Ensemble", "Le refuge des opprimés", "Notre diversité", "Liberté, égalité, fraternité"... A première vue, le site Internet lancé le 2 novembre par Eric Besson pour recueillir les contributions des Français au débat sur l'identité nationale est une célébration du vivre-ensemble.
Pourtant, depuis son lancement il y a un mois, ce blog hébergé par le site du ministère de l'immigration est devenu un véritable défouloir pour la France décomplexée. Le café du commerce sous les ors de la République. Le ministre de l'identité nationale, Eric Besson, s'est lui-même ému mercredi que des contributions présentant "un caractère raciste et xénophobe" aient échappé à la vigilance de l'équipe de modération. Il évalue le nombre de commentaires problématiques à une dizaine et précise en avoir exigé le retrait immédiat.
"LA FRANCE EST COLONISÉE"
Un simple coup d'il sur les messages postés le 30 novembre et le 1er décembre, avant qu'ils ne soient retirés, permet de mesurer que le phénomène ne se limitait pas à une "dizaine" de contributions. On pouvait ainsi lire : "La France est devenue une colonie de l'Afrique de façon irrémédiable"; "Avant la France avait des colonies, maintenant elle est colonisée", ou encore "En ajoutant la violence et la renonciation des parents immigrés dans l'éducation de leurs enfants... Aucun Français n'a demandé à être envahi d'étrangers"...
Au ministère de l'immigration et de l'identité nationale, on explique que sur les quarante mille messages validés depuis un mois, il est normal que certains aient échappé à la vigilance des modérateurs. "Un petit nombre comportait un caractère raciste et xénophobe", convient-on. Toute la difficulté, explique-t-on au cabinet d'Eric Besson, est de trouver le juste équilibre : "Il y a deux semaines, on nous reprochait de censurer, et aujourd'hui de respecter une trop grande diversité d'opinions".
DROIT DU SANG
De nombreux internautes profitent de la tribune que leur offre Eric Besson pour crier haut et fort leur attachement au "droit du sang" (remplacé par le "droit du sol" en 1515), chacun y allant de sa propre définition. "Etre français, c'est être né en France, des deux parents français", estime l'un. "Etre français, c'est déjà être né en France, de parents français eux-mêmes nés en France et ainsi de suite", renchérit l'autre. Pour Rin Jard, il faut "être né sur le sol français, de parents français" et cela "depuis cinq générations". Mais c'est l'intervention signée "le français" qui met tout le monde d'accord : "C'est le droit du sang, pour être français, il faut avoir du sang français" (voir la capture d'écran à droite).
Gilbert, lui, fait dans l'attaque ad hominem. Et qui plus est contre un membre du gouvernement d'Eric Besson : "Comment peut-on se dire Français et déclarer vouloir se faire enterrer dans son pays d'origine, cf Rama Yade", s'interroge cet internaute.
"PROFITER DES ALLOCS"
Pour François le bien nommé, "Etre français ce n'est pas : profiter des allocs, ne pas travailler, imposer une culture discriminante, demander à être intégré". Certains n'hésitent pas à réclamer des mesures pour le moins radicales afin de faire entrer, à coup de marteau s'il le faut, l'amour de la patrie dans la tête des récalcitrants : "Et tous les matins, il faudrait faire chanter La Marseillaise dans les établissements scolaires et les lieux de travail, avec sanctions en cas de non-exécution", suggère ce participant.
Au lendemain de la votation des Suisses contre la construction de minarets dans leur pays, de nombreux internautes ont sauté sur l'occasion pour donner leur avis sur cette épineuse question : "La France et notre identité nationale, c'est une cathédrale au centre de Paris et non pas une mosquée", estime ainsi 14Granada92. Etre français, "c'est défendre son identité comme le font les Suisses en refusant le suicide de la Nation provoqué par une immigration qui ne veut pas s'intégrer mais veut nous imposer ses murs : burqa, polygamie, minarets, pseudo alibi de la religion et qui nous agresse", lui répond un autre.
Le ministère de l'immigration rappelle fort à propos que la majorité des contributions sont de "belles" contributions. Mais le fait que le gouvernement héberge sur un site officiel des propos d'un goût aussi douteux, et parfois à la limite de la légalité, en interroge plus d'un dans les rangs de la majorité. Le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, Yazid Sabeg, a ainsi déclaré au site Médiapart qu'il déplorait les termes du débat et s'en était ouvert à Eric Besson. Sous couvert de l'anonymat, un ministre reconnaît pour sa part dans les colonnes du Monde "que l'identité nationale est un sujet dangereux. Il faut redonner au débat de la dignité et de la profondeur".
LE MONDE
http://www.lemonde.fr/societe/artic...275894_3224.html#ens_id=1258775&xtor=RSS-3208
Pourtant, depuis son lancement il y a un mois, ce blog hébergé par le site du ministère de l'immigration est devenu un véritable défouloir pour la France décomplexée. Le café du commerce sous les ors de la République. Le ministre de l'identité nationale, Eric Besson, s'est lui-même ému mercredi que des contributions présentant "un caractère raciste et xénophobe" aient échappé à la vigilance de l'équipe de modération. Il évalue le nombre de commentaires problématiques à une dizaine et précise en avoir exigé le retrait immédiat.
"LA FRANCE EST COLONISÉE"
Un simple coup d'il sur les messages postés le 30 novembre et le 1er décembre, avant qu'ils ne soient retirés, permet de mesurer que le phénomène ne se limitait pas à une "dizaine" de contributions. On pouvait ainsi lire : "La France est devenue une colonie de l'Afrique de façon irrémédiable"; "Avant la France avait des colonies, maintenant elle est colonisée", ou encore "En ajoutant la violence et la renonciation des parents immigrés dans l'éducation de leurs enfants... Aucun Français n'a demandé à être envahi d'étrangers"...
Au ministère de l'immigration et de l'identité nationale, on explique que sur les quarante mille messages validés depuis un mois, il est normal que certains aient échappé à la vigilance des modérateurs. "Un petit nombre comportait un caractère raciste et xénophobe", convient-on. Toute la difficulté, explique-t-on au cabinet d'Eric Besson, est de trouver le juste équilibre : "Il y a deux semaines, on nous reprochait de censurer, et aujourd'hui de respecter une trop grande diversité d'opinions".
DROIT DU SANG
De nombreux internautes profitent de la tribune que leur offre Eric Besson pour crier haut et fort leur attachement au "droit du sang" (remplacé par le "droit du sol" en 1515), chacun y allant de sa propre définition. "Etre français, c'est être né en France, des deux parents français", estime l'un. "Etre français, c'est déjà être né en France, de parents français eux-mêmes nés en France et ainsi de suite", renchérit l'autre. Pour Rin Jard, il faut "être né sur le sol français, de parents français" et cela "depuis cinq générations". Mais c'est l'intervention signée "le français" qui met tout le monde d'accord : "C'est le droit du sang, pour être français, il faut avoir du sang français" (voir la capture d'écran à droite).
Gilbert, lui, fait dans l'attaque ad hominem. Et qui plus est contre un membre du gouvernement d'Eric Besson : "Comment peut-on se dire Français et déclarer vouloir se faire enterrer dans son pays d'origine, cf Rama Yade", s'interroge cet internaute.
"PROFITER DES ALLOCS"
Pour François le bien nommé, "Etre français ce n'est pas : profiter des allocs, ne pas travailler, imposer une culture discriminante, demander à être intégré". Certains n'hésitent pas à réclamer des mesures pour le moins radicales afin de faire entrer, à coup de marteau s'il le faut, l'amour de la patrie dans la tête des récalcitrants : "Et tous les matins, il faudrait faire chanter La Marseillaise dans les établissements scolaires et les lieux de travail, avec sanctions en cas de non-exécution", suggère ce participant.
Au lendemain de la votation des Suisses contre la construction de minarets dans leur pays, de nombreux internautes ont sauté sur l'occasion pour donner leur avis sur cette épineuse question : "La France et notre identité nationale, c'est une cathédrale au centre de Paris et non pas une mosquée", estime ainsi 14Granada92. Etre français, "c'est défendre son identité comme le font les Suisses en refusant le suicide de la Nation provoqué par une immigration qui ne veut pas s'intégrer mais veut nous imposer ses murs : burqa, polygamie, minarets, pseudo alibi de la religion et qui nous agresse", lui répond un autre.
Le ministère de l'immigration rappelle fort à propos que la majorité des contributions sont de "belles" contributions. Mais le fait que le gouvernement héberge sur un site officiel des propos d'un goût aussi douteux, et parfois à la limite de la légalité, en interroge plus d'un dans les rangs de la majorité. Le commissaire à la diversité et à l'égalité des chances, Yazid Sabeg, a ainsi déclaré au site Médiapart qu'il déplorait les termes du débat et s'en était ouvert à Eric Besson. Sous couvert de l'anonymat, un ministre reconnaît pour sa part dans les colonnes du Monde "que l'identité nationale est un sujet dangereux. Il faut redonner au débat de la dignité et de la profondeur".
LE MONDE
http://www.lemonde.fr/societe/artic...275894_3224.html#ens_id=1258775&xtor=RSS-3208