Les stages en entreprise

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Les textes de référence


Les stages en entreprise sont régis par les articles L. 612-8 à L. 612-13 du code de l'éducation. Une législation qui s'est modelée au fil des années, par circulaires et décrets successifs.
La loi pour l'égalité des chances du 31 mars 2006 spécifie que les stages doivent faire l'objet d'une convention tripartite entre le stagiaire, l'entreprise d'accueil et l'établissement d'enseignement. Dans la foulée, une charte des stages a été rédigée le 26 avril 2006. Elle détaille les engagements que doivent respecter ces trois acteurs (durée, encadrement, convention, évaluation, etc.).
Selon le décret du 29 août 2006, un stage ne doit pas servir pour l'entreprise à remplacer un salarié en cas d'absence, de suspension de son contrat de travail ou de licenciement. Il n'a pas vocation non plus à aider l'entreprise à faire face à un accroissement temporaire de son activité. Juridiquement, le stage n'est pas un emploi : il ne donne lieu ni à un salaire ni à un contrat de travail.
Grâce au décret n° 2008-96 du 31 janvier 2008, une gratification de 12,5 % du plafond horaire de la Sécurité sociale (c'est-à-dire 30 % du smic) devient obligatoire pour les stages de plus de trois mois consécutifs. Versée mensuellement, elle est due à compter du premier jour de stage.
L'article 30 de la loi du 24 novembre 2009 stipule que la gratification est désormais obligatoire après une période supérieure à deux mois consécutifs de stage. Elle était au 1janvier 2011 de 417,09 EUR. Le stagiaire doit, en outre, bénéficier des mêmes dispositions que les salariés de l'entreprise en ce qui concerne la restauration et les transports.
Depuis le 1septembre 2010, les stages doivent également être intégrés à un cursus pédagogique afin de restreindre le nombre d'étudiants fantômes, qui ne s'inscrivent à la fac que pour obtenir une convention de stage. Le stage en entreprise doit donc faire l'objet d'une restitution de la part de l'étudiant (rapport d'expérience par exemple) et d'une évaluation de la part de l'établissement.
La loi n° 2011-893 du 28 juillet 2011 reprend des dispositions validées par les syndicats et le patronat le 7 juin dernier. Elle instaure un délai de carence entre l'accueil de deux stagiaires pour un même poste afin d'éviter les emplois déguisés.

La Croix

Stages en entreprise, encore trop de dérives

Six ans après le mouvement de révolte des stagiaires d'août 2005, plusieurs dispositions législatives ont été prises pour encadrer les stages. Malgré ces nouvelles règles, en entreprise ou dans les administrations, les stagiaires connaissent des expériences diverses, et certains abus perdurent.


Aujourd'hui, les stages sont de plus en plus répandus. Selon le ministère de l'enseignement supérieur, 32 % des étudiants ont fait au moins un stage au cours de leur cursus. Qu'il soit d'observation ou de fin d'études, d'orientation ou d'insertion, celui-ci constitue une première plongée dans la vie active aussi bien qu'une passerelle vers l'embauche. C'est du moins son rôle présumé. Car l'outil se banalise. Et les abus aussi. « Certaines entreprises utilisent les stages pour remplacer des emplois », avertit Ophélie Latil, porte-parole du collectif Génération précaire.
 

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Pourtant, la législation est claire. « Une convention de stage ne peut être conclue pour exécuter une tâche régulière correspondant à un poste de travail permanent », précise un décret d'application d'une loi de 2006 pour l'égalité des chances.


Julien (1), 23 ans, étudiant à Sciences-Po, passe l'été dans une collectivité territoriale où il réalise un rapport sur des politiques publiques. Pas vraiment un boulot de stagiaire. « Pendant trois mois, j'effectue un travail spécialisé, d'expertise, identique voire plus pointu que celui d'un salarié, indique le jeune homme. Sous-traiter cette tâche à un cabinet privé aurait coûté au moins 10 000 EUR. » Pour des entreprises soucieuses de faire des économies, ces recrues temporaires représentent une aubaine. Pas de charges sociales : les étudiants de passage ne cotisent ni pour la retraite ni pour le chômage. Seule dépense, une gratification d'au moins 30 % du salaire minimum - 417,09 EUR actuellement, obligatoire après une période supérieure à deux mois de stage, consécutifs ou non, au cours d'une même année scolaire ou universitaire.


Les fonctions publiques territoriales et hospitalières, elles, ne sont pas concernées par cette réglementation. Du coup, Julien travaille gratuitement. En revanche, tous secteurs confondus, le stagiaire doit bénéficier des mêmes avantages que les salariés en matière de restauration et de transport. Une exigence dont l'étudiant n'a pas pu profiter. « J'ai été amené à me déplacer pour des rendez-vous, détaille Julien. Mon employeur a refusé de me rembourser les frais de transports. » Diplômée d'un BTS en communication audiovisuelle, Yatuu aussi a connu la galère des stages. Pendant deux ans, elle les a enchaînés, dans la publicité. La jeune femme a tout connu, « l'ennui » et les « tâches ingrates » aussi bien que le travail d'arrache-pied, « parfois jusqu'à trois heures du matin » . L'année dernière, elle a créé un blog pour narrer ses mésaventures, que l'on peut retrouver dans un livre publié en juin (2). « J'allais de désillusion en désillusion, soupire-t-elle. Mais je n'avais pas le choix, jamais on ne m'a proposé de contrat. »
 

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« Les étudiants se retrouvent seuls dans des situations de précarité et ne songent pas à s'en plaindre, analyse Ophélie Latil. Ils ont peur de compromettre leur avenir professionnel » . Et pour obtenir un stage, beaucoup sont prêts à tout, tant l'outil est devenu indispensable au CV. Certains empruntent de l'argent ou demandent de l'aide à leurs parents pour couvrir des dépenses - logement, nourriture, transports - qui dépassent le montant des gratifications. D'autres s'acquittent de frais d'inscription à la fac sans y mettre les pieds, uniquement pour pouvoir récupérer la convention de stage, document obligatoire. Des enseignants peu regardants, ou estimant rendre service aux étudiants, acceptent de fermer les yeux. La pratique, bien qu'interdite, est d'usage courant dans certaines universités. D'autres ont développé des « diplômes d'insertion professionnelle » non reconnus par l'État et qui ne sanctionnent pas une véritable formation, mais qui peuvent permettre d'obtenir des stages, à la limite de la légalité.
La légalité, les inspecteurs du travail tentent de la faire respecter dans les entreprises. « De manière incidente, dans le cadre de nos interventions quotidiennes, indique Dominique Collard, directeur adjoint de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte) en Aquitaine, rappelant que le stage n'est pas directement régi par le code du travail mais par celui de l'éducation. « Nous vérifions que le prétendu stagiaire n'est pas un travailleur qui ne dit pas son nom, auquel cas nous relevons à l'encontre de l'employeur l'infraction de travail dissimulé, passible de trois ans de prison et de 45 000 EUR d'amende. » Quant au manque de contrôles signalé par les collectifs et les organisations syndicales, Dominique Collard note qu'en France, « il y a aujourd'hui un inspecteur et deux contrôleurs du travail pour 28 000 salariés ».
Pour certains observateurs, il faut laisser le temps aux entreprises de s'acclimater aux normes en vigueur. D'un point de vue législatif, le stage faisait encore il y a peu figure de continent oublié. « Avant 2006, aucune loi

FRANCK BERTEAU
 
« Les étudiants se retrouvent seuls dans des situations de précarité et ne songent pas à s'en plaindre, analyse Ophélie Latil. Ils ont peur de compromettre leur avenir professionnel » . Et pour obtenir un stage, beaucoup sont prêts à tout, tant l'outil est devenu indispensable au CV. Certains empruntent de l'argent ou demandent de l'aide à leurs parents pour couvrir des dépenses - logement, nourriture, transports - qui dépassent le montant des gratifications. D'autres s'acquittent de frais d'inscription à la fac sans y mettre les pieds, uniquement pour pouvoir récupérer la convention de stage, document obligatoire. Des enseignants peu regardants, ou estimant rendre service aux étudiants, acceptent de fermer les yeux. La pratique, bien qu'interdite, est d'usage courant dans certaines universités. D'autres ont développé des « diplômes d'insertion professionnelle » non reconnus par l'État et qui ne sanctionnent pas une véritable formation, mais qui peuvent permettre d'obtenir des stages, à la limite de la légalité.
La légalité, les inspecteurs du travail tentent de la faire respecter dans les entreprises. « De manière incidente, dans le cadre de nos interventions quotidiennes, indique Dominique Collard, directeur adjoint de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Dirrecte) en Aquitaine, rappelant que le stage n'est pas directement régi par le code du travail mais par celui de l'éducation. « Nous vérifions que le prétendu stagiaire n'est pas un travailleur qui ne dit pas son nom, auquel cas nous relevons à l'encontre de l'employeur l'infraction de travail dissimulé, passible de trois ans de prison et de 45 000 EUR d'amende. » Quant au manque de contrôles signalé par les collectifs et les organisations syndicales, Dominique Collard note qu'en France, « il y a aujourd'hui un inspecteur et deux contrôleurs du travail pour 28 000 salariés ».
Pour certains observateurs, il faut laisser le temps aux entreprises de s'acclimater aux normes en vigueur. D'un point de vue législatif, le stage faisait encore il y a peu figure de continent oublié. « Avant 2006, aucune loi

FRANCK BERTEAU


SVP,S'agit-il de Légistateur Français ou marocain?
 
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