Sofie Peeters: «mon docu n’est pas représentatif de toute la communauté maghrébine»

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BRUXELLES - Sofie Peeters souhaite avant tout que son documentaire «Femme de la Rue» qui dénonce le sexisme verbal dans certains quartiers de Bruxelles permette aux femmes victimes de se sentir moins seules. Elle attire aussi l’attention sur le fait que si ces comportements machos sont le fait d’allochtones à 90 %, ils ne sont pas représentatifs de la communauté maghrébine dans son ensemble. C’est ce qu’elle a confié à l’émission Terzake de la VRT.

+ L'interview intégrale de Sofie Peeters sur le site de la VRT (en néerlandais)

Sofie Peeters, ce docu, est-ce vraiment ce que vous vivez en rue?

C’est triste à dire, mais exactement, oui. En fait, cette séquence, je l’ai tournée en une seule après-midi. Dans un quartier bien circonscrit.

Ce quartier, quel est-il?

Il s’agit en fait du quartier Anneessens et environs. Mon appartement se situait à Anneessens et j’ai tourné vers Lemonnier et Midi, également. Le docu n’est donc pas exemplatif de tout Bruxelles.

D’où vient cette envie de filmer ce sujet?

D’un malaise que j’ai ressenti en quittant Louvain pour Bruxelles. Au début, je pensais que ces insultes étaient liées à mon comportement. à ma façon de m’habiller. Qaund on m’a demandé : «c’est quoi ton prix», je me suis rendu compte que ça n’arrivait malheureusement pas qu’à moi. Je me suis demandé pourquoi ces hommes continuaient à s’adresser aux femmes de cette façon.

Comment avez-vous filmé?

Pour certaines images, quelqu’un me suit. Pour d’autres, c’est une caméra spéciale que je porte dans un bic, coincé sur mon vêtement. Une caméra cachée, quoi. Avec un micro dans mon sac. Mais donc dans certains cas, les personnes savaient qu’elles étaient filmées.

La plupart des hommes filmés sont des allochtones…

Oui, c’était une l’une de mes grandes craintes : comment traiter de cette thématique sans tourner un film raciste. Car c’est une réalité : quand on se promène à Bruxelles, 9 fois sur 10, ces insultes sont proférées par un allochtone.

Mais ce sont peut-être les «brebis galeuses»… ?

Exactement. Quand vous vous promenez dans le quartier, après 2 minutes, vous avez croisé 20 allochtones. Un seul d’entre eux vous aura fait une remarque. C’est bien sûr une de trop, mais elle n’est pas représentative de toute la communauté.

Qu’espérez-vous retirer de ce docu?

D’abord, j’aimerais que les femmes se rendent compte, si ça leur arrive, qu’elles ne sont pas les seules. Je veux aussi ouvrir le débat car beaucoup ont peur d’en parler car elles craignent d’être taxées de «racistes».


http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20120727_00186231
 
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