Seb va réparer tous ses produits

La politique d'innovation du groupe Seb se tourne résolument vers la réparabilité du petit électroménager. Un engagement culotté, qui concerne tous les produits, toutes les marques et tous les pays.

C'est un pari. Proposer à ses clients de les aider à réparer leur électroménager en panne pourrait être une manière de perdre des ventes supplémentaires. Dès lors qu'un fer à repasser, un grille-pain, un aspirateur ou une cocotte-minute rendrait l'âme, le consommateur le donnerait à réparer, voire le réparerait lui même. Une démarche d'autrefois totalement oubliée à l'ère de la surconsommation. Pourtant, le groupe Seb a choisi de prendre cette tendance à rebours. Et d'investir lourdement dans la réparabilité de tous ses produits. Pour le groupe industriel français, c'est au contraire une promesse de ventes futures. «Chaque produit réparé c'est une vente qui ne va pas chez nos concurrents», confesse Alain Pautrot, le directeur de la satisfaction client et de l'après-vente du groupe SEB.

En investissant cette année massivement dans la conception de produits réparables, le groupe estime anticiper une véritable demande des clients, aujourd'hui conscients de la nécessité de protéger la planète. Pour l'équipe de développement, c'est un investissement du quotidien. Le patron y tient: tous les nouveaux produits - il en sort 300 chaque année - doivent être pensés pour être réparables de façon simple. Les innovations non réparables sont retoquées par le comité exécutif «ou alors il faut savoir le justifier», confie Alain Pautrot. Une équipe de 20 ingénieurs s'attelle à la conception de ces lignes de produits intégrant ces exigences.
 
6 millions de pièces détachées

Pour accompagner cette démarche, Seb stocke à Faucogney-et-la-Mer (en Franche Comté) 6 millions de pièces détachées. Elles sont destinées à réparer à prix acceptable les pannes de 97% des produits durant une dizaine d'années. Elles seront toutes vendues à prix coûtant, pour que la réparation reste accessible au consommateur. «Le client est prêt à dépenser jusqu'à 30% du prix d'achat pour réparer son produit», calcule le directeur. «Nous vendrons donc au prix plancher et laisserons le reste de la rémunération que nous voulons forfaitaire aux 6500 réparateurs partenaires que nous avons dans le monde entier».

Une fois le stock de pièces détachées épuisé, le fabricant proposera un relais avec des pièces imprimées en 3D. Dans la mesure de leur faisabilité bien sûr. Pour ce faire, Seb a déjà investi dans deux machines. Une troisième s'y adjoindra très bientôt. À terme, deux autres seront installées à Hong Kong et au Brésil, au plus près des consommateurs. En vitesse de croisière, elles permettront de réduire la durée de stockage de pièces de quelques années. Une limitation des coûts immobilisés pour l'entreprise qui ne devrait pas affecter la promesse faite au consommateur sur le logo «produit réparable 10 ans» qui sera apposé sur tous les produits à compter de fin septembre. Selon Seb, cet argument devrait augmenter de 8% les intentions d'achat.

Pour Seb, qui prévoit de réparer 500.000 produits en 2016, cette stratégie novatrice est aussi un gage de qualité. En connaissant mieux les parties défaillantes de ses produits, l'entreprise peut améliorer les fabrications futures. Et offrir à ses clients des appareils de plus grande qualité encore.

http://www.lefigaro.fr/societes/201...FIG00243-seb-va-reparer-tous-ses-produits.php
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
[…]

C'est un pari. Proposer à ses clients de les aider à réparer leur électroménager en panne pourrait être une manière de perdre des ventes supplémentaires. Dès lors qu'un fer à repasser, un grille-pain, un aspirateur ou une cocotte-minute rendrait l'âme, le consommateur le donnerait à réparer, voire le réparerait lui même. Une démarche d'autrefois totalement oubliée à l'ère de la surconsommation. […]
C’est aussi une question de cout. Les assemblages avec des vis ou autre systèmes de blocage, coutent plus chers que les assemblages à la colle. Ça nécessite aussi de standardiser les pièces et de se mettre d’accord sur des standards communs à des milliers de produits différents.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Superbe initiative!

Seb prend le bon chemin, l'avenir passe par un changement radical du paradigme de la consommation tel que nous le connaissons actuellement.
On ne sait pas encore si ce sera un succès, il faut attendre pour voir. Si les produits réparables coutent plus chers à l’achat, il est probable qu’ils seront boudés par beaucoup de gens.
 
On ne sait pas encore si ce sera un succès, il faut attendre pour voir. Si les produits réparables coutent plus chers à l’achat, il est probable qu’ils seront boudés par beaucoup de gens.

Peut-être. Le marché de l'électroménager est tellement concurentiel que je pense que l'orientation prise par ce groupe ne peut que lui être bénéfique et le démarquera clairement de ses concurrents.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Je ne pense pas.

Il y a des gens qui savent investir sur la qualité et la durée. ;)
Oui, c’est pour ça que j’ai dit « boudés par beaucoup de gens », pas par tout le monde.

Il faut aussi voir l’écart de prix. Si les chaussures qui ne durent pas et se vendent pourtant le mieux se vendent aux environs de 40€, les chaussures qui durent se vendent à pas loin de 150 ou 200€. Là ce ne sont pas des chaussures, ce sont des couts de pièces comme des vis et des couts de conception, alors à vue de nez, je dirais environ 5 à 10€ de différence. La différence pourrait être moins importante qu’avec l’exemple des chaussures, mais le prix reste quand‑même le premier argument, ça se voit trop bien sur le net.
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB
La politique d'innovation du groupe Seb se tourne résolument vers la réparabilité du petit électroménager. Un engagement culotté, qui concerne tous les produits, toutes les marques et tous les pays.

C'est un pari. Proposer à ses clients de les aider à réparer leur électroménager en panne pourrait être une manière de perdre des ventes supplémentaires. Dès lors qu'un fer à repasser, un grille-pain, un aspirateur ou une cocotte-minute rendrait l'âme, le consommateur le donnerait à réparer, voire le réparerait lui même. Une démarche d'autrefois totalement oubliée à l'ère de la surconsommation. Pourtant, le groupe Seb a choisi de prendre cette tendance à rebours. Et d'investir lourdement dans la réparabilité de tous ses produits. Pour le groupe industriel français, c'est au contraire une promesse de ventes futures. «Chaque produit réparé c'est une vente qui ne va pas chez nos concurrents», confesse Alain Pautrot, le directeur de la satisfaction client et de l'après-vente du groupe SEB.

En investissant cette année massivement dans la conception de produits réparables, le groupe estime anticiper une véritable demande des clients, aujourd'hui conscients de la nécessité de protéger la planète. Pour l'équipe de développement, c'est un investissement du quotidien. Le patron y tient: tous les nouveaux produits - il en sort 300 chaque année - doivent être pensés pour être réparables de façon simple. Les innovations non réparables sont retoquées par le comité exécutif «ou alors il faut savoir le justifier», confie Alain Pautrot. Une équipe de 20 ingénieurs s'attelle à la conception de ces lignes de produits intégrant ces exigences.
Salam louxor,
Joli coup de pub. Ils ne font qu'appliquer la loi:
« Obsolescence programmée
« Art. L. 213-4-1.-I.-L'obsolescence programmée se définit par l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement.
« II.-L'obsolescence programmée est punie d'une peine de deux ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
« III.-Le montant de l'amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement, à 5 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits. »

Source: https://www.legifrance.gouv.fr/affi...idTexte=LEGITEXT000031047847&categorieLien=id
 
Oui, c’est pour ça que j’ai dit « boudés par beaucoup de gens », pas par tout le monde.

Il faut aussi voir l’écart de prix. Si les chaussures qui ne durent pas et se vendent pourtant le mieux se vendent aux environs de 40€, les chaussures qui durent se vendent à pas loin de 150 ou 200€. Là ce ne sont pas des chaussures, ce sont des couts de pièces comme des vis et des couts de conception, alors à vue de nez, je dirais environ 5 à 10€ de différence. La différence pourrait être moins importante qu’avec l’exemple des chaussures, mais le prix reste quand‑même le premier argument, ça se voit trop bien sur le net.

Tout dépendra de leur communication.

Mais je pense qu'il n'y a pas qu'une minorité de gens qui soit réceptive au qualitatif, un peu plus tout de même. :)

L'électroménager te dure plus que des chaussures. Mais, pour les pompes aussi, tu as quand même des gens qui savent investir. Les bonnes marques ne se plaignent pas.
 
Salam louxor,
Joli coup de pub. Ils ne font qu'appliquer la loi:
« Obsolescence programmée
« Art. L. 213-4-1.-I.-L'obsolescence programmée se définit par l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement.
« II.-L'obsolescence programmée est punie d'une peine de deux ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
« III.-Le montant de l'amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement, à 5 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits. »

Source: https://www.legifrance.gouv.fr/affi...idTexte=LEGITEXT000031047847&categorieLien=id

Salam Universal,

Là il s'agit d'augmenter la durée de vie d'un produit, qui n'avait pas ab initio une durée de vie délibérément réduite.

Ce n'est pas qu'une simple application de la loi.
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB
Salam Universal,
Là il s'agit d'augmenter la durée de vie d'un produit, qui n'avait pas ab initio une durée de vie délibérément réduite.
Ce n'est pas qu'une simple application de la loi.
Ama, ils faisaient tout pour limiter la durer de vie de leurs produits (choix des materiaux, disponibilité des pièces, etc.) Chose qu'interdit la loi.
La question qu'il faut se poser est: Elles attendent quoi les autres sociétés^^
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Salam louxor,
Joli coup de pub. Ils ne font qu'appliquer la loi:
« Obsolescence programmée
« Art. L. 213-4-1.-I.-L'obsolescence programmée se définit par l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement.
« II.-L'obsolescence programmée est punie d'une peine de deux ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
« III.-Le montant de l'amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du manquement, à 5 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits. »

Source: https://www.legifrance.gouv.fr/affi...idTexte=LEGITEXT000031047847&categorieLien=id
Qui s’est fait un coup de pub ici, si ce ne sont pas les politiques ? L’obsolescence programmée n’existe pas, ou alors elle est marginale. La raison du peu durable, elle a été donnée précédemment : ce qui dure, coute plus cher à fabriquer et à concevoir.

À ce sujet : Le mythe de l’obsolescence programmée (econoclaste.org.free.fr), Mars 2011.
 

UNIVERSAL

---lcdcjve---
VIB

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
[…]
L'électroménager te dure plus que des chaussures. Mais, pour les pompes aussi, tu as quand même des gens qui savent investir. Les bonnes marques ne se plaignent pas.
Ce n’est pas qu’une question de savoir, c’est aussi une question de pouvoir, quand par exemple une paire de chaussure coute presque la moitié de tes rentrées mensuelles. Et il faut être sûr de ne pas se tromper dans ce cas là.

Pour l’électroménager, c’est idem, il existe de l’électroménager nettement plus durable que celui qu’on trouve dans les grandes surfaces, mais nettement plus cher aussi, du genre 3 000 € pour une machine à laver … increvable, mais cher (ce sont celles qui équipent les laveries), alors qu’une machine à laver à 300€ va tenir 6 ou 8 ans.
 
Ce n’est pas qu’une question de savoir, c’est aussi une question de pouvoir, quand par exemple une paire de chaussure coute presque la moitié de tes rentrées mensuelles. Et il faut être sûr de ne pas se tromper dans ce cas là.

Pour l’électroménager, c’est idem, il existe de l’électroménager nettement plus durable que celui qu’on trouve dans les grandes surfaces, mais nettement plus cher aussi, du genre 3 000 € pour une machine à laver … increvable, mais cher (ce sont celles qui équipent les laveries), alors qu’une machine à laver à 300€ va tenir 6 ou 8 ans.

Bien entendu sur ces sujets, je n'ai pas l'indécence de viser les personnes qui n'en ont pas les moyens. :)
 
Haut