Said el feliz

Je recommande ce spectacle.
De beaux personnages authentiques, une histoire touchante car réaliste.
Un seule bémol, j'aurai bien aimé une scène avec le personnage de la mère qui envoie son fils vers "un monde meilleur"

Son rêve : Paris
Il avale la scène comme le Bip-Bip du dessin animé et parle à la vitesse d’un scatman, onomatopées comprises. Son texte, il le connaît sur le bout des doigts et pour cause : il
le réinvente à chaque représentation, sur un canevas écrit par lui. Mais qui se cache derrière ce masque de Commedia dell’arte ?
Ce petit Arlequin du XVIème siècle transposé dans la réalité d’aujourd’hui, c’est Saïd, un jeune Marocain venu tenter sa chance en Europe. Ou tel, enfin, que l’a imaginé l’auteur
et interprète Thomas Germaine, un jour où il était lui-même à Barcelone, en l’occurrence. Formé au Conservatoire de Rouen, il poursuivait ses études d’art dramatique dans la capitale catalane lorsque la vision d’une file d’attente devant les bureaux de l’immigration l’arrêta : le personnage du clandestin maghrébin était né.
Saïd tombera dans tous les leurres placés sur son chemin par une Europe en trompe l’oeil, miroir aux alouettes dont ce spectacle mené tambour battant se veut la
dénonciation douce-amère. L’acteur-soliste nous fait basculer d’un émoi à l’autre, et interprète à la fois le jeune exilé et les protagonistes rencontrés au fil de son odyssée,
comme un théâtre d’ombres autour de sa solitude parfois enfantine, parfois violente, toujours exploitée.
C’est l’histoire d’un voyage initiatique, la quête de soi et le désir d’Ailleurs, la recherche de l’Autre et celle d’une reconnaissance sociale.
 
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