Ségolène Royal dénonce la constitution d'un "front" contre elle
Ségolène Royal a dénoncé, mardi 18 novembre, la constitution d'un "front" pour l'empêcher d'accéder à la direction du Parti socialiste. Interrogée sur France Inter, elle a reconnu qu'"effectivement ça se complique arithmétiquement". Le ralliement du maire de Paris, Bertrand Delanoë, à Martine Aubry pourrait faire basculer le vote des militants en faveur de la maire de Lille, jeudi et vendredi.
Lors de la consultation du 6 novembre sur les motions au congrès de Reims, les motions de la maire de Lille etdu maire de Paris avaient en effet recueilli la moitié des suffrages à eux deux (25 % chacun), alors que l'ancien candidate à la présidentielle, arrivée en tête, avait mobilisé 29 % des voix, contre 18,5 % pour Benoît Hamon, représentant la gauche du parti.
Le PS a "perdu le sens du code de l'honneur", a affirmé lundi Ségolène Royal, en critiquant l'appel du maire de Paris à voter Aubry et les dirigeants du PS qui "disent quelque chose et font le contraire". "Avoir le sens de l'honneur, en démocratie, c'est défendre avec constance des convictions sincères, quel qu'en soit le coût pour soi-même", lui a répliqué mardi le maire de Paris dans un communiqué.
L'ancienne candidate à l'Elysée en est persuadée, ses adversaires lui "reprochent d'être le symbole du changement". Elle a qualifié leur union de "symptôme d'une mutation difficile" du PS. "Ma conviction profonde, c'est que les militants sont en avance" sur bien des responsables du parti, a-t-elle ajouté, mais "ce n'est pas la première fois que le vote des militants n'est pas respecté".
"Si je suis désignée par les militants, c'est pour pousser en avant une nouvelle génération", a-t-elle affirmé, assurant qu'elle "retendrait à nouveau la main" à ses concurrents. "Dès le lendemain du vote des militants nous serons au travail, le programme est prêt, les mesures d'urgence sont prêtes, le Parti socialiste va changer et un nouveau souffle (...) entraînera tout le monde", a-t-elle prédit.
Alors qu'on lui demandait si elle quitterait le PS pour fonder un nouveau parti en cas de défaite, elle a répondu : "Pour l'instant je n'en suis pas là, il n'en est pas question."