Comment savoir si on a un cancer ?

madalena

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salam

Nous connaissons pratiquement tous quelqu’un qui a eu un cancer. Le plus souvent, personne ne l’a vu venir, au mieux vous vous êtes dit, tiens, il y a quelque chose qui ne va pas. Y a-t-il des signes qui doivent vous inquiéter ? Peut-on apprendre à trouver des indices chez l’autre et chez soi-même qui pourraient sauver la vie, faire gagner du temps sur la maladie ?



Oui, il en existe quelques uns, ceux que les médecins utilisent pour suspecter un cancer. La plupart de ces signes ne sont pas compliqués, ne nécessitent pas de matériel médical. Vous pouvez vous aussi agir à votre niveau pour gagner du temps sur la maladie.

1. Le cancer, ça fait peur.

A l’heure actuelle, il est impossible de ne pas avoir peur du cancer ou de ne pas y avoir pensé. Le cancer est devenu célèbre car il est à quasi égalité dans le classement des causes de mortalité, avec les maladies cardio-vasculaires (AVC, infarctus etc.). Il peut toucher tout le monde.

Seulement voilà, tout le monde en parle, y pense, mais on voit régulièrement des gens arriver chez leur médecin ou même à l’hôpital avec des cancers déjà très avancés et qui “sautent aux yeux”. Par exemple, une femme qui se rend chez son généraliste pour une toute autre raison et chez laquelle on découvre une “bosse” de 3 cm sur son sein. N’importe qui aurait pensé à un cancer, mais… le cancer ça fait peur. Personne n’a envie de s’entendre dire “… vous avez un cancer” parce que tout le monde pense encore qu’avoir un cancer, ça veut dire “je vais mourir bientôt”. Alors plutôt que d’aller voir un médecin, on préfère se dire “non mais c’est peut-être pas ça”, “j’irai consulter plus tard, quand j’aurais le temps…”, “ça ne me fait pas mal, ça ne peut pas être grave” etc. Toutes les raisons sont bonnes pour fuir la réalité.

Pourtant, prendre son courage à deux mains et pousser la porte du médecin, ça peut littéralement vous SAUVER LA VIE ! Et ne vous dites pas, j’ai déjà trop attendu, ça ne sert plus à rien d’y aller maintenant. Non ! Il est toujours temps de gagner du temps tant que l’on est en vie.

Malheureusement, ce ne sont pas toujours ceux qui ont le plus besoin d’aller consulter qui vont lire ce type d’article, au contraire ! La fuite et l’éloignement de toute pensée qui conforterait la peur est souvent le premier réflexe. Heureusement, vous qui allez lire cet article, au moins dans les grandes lignes, vous pourrez transmettre votre savoir et vos conseils à ceux ou celles qui sont vos proches et qui vous confieront leurs doutes. Vous pourrez alors les encourager à consulter si vous êtes alerté par ce qu’ils vous décrivent. N’hésitez pas à les accompagner chez le médecin. En plus d’être une preuve d’amour, vous pourrez ainsi offrir un soutien inestimable à cette personne.

2. Soyez attentif si vous remarquez…

Que vous ou un proche perdez du poids sans effort

5 à 10% de votre poids habituel en moins de 6 mois. Ne vous dites pas, trop bien ! Dites-vous c’est étrange si, vous n’avez pas fait de régime, vous n’avez pas totalement remplacé votre mode de vie télé-voiture par course à pied-VTT. C’est généralement le signe que votre organisme utilise ses réserves d’énergie car il mène un combat intérieur, peut-être contre un cancer.

Une fatigue persistante

Vous vous faites la réflexion que vous êtes souvent fatigué ces derniers mois ou qu’un proche l’est. Posez vous des questions si votre emploi du temps n’est pas plus surchargé que d’habitude, et si il vous arrive d’avancer vos heures de coucher ou de faire facilement des siestes, ce qui n’était pas le cas avant.

Une diminution de l’appétit

Vous n’avez pas faim ce qui contraste avec vos habitudes alimentaires. Même les aliments que vous aimiez manger ne vous disent plus rien.

Une sensation de fièvre persistante sur plusieurs semaines sans raison

Premier réflexe, prenez votre température avec un thermomètre rectal si possible. La fièvre n’est pas à 40°C dans ce genre de cas, mais oscille plutôt entre 38 – 38,5°C. S'il y a une petite fièvre mais qu’elle ne dure que quelques jours, ne vous alertez pas. Au-delà de quelques semaines ou si elle revient régulièrement, restez vigilant pour voir si d’autres signes ne s’y ajoutent pas.

Des boules à certains endroits stratégiques

Deux localisations possibles. Sur les organes comme le sein par exemple ou alors une masse que vous sentez dans le ventre. Dans ces cas, c’est la tumeur qui est directement palpée.

Plus courant, vous pouvez avoir des ganglions qui vont réagir et “être activés” ce qui va les faire augmenter de taille. Attention, ils sont très réactifs, et peuvent s’activer pour une foule de raisons “pas graves”. Les ganglions les plus souvent sentis sont ceux sous les bras, dans le pli entre la jambe et le ventre (pli inguinal ou pli de l’aine), sur le cou, ou dans le creux juste en arrière de la clavicule (creux sus-claviculaire). Alertez vous seulement si ils restent gonflés plus de quelques semaines de suite, disons un mois pour donner un chiffre. Si le fait de les toucher déclenche une douleur, rassurez-vous, ce n’est probablement pas un cancer, mais plutôt une infection.

3. Les signes particuliers pour les 4 cancers les plus fréquents

Sein

Examinez-vous les seins régulièrement comme il est recommandé de le faire, une fois par mois (sous la douche par exemple, la peau glisse mieux). Si vous sentez une petite boule, essayez de rester calme et si possible attendez deux semaines au moins surtout si vous n’êtes pas ménopausée. Avec le cycle hormonal la texture des seins varie et il est possible que cette petite masse que vous avez palpée disparaisse à la fin de votre cycle. Dans ce cas, c’est probablement un petit kyste ou une autre lésion non inquiétante qui suit le cours de vos hormones.

En revanche si la masse est assez grande et persiste plusieurs semaines après votre découverte, n’attendez pas plus pour aller consulter votre gynécologue ou autre médecin compétent. Une mammographie sera pratiquée pour tirer cette affaire au clair. Une fois de plus, toute masse peut être autre chose qu’un cancer.

La texture de votre sein peut aussi changer, avec une rétraction de la peau comme si elle était attirée vers “l’intérieur”. Autre signe, un aspect d’eczéma du mamelon (Paget) qui est une forme particulière de présentation. Ca ressemble à une inflammation de la peau qui devient rouge et douloureuse.

Poumon

Si vous fumez, pensez-y. Si vous ne fumez pas, pensez-y quand même !

Les signes les plus classiques et faciles à repérer sont le fait de cracher du sang, d’avoir une modification de la voix (vous avez du mal à parler, voix étouffée, bitonale…), d’avoir un hoquet qui persiste des semaines.

Prostate

Pensez-y si vous êtes un homme. Les femmes n’ont pas de prostate. Les signes ne sont pas très « évidents » car la prostate est plutôt cachée et n’a pas d’activité visible à l’œil nu.

Le signe le plus souvent retrouvé est un problème pour uriner (dysurie) car la prostate est traversée par l’urètre (qui relie la vessie à l’extrémité du pénis), mais d’autres causes telles que l’HBP (hypertrophie bénigne de la prostate) peuvent créer le même symptôme. Il est également possible de retrouver du sang dans vos urines.

Voies aérodigestives supérieures

Ces cancers sont généralement causés par des années d’alcool + tabac. Ils concernent la bouche, la gorge (l’oesophage, le pharynx), les cordes vocales.

Y penser si vous avez des problèmes pour avaler, pour boire ou manger ou les deux ; si “ça ne passe pas” (dysphagie). La sensation d’avoir quelque chose de coincé dans la gorge, quelque chose qui chatouille en permanence peut aussi être un signe si cela ne s’améliore pas en quelques jours.

Pour la bouche vous pouvez avoir une plaie qui ne guérit pas après plusieurs semaines sur la langue ou à l’intérieur des joues, sur le palais ou les gencives.

Une toux persistante plusieurs semaines, voire mois peut aussi être un signe, surtout si cela ne vous arrivait jamais avant. Votre voix peut aussi être modifiée (comme pour le cancer du poumon), elle peut être étouffée ou vous pouvez avoir du mal à la contrôler. Les ganglions gonflés au niveau du cou sont assez évocateurs s'ils sont associés aux autres signes.

4. En résumé

La combinaison de plusieurs de ces signes est surtout ce qui doit alerter.

Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes surtout ne vous dites pas, “ça y est, c’est un cancer, je suis foutu(e) !”.Ces signes ne sont pas “infaillibles” et peuvent aussi se retrouver dans d’autres maladies moins graves ou pas graves du tout. Pour cette raison allez voir votre médecin ! Son expérience et sa capacité à combiner toutes les informations pour en extraire le diagnostic feront la différence entre angoisse à rassurer et bonne initiative de votre part. C’est votre santé qui est en jeu, vous avez à ce stade tous les pouvoirs sur votre avenir.

En cas de doute, parlez-en à des amis si vous avez peur d’aller chez votre médecin, demandez à quelqu’un en qui vous avez confiance de vous accompagner pour vous rassurer. Mais surtout évitez de trop réfléchir, agissez si vous avez peur de ce qui peut vous attendre.

C’est pour vous permettre d’éviter les “si j’avais su”, “je sentais bien que quelque chose n’était pas normal chez moi” et toutes ces phrases qui nous font regretter le passé que je vous transmets cet article. Agissez pour vous, et pour ceux que vous aimez.

Ce que vous pouvez faire maintenant : transmettez cet article aux personnes à qui vous tenez et pour lesquelles vous ne voudriez pas qu’elles se disent ”si j’avais su”.

http://www.pageshalal.fr/actualites/comment_savoir_si_on_a_un_cancer_-fr-11423.html
 
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