Sans toit ni loi: témoignages des habitants de douar ouled dlim

amsawad

Tayri nem tuder g-ul inu
Le jeudi 18 décembre, les derniers occupants de Douar Ouled Dlim à Rabat ont été chassés de leurs baraques. Ils sont désormais à la rue.

Le douar est l’objet d’un litige vieux de plusieurs années. D’un côté, le ministère de l’Intérieur conteste le droit de propriété des habitants qui, eux, avancent le fait que ces terres leur ont été offertes par le sultan Moulay Abderrahmane.

Situées près de Hay Ryad à Rabat, un quartier résidentiel, ces terres sont devenues un objet de convoitise pour les promoteurs immobiliers. En 2003, le ministère de l’Intérieur les a confiées à une société publique, la Société d’aménagement Ryad (SAR), dépendant de la Caisse de dépôt et gestion (CDG).

Dans la foulée, une convention a été signée prévoyant le dédommagement et le relogement des familles vivant sur ces terres. Mais si une majorité des habitants a accepté les clauses du deal, d’autres l’ont refusé. Aujourd’hui, ces derniers se retrouvent délogés de force, sans toit.

“Pas moins de 30 familles ont été expulsées", confie au HuffPost Maroc Abdellah, 38 ans, activiste au sein de l'association "Wlad lguich", qui défend les droits des habitants de ce douar.


"Je n'ai nulle part où aller, je suis à la rue" rajoute Abdellah, résigné. "Hkmou 3lina, (Ils nous ont condamnés) poursuit-il, et il ne s'agit pas que de moi personnellement, j'ai ma mère aussi sur les bras. Nous sommes en tout 126 personnes dans cette situation".



"Ils ont embarqué une famille entière de 11 personnes dans une fourgonnette en direction du poste de police. Elle risque d’être présentée demain devant le procureur" s'indigne Nadia, mère de famille de 4 enfants également expulsée de chez elle.

"Et maintenant on va où?"

Il y a 9 mois, Abdellah s'est vu confisquer son habitation et son troupeau qui était son gagne pain... Il s'est ensuite fabriqué une tente de fortune en plastique où il trouvait un semblant de refuge, jusqu'à ce fatidique jeudi où son destin a été scellé.

"Les bulldozers ont détruit toutes les baraques et toutes les tentes en plastique une par une. Près de 300 membres des forces de l'ordre sont intervenus, raconte-t-il. Et maintenant on va où?".



Nadia, mère de famille dont le cadet a à peine dix ans, n’arrive pas à retenir ses larmes.

"C'est honteux. Ils ont tout rasé. Il y a dix mois, ils ont détruit nos commerces, nos maisons dans la foulée et maintenant les baraques en plastique qui nous servaient de toit. "La hawla wa la quowatta illa billah" (Que dieu nous préserve), on voudrait juste un endroit où dormir pour nos enfants!". Cette femme qui travaille dans un hammam a dû stocker ses affaires chez des connaissances.

Quant à Khadija, la cinquantaine et également mère de famille nombreuse, elle est atterrée par la violence des forces de l'ordre qui ont débarqué chez les habitants à 7 heures du matin avec des chiens.

"Mon beau frère, sous le choc s'est évanoui, mes enfants ont eu très peur... Ils ont jeté leurs livres par terre... Les policiers poussaient violemment les habitants qu'ils ont mis dehors de force et n'ont pas hésité à en tabasser certains sous nos yeux", témoigne-elle par bribes, sous le coup de l’émotion, ne sachant pas où ils passeront la nuit, elle et ses enfants.

http://www.huffpostmaghreb.com/2014/12/19/expulsion-douar-ouled-dlim_n_6352656.html?utm_hp_ref=maroc
 
L’État a promis une indemnisation pour utilité publique à ceux qui sont "intelligents" et "coopératifs"... et il a agit en conséquence, en faveur de la majorité .. Pour la minorité récalcitrante la loi doit être appliquée ..
Clair et net ... les lamentations orchestrées ne servent à rien sauf à révolter l'auteur du topic !
 
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