C'est la phrase qui fâche. Et Rachida Dati, qui a pris le parti ces derniers mois de provoquer Nicolas Sarkozy autant que possible, ne va certainement pas la laisser sans réponse. En meeting mardi soir à Boulogne-Billancourt, l'ex-chef de l'Etat a parlé de son ancienne ministre de la Justice en des termes surprenants, invoquant sa généalogie comme motif de compétence.
«J'ai voulu Rachida Dati comme garde des Sceaux parce que je m'étais dit que Rachida Dati, avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens».
Mardi soir, dans le cadre de sa campagne pour la présidence de l'UMP, l'ancien président de la République rencontrait 1500 militants des Hauts-de-Seine, à Boulogne. Au bout d'une heure et quart de discours et de questions-réponses avec la salle, le visage tendu par la fatigue, la chemise détrempée par la sueur, Nicolas Sarkozy accepte une ultime question. Une femme se lève. Camerounaise, elle a bénéficié d'une formation à l'ENA grâce à un accord de coopération conclu durant son mandat. «Que ferez-vous pour la parité et la diversité si vous êtes élu ?», lui demande-t-elle.
«Avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens»
Le visage de l'ancien chef de l'Etat s'éclaire. Un coup d'épaule et il se détend. «Il faut que je m'explique avec vous, ne laissons rien dans l'ombre, sur ce que j'ai appelé l'ouverture», lui répond-il d'abord. «A part Eric Besson et, hésite-t-il, Jean-Marie Bockel, tous m'ont trahi. Donc on ne peut pas dire que je sois enclin à une sympathie immense». La parité et la diversité, c'est la même chose que l'ouverture, finit-il par dire. (...) Je veux continuer à promouvoir des femmes et des hommes de la diversité parce que je veux que nous ressemblions à la France et non à une partie de la France, même si j'ai été déçu», ajoute-t-il.
Puis, avec un grand sourire à l'évocation de ce qui est vraisemblablement un beau souvenir pour lui, Nicolas Sarkozy évoque les femmes ministres présentes à ses côtés devant «le Congrès des Etats-Unis d'Amérique»... Il mentionne Christine Lagarde, première femme ministre des Finances «de l'histoire de la République», parce que «je n'ai pas voulu que les femmes soient à la politique sociale, ou aux crèches, ou à la politique familiale». Rama Yade, emblématique de ces Français qui ont passé une partie de leur enfance à l'étranger.
Vient l'exemple de Rachida Dati, poussée à l'époque par Cécilia Sarkozy, nommée porte-parole du candidat pendant sa campagne de 2007, puis devenue ministre de la Justice pendant les deux premières années du quinquennat. «Parce que je m'étais dit que Rachida Dati, avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens». La salle fait claquer quelques applaudissements, bien moindres que la salve déclenchée par ses propos un peu plus tôt sur la guerre des chefs à l'UMP.
Le candidat à la présidence de l'UMP évoque enfin Rama Yade. «Qu'on ne vienne pas me faire le procès - parfois Rama même me l'a dit : Arrêtez de parler de ma couleur-. J'en parle pas mais ça se voit !»
«Balkany garde des Sceaux en 2017, ça aurait aussi du sens»
Aussitôt, la toile a réagi. Au mieux pour s'interroger du «sens» évoqué, sinon pour dénoncer un amalgame raciste douteux de la part d'une personnalité politique. «Ouf, on avait eu peur que Dati ait été choisie pour ses compétences et son sens de l'Etat», remarque un certain Magistrat de TA sur Twitter. «J'imagine que pour Sarkozy, Balkany garde des Sceaux en 2017, ça aurait aussi du sens», riposte AntiBody sur Twitter quand Gianni propose de nommer DSK ministre du droit des femmes.
Le Parisien
«J'ai voulu Rachida Dati comme garde des Sceaux parce que je m'étais dit que Rachida Dati, avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens».
Mardi soir, dans le cadre de sa campagne pour la présidence de l'UMP, l'ancien président de la République rencontrait 1500 militants des Hauts-de-Seine, à Boulogne. Au bout d'une heure et quart de discours et de questions-réponses avec la salle, le visage tendu par la fatigue, la chemise détrempée par la sueur, Nicolas Sarkozy accepte une ultime question. Une femme se lève. Camerounaise, elle a bénéficié d'une formation à l'ENA grâce à un accord de coopération conclu durant son mandat. «Que ferez-vous pour la parité et la diversité si vous êtes élu ?», lui demande-t-elle.
«Avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens»
Le visage de l'ancien chef de l'Etat s'éclaire. Un coup d'épaule et il se détend. «Il faut que je m'explique avec vous, ne laissons rien dans l'ombre, sur ce que j'ai appelé l'ouverture», lui répond-il d'abord. «A part Eric Besson et, hésite-t-il, Jean-Marie Bockel, tous m'ont trahi. Donc on ne peut pas dire que je sois enclin à une sympathie immense». La parité et la diversité, c'est la même chose que l'ouverture, finit-il par dire. (...) Je veux continuer à promouvoir des femmes et des hommes de la diversité parce que je veux que nous ressemblions à la France et non à une partie de la France, même si j'ai été déçu», ajoute-t-il.
Puis, avec un grand sourire à l'évocation de ce qui est vraisemblablement un beau souvenir pour lui, Nicolas Sarkozy évoque les femmes ministres présentes à ses côtés devant «le Congrès des Etats-Unis d'Amérique»... Il mentionne Christine Lagarde, première femme ministre des Finances «de l'histoire de la République», parce que «je n'ai pas voulu que les femmes soient à la politique sociale, ou aux crèches, ou à la politique familiale». Rama Yade, emblématique de ces Français qui ont passé une partie de leur enfance à l'étranger.
Vient l'exemple de Rachida Dati, poussée à l'époque par Cécilia Sarkozy, nommée porte-parole du candidat pendant sa campagne de 2007, puis devenue ministre de la Justice pendant les deux premières années du quinquennat. «Parce que je m'étais dit que Rachida Dati, avec père et mère algérien et marocain, pour parler de la politique pénale, ça avait du sens». La salle fait claquer quelques applaudissements, bien moindres que la salve déclenchée par ses propos un peu plus tôt sur la guerre des chefs à l'UMP.
Le candidat à la présidence de l'UMP évoque enfin Rama Yade. «Qu'on ne vienne pas me faire le procès - parfois Rama même me l'a dit : Arrêtez de parler de ma couleur-. J'en parle pas mais ça se voit !»
«Balkany garde des Sceaux en 2017, ça aurait aussi du sens»
Aussitôt, la toile a réagi. Au mieux pour s'interroger du «sens» évoqué, sinon pour dénoncer un amalgame raciste douteux de la part d'une personnalité politique. «Ouf, on avait eu peur que Dati ait été choisie pour ses compétences et son sens de l'Etat», remarque un certain Magistrat de TA sur Twitter. «J'imagine que pour Sarkozy, Balkany garde des Sceaux en 2017, ça aurait aussi du sens», riposte AntiBody sur Twitter quand Gianni propose de nommer DSK ministre du droit des femmes.
Le Parisien