Jiimmy
Vergissmeinnicht
Mamma mia... la France serait donc un Etat comme tous les autres ?!
Elle userait de violence extra-judiciaire pour assurer sa sécurité nationale ?
Mince ! C'est pas de l'autre côté de l'Atlantique, de l'autre côté de la Méditerranée ou de l'autre côté de l'Oural qu'on verrait des choses pareilles !
Ce qui me semble dramatique n'est pas tant que le fait que des états se comportent tels des voyous (je pense que c'est la norme pour tous) mais plutôt le fait que les gens avalisent ces procédés qu'ils trouvent soit fondés soit qu'ils ne s'y intéressent absolument pas.
Il ne me semble pas que la majorité des opérations extérieures de déstabilisation, d'assassinats ciblés, de conquête etc.... visaient et visent toujours à préserver la sécurité nationale des nations.
A mon sens, il s'agit plutôt d'impérialisme, de volonté de conquérir un maximum de marchés, de contrôler un maximum de régions et ce dans le but d'asseoir une domination, de renforcer sa puissance, sa richesse.
Ainsi il me parait dangereux de considérer ces entreprises sous le seul angle de la sécurité nationale. Lorsque les états-unis fomentent des coups d'état et soutiennent des dictateurs au Chili, en Argentine, au Brésil etc.... ce n'est pas pour préserver l'intégrité de leur territoire.
Lorsque la France fait la pluie et le bonheur en Centrafrique, crée la guerre au Cameroun, soutient des sécessionnistes au Biafra, intervient au Rwanda etc... ce n'est pas pour préserver sa sécurité nationale.
Il en est de même lorsque la Belgique soutient les sécessionnistes Katangais, que la Russie envahit l'Afghanistan, que les Britanniques attaquent l'Irak, que la Chine s'en prend au Vietnam, que des mercenaires vont en guerre en Angola, font des coups d'état aux Comores etc....
Le problème avec le terrorisme étatique c'est l'asymétrie dans la perception que s'en font les gens en rapport avec le terrorisme de groupuscules non-étatiques qui, eux, sont dénoncés par ces mêmes états voyous.
Je ne vois pas, personnellement, de différences entre un activiste de Boko Haram qui exécute quelqu'un au nom de ses croyances et un mercenaire ou un espion Français qui exécute le représentant d'un mouvement indépendantiste Camerounais en l'empoisonnant au nom des intérêts Français.
Ceux qui nous gouvernent, de par les actions qu'ils mettent en place à l'international, sont tout autant terroristes que le jihadiste qu'ils combattent pourtant. Je dirais même qu'ils sont bien plus nocifs car capables de produire plus de dégâts et dans des zones plus élargies. Ainsi lorsque Madeleine Albright se félicite de la mort de 500 000 enfants Irakiens de par la politique d'embargo qu'a menée son pays, j'ai la sensation qu'elle, et son pays, sont un danger bien plus nocif pour les populations de la planète que ne peut l'être, par exemple, un Shebab Somalien.
De même, quand des politiciens décident de soutenir des dictateurs, d'intervenir dans des pays pour les déstabiliser afin que s'y installent des régimes à leur botte qui favoriseront la satisfaction de leurs besoins énergétiques ou autres, cela me parait être une action bien plus nocive que ne peut l'être, par exemple, l'action de l'EI visant à conquérir Mossoul.
Le problème n'est donc pas tant de reconnaitre que nos états se comportent comme des terroristes internationaux mais plutôt le fait que cela ne semble pas choquant aux yeux des populations qui considèrent ce terrorisme là comme légitime alors qu'au fond c'est le pire terrorisme qui soit. Le plus dangereux pour la planète et celui ayant la plus grande capacité de destruction.
Donc quand ces terroristes étatiques s'allient pour désigner communément un ennemi, je suis bien souvent épris de compassion pour ce dernier car même si l'ennemi d'un voyou n'est pas forcément un saint, lorsque ce voyou est d'une nuisance sans commune mesure avec cet ennemi qu'il pointe du doigt, alors je ne peux me ranger du coté du voyou.
Maintenant, il est vrai que lorsque l'on dispose de médias puissants à capacité de diffusion mondiale, on possède alors tous les instruments capables de légitimer nos actions aussi crasseuses soient-elles. Les instruments idélogique d'état servent à légitimer la violence étatique (l'école et les médias en sont les principales composantes) et le fait même que des gens s'expriment en disant "bah après tout c'est partout pareil" comme si cela était moins grave, suffit à prouver leur efficacité.