Un raid par les forces de sécurité du Maroc contre un camp d'opposants près de la capitale du territoire, Laayoune, en novembre dernier a mis en lumière de nouvelles frictions. Le Polisario a affirmé que 36 personnes avaient été tuées et 700 autres blessées. Le Maroc a indiqué pour sa part que 11 agents de sécurité marocains et deux civils avaient été tués.
Des représentants de l'ONU n'ont pu accéder au camp que plusieurs jours après.
Certains pays du Conseil de sécurité soulignent que la mission au Sahara Occidental est la seule qui n'ait pas de mandat de surveillance sur les droits de l'homme. Des diplomates ont indiqué que cette question faisait l'objet de débats intenses avant le renouvellement du mandat.
M. Ban a cependant noté des signes de changement au Maroc. Le roi a annoncé des réformes constitutionnelles ainsi que la création d'un Conseil des droits de l'homme. Le Maroc a aussi autorisé la présence de rapporteurs de l'ONU sur les droits de l'homme au Sahara occidental.
Le Polisario et le Maroc doivent tenir une nouvelle session de discussions informelles en mai dans le but de reconstruire la confiance pour déboucher sur des "discussions formelles".
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