Tags nazis sur les tombes de soldats marocains de la Seconde Guerre mondiale

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SAINT-LO — Le président de la République et de nombreux responsables politiques et associatifs ont exprimé jeudi leur indignation après l'inscription de symboles nazis sur les huit tombes de soldats marocains de la Seconde Guerre mondiale dans un cimetière du sud de la Manche.

Selon la gendarmerie, "les faits se sont déroulés, semble-t-il, dans la nuit de lundi à mardi" dans le cimetière communal de Montjoie-Saint-Martin, une commune de 277 habitants située à quelques kilomètres du cimetière américain de Saint-James (4.400 tombes) dans le sud de la Manche, a précisé un gendarme.

Ces soldats marocains avaient participé à la libération d'Avranches au sein de la 2e division blindée du général Leclerc.

Le carré militaire de ce cimetière civil comprend aussi deux tombes de soldats français qui n'ont pas été dégradées, a précisé à l'AFP le maire (SE) de la commune, Maurice Duhamel.

Les panneaux signalant la direction du carré militaire marocain, non loin du cimetière, ont aussi été détériorés, a ajouté M. Duhamel.

Le cimetière civil communal comprend au total 200 à 300 tombes, selon le maire.

Nicolas Sarkozy a condamné "avec la plus grande fermeté cet acte raciste particulièrement odieux" et demandé "aux services de police et à la justice de tout mettre en oeuvre pour retrouver les auteurs de ce geste inqualifiable et de les sanctionner sévèrement".

Le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco, a également appelé "instamment" les enquêteurs à se "mobiliser" pour retrouver les auteurs de la profanation.

Le PS a exprimé "sa profonde indignation", estimant qu'"à travers ces soldats marocains, c'est la France elle-même qui est blessée dans son identité".

Le Conseil français du culte musulman s'est lui aussi élevé "contre cette atteinte insupportable à la mémoire de ces soldats qui sont morts pour la libération de la France".

SOS Racisme a dénoncé "une attaque insupportable contre la République" et a décidé de "porter plainte contre X auprès du procureur de la République, afin que ce type d'agissement ne puisse rester impuni".

Le Conseil représentatif des institutions juives de France a lui aussi "condamné avec la plus grande vigueur" cet "acte odieux", tout comme le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme et le Conseil représentatif des associations noires de France.

Le parquet d'Avranches a ouvert une enquête. Les auteurs encourent une peine de trois ans de prison ferme et 45.000 euros d'amende, selon les gendarmes.

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