Vladimir Poutine laisse désormais le N°1 Tchétchène développer sa propre politique dans les pays arabes. Objectif: lutter contre les islamistes radicaux et... contourner les sanctions occidentales.
Depuis l'année dernière, le sordide "président" tchétchène Ramzan Kadyrov, qui bénéficie d'un droit de vie et de mort sur son peuple, a tissé des liens avec les pays sunnites.
Exemple le plus spectaculaire de cette diplomatie méconnue?
Sa lune de miel avec le très glamour couple royal de Jordanie.
Car si le roi Abdallah II s'affichait bien en premier rang de cortège avec sa femme, la photogénique reine Rania, lors de la manifestation parisienne de soutien à Charlie Hebdo, il est aussi l'un des rares chefs d'Etat à s'être rendu en visite officielle en Tchétchénie en juin 2014, et ce en pleine crise ukrainienne.
2000 Caucasiens dans l'EI
Le satrape de Grozny, installé sur son trône par Vladimir Poutine en février 2007, avait aussi visité Amman, au mois de mars de la même année. Depuis, par téléphone, les deux hommes s'entretiennent régulièrement de "lutte contre le terrorisme".
Une alliance que gouttent assez mal les puissants alliés occidentaux de la Jordanie, la France en tête, alors que Kadyrov figure en bonne place sur la liste des sanctions européennes, depuis le 25 juillet 2014, pour son soutien apporté à l'annexion par la Russie de la Crimée.
"On assiste à un dédoublement de la diplomatie russe",
décrypte Julien Nocetti, chercheur à l'Institut français des relations internationales.
Petit à petit, maître Kadyrov, le "pieux musulman", accusé d'avoir torturé des civils de ses propres mains dans la prison secrète de son village natale, Tsentaroy, devient l'intermédiaire officiel du Kremlin au Moyen-Orient, son VRP.
Lui se vit en tout cas comme une passerelle entre la Russie orthodoxe et un monde musulman.
Deux raisons expliquent son activisme dans la région: l'expansion des djihadistes et la recherche par le Kremlin, privé de son débouché européen naturel, de perspectives économiques nouvelles.
On estime à plus de 2000 le nombre de Caucasiens qui auraient rejoint les rangs du Groupe Etat islamique.
Une vraie bombe à retardement, les islamistes ayant "menacé, en septembre 2014, de déclencher une guerre en Tchétchénie et dans le Caucase pour les libérer de l'emprise de Moscou", rappelle Julien Nocetti.
"Défenseur des 20 millions de musulmans russes"
Les derniers attentats à Grozny ressemblent d'ailleurs aux prémisses d'une troisième guerre de Tchétchénie. Kadyrov cherche aussi à contrôler la diaspora tchétchène dans le monde arabe et en Turquie, qui représenterait désormais 130.000 personnes.
Le leader tortionnaire s'approprie l'islam.
Il tente de trouver une légitimité en invitant régulièrement des théologiens prestigieux à Grozny. Il y a fait construire la "plus grande mosquée d'Europe", une manière de faire passer Vladimir Poutine pour un défenseur des 20 millions de musulmans russes, tout en séduisant les riches et pieuses familles du Golfe.
"Kadyrov jouit d'une certaine popularité aux Emirats arabes Unis, pour sa capacité à attirer les investisseurs en Tchétchénie", explique Julien Nocetti, qui rappelle qu'il est très fier d'avoir transformé Grozny, avec ses gratte-ciels flambant-neuf, en une petite soeur de Dubaï.
L'express
mam
Depuis l'année dernière, le sordide "président" tchétchène Ramzan Kadyrov, qui bénéficie d'un droit de vie et de mort sur son peuple, a tissé des liens avec les pays sunnites.
Exemple le plus spectaculaire de cette diplomatie méconnue?
Sa lune de miel avec le très glamour couple royal de Jordanie.
Car si le roi Abdallah II s'affichait bien en premier rang de cortège avec sa femme, la photogénique reine Rania, lors de la manifestation parisienne de soutien à Charlie Hebdo, il est aussi l'un des rares chefs d'Etat à s'être rendu en visite officielle en Tchétchénie en juin 2014, et ce en pleine crise ukrainienne.
2000 Caucasiens dans l'EI
Le satrape de Grozny, installé sur son trône par Vladimir Poutine en février 2007, avait aussi visité Amman, au mois de mars de la même année. Depuis, par téléphone, les deux hommes s'entretiennent régulièrement de "lutte contre le terrorisme".
Une alliance que gouttent assez mal les puissants alliés occidentaux de la Jordanie, la France en tête, alors que Kadyrov figure en bonne place sur la liste des sanctions européennes, depuis le 25 juillet 2014, pour son soutien apporté à l'annexion par la Russie de la Crimée.
"On assiste à un dédoublement de la diplomatie russe",
décrypte Julien Nocetti, chercheur à l'Institut français des relations internationales.
Petit à petit, maître Kadyrov, le "pieux musulman", accusé d'avoir torturé des civils de ses propres mains dans la prison secrète de son village natale, Tsentaroy, devient l'intermédiaire officiel du Kremlin au Moyen-Orient, son VRP.
Lui se vit en tout cas comme une passerelle entre la Russie orthodoxe et un monde musulman.
Deux raisons expliquent son activisme dans la région: l'expansion des djihadistes et la recherche par le Kremlin, privé de son débouché européen naturel, de perspectives économiques nouvelles.
On estime à plus de 2000 le nombre de Caucasiens qui auraient rejoint les rangs du Groupe Etat islamique.
Une vraie bombe à retardement, les islamistes ayant "menacé, en septembre 2014, de déclencher une guerre en Tchétchénie et dans le Caucase pour les libérer de l'emprise de Moscou", rappelle Julien Nocetti.
"Défenseur des 20 millions de musulmans russes"
Les derniers attentats à Grozny ressemblent d'ailleurs aux prémisses d'une troisième guerre de Tchétchénie. Kadyrov cherche aussi à contrôler la diaspora tchétchène dans le monde arabe et en Turquie, qui représenterait désormais 130.000 personnes.
Le leader tortionnaire s'approprie l'islam.
Il tente de trouver une légitimité en invitant régulièrement des théologiens prestigieux à Grozny. Il y a fait construire la "plus grande mosquée d'Europe", une manière de faire passer Vladimir Poutine pour un défenseur des 20 millions de musulmans russes, tout en séduisant les riches et pieuses familles du Golfe.
"Kadyrov jouit d'une certaine popularité aux Emirats arabes Unis, pour sa capacité à attirer les investisseurs en Tchétchénie", explique Julien Nocetti, qui rappelle qu'il est très fier d'avoir transformé Grozny, avec ses gratte-ciels flambant-neuf, en une petite soeur de Dubaï.
L'express
mam