A voir les réactions de certains membres de cette audition, on ne peut être qu'atterrer de voir la relative, que dis-je diantre, l'absolue ignorance du droit. Paradoxal, ceux là même qui font la loi en France ne connaisse pas (ou peu) le droit. Ignorance de la primauté du droit européen, communautaire, les traités internationaux sur le droit interne. Ignorance que des principes édictés (Liberté, Fraternité, Egalité) et de leur transposition dans le droit interne et qui ne peuvent être opposés. La Fraternité n'ayant de sens par exemple que pour ce qui concerne la solidarité résultant de la distribution des revenus secondaires.
Alors ss doute il y aura une loi mais cette loi sera une loi très certainement écran de fumée. La dignité n'est pas opposable car elle protège l'individu contre les tentations liberticides de l'Etat (cf. contexte d'apparition de la notion). La laicité, non plus. Elle ne concerne que les rapports entre l'individu et les pouvoirs, services publics. Alors il reste les contraintes de liberté contractuelle, de sécurité et les considérations d'ordre public et encore, comment envisager l'applicabilité d'une loi qui restreindrait les fondements des libertés publics.
Tout ça pour un phénomène marginal car au delà du fait que l'on pourra interdire que le visage soit couvert. D'une, il n'est pas sûr qu'un vêtement ne concerne pas le visage. De deux, si ces femmes découvrent le faciès, elles continueront à couvrir tout le reste. Elles continueront à être aliénée, à manifester une volonté de se couper d'une société qui les rejettent et risque de les marginaliser davantage.
En somme, des fondements juridiques relativement faibles et qui ne résolvent pas le problème de l'abandon de territoires entiers de la République dite une, indivisible, soucieuse de défendre le tryptique seriné Liberté, Egalité, Fraternité.
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