Samy n'a pas choisit sa vie.

Bon, cela fait quelques temps que je n'avais plus écris donc je demande de l'indulgence :rouge:


Samy n’a pas choisit sa vie
Samy n’a pas choisit se amis, sa ville, son pays.
Samy est simplement né sur cette terre occupée et de gravas sur le sol jonché.
Samy n’a que 12 ans et pourtant déjà sur son visage les années se comptent.
De ses parents il n’en a plus que le souvenir… Un souvenir à jamais ancré dans sa mémoire et tatoué dans sa chaire.
Du haut de ses 8 ans, Samy a vu toute sa famille tomber sous des rafales de balles.
Si tôt confronté à la mort, dans son quotidien elle était devenue banalité.
Il a grandi parmi ses ainés. D’enfance n’a jamais été gâté. Sans famille, il s’est égaré.
Samy, d’eux il s’est rapproché. Ils lui ont ouvert leurs bras, donné ce que la rue ne lui offrait pas.
Samy je l’ai rencontré. Au hasard d’une journée, nos regards se sont croisés.
Ses yeux étaient tristes, son regard voilé par une partie de vie volée.
Je l’ai rejoins, touché par cette tristesse qui ne devrait pas être de son âge.
Un enfant c’est joyeux par définition, Samy respirait déjà de la vie, la démission.
Assis sur des blocs de pierre que l’armée avait érigée, Samy me racontait sa vie.
Au fil du conte, des larmes ruisselaient de son visage d’apparence chétive.
L’innocence laissait peu à peu place à une haine maladive.
Au fil de son histoire, je ne voyais plus un enfant mais une bombe à retardement.
Samy me confia que ses ainés d’amis feront de lui un homme.
Ils lui ont dit que dieu l’avait choisi comme martyre et qu’ainsi de lui sa famille serait fier.
Qu’une place au paradis lui était acquise et qu’une fois là bas, son mal enfin pourra se taire.
Désarçonné par tant de facilité, de haine et de détermination, je ne faisais que bégayer.
« Mais Samy, tu n’es qu’à l’aube de ta vie. Ces gens abuse de toi »
Samy me fixa droit dans les yeux, regard brumeux mais chargés d’émotions.
« Je n’ai plus rien ici. Ma famille n’est plus là. Je n’ai plus de toit. On m’a volé ma vie, ma famille, mes amis, mon pays. Qu’ai-je à espérer encore de la vie ? Mon horizon n’est que décombres, bombes. J’erre sans but.
Ces gens m’ont donné une vie, une raison, une envie.
Demain j’irais me faire sauter et j’en emmènerais 10, 15, 20 mais au moins je partirais le cœur léger »
Samy pleurait à chaude larmes. Il s’était déjà levé et me quittait. Au loin marchait jusqu'à ce que l’horizon l’absorba.
Tétanisé par ce qui venait de se passer, j’étais paralysé.
D’effroi j’étais habité et je pris conscience que quelque chose d’inévitable allait probablement arriver.
J’ai durant le reste de la journée tenté de retrouver Samy. Je m’étais obstiné à le raisonner, quitte à le dénoncer.
Je ne revis plus Samy, il s’était volatilisé et j’osais espérer que tout ce qui s’était passé n’était que rêvé.
Peut être me refusais-je à une réalité. Mais le lendemain la vie reprenait et soudainement je fus surpris.
Au loin j’apercevais Samy, qui marchait lentement mais surement vers un but précis.
Cartable au dos, Samy se dirigeait vers ce collège ou l’on enseignait la vie et sa théorie.
Soulagé de l’apercevoir, mon cœur battait la chamade. Samy avait donc renoué avec l’espoir.
Tiraillé par l’envie de l’appeler ou le laisser dans son collège entrer, je finis par trancher.
Samy franchit le portail de l’entrée. Samy se rapprocha d’un groupe d’enfants, probablement ses amis.
Sourdement un bruit retentit, un éclat de feu jaillit, mon ouïe s’assourdit, ma vue s’assombrit.
Au loin là ou l’on apprenait la vie et sa théorie, le chao en avait fait son abri.
Des enfants courraient, criaient, pleuraient. D’autres ne bougeaient plus, à terre, allongés ils étaient terrassés.
Je ne voyais plus Samy, je n’avais pas encore compris. Samy était comme eux, il avait repris le chemin des gens heureux.
Mais vite comme un air, ses mots dans mon esprit, se répétèrent. « Demain j’irais me faire sauter et j’en emmènerais 10, 15, 20 mais au moins je partirais le cœur léger »
Les sirènes hurlaient, les gens pleuraient, je vacillais, petit à petit je réalisais.
Un enfant de 12 ans au regard d’innocent venait de happer la vie d’autres enfants.
Il avait pourtant encore la vie devant lui, mais on le lui assombrit.
Samy comme tout enfant voulait surement vivre sa vie. Mais sur sa route, les rencontres n’ont été que celle du chao et de l’horizon noir.
Samy dans un autre pays, dans une autre vie ou la paix régnait, aurait surement très souvent sourit.
Des destins basculent dans l’horreur la plus effroyable de par la faute des adultes.
Quand les égos deviennent non mesurable et là bêtise incommensurable, les enfants deviennent des disciples.
Torah, Coran ou bible, dans aucun de ces livres n’est écrit que les enfants doivent être prit pour cibles.
Nous formons les enfants de demain. Notre responsabilité est de leurs offrir un destin.
Les valeurs que nous leurs inculquons ne doivent pas être celui d’un monde qui petit à petit s’éteint.
Notre mission est de mettre tout les moyens entre leurs mains pour qu’ils dessinent de meilleurs lendemains.
Les frontières ne doivent être que celle de l’immensité et les valeurs celles de l’unité.

Samy est dans ma tête et dans ma vie. Tous les enfants sont des Samy. J’aurais aimé arriver plus tôt dans sa vie.
Peut être aurait il été autre aujourd’hui… vous en croisez souvent aussi. Alors un regard tendre, une main tendue, un sourire et c’est une promesse de la vie qui lui donnera forcément envie…
 
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