Un texte de nietzsche sur la morale et la religion

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Bonjour :timide:

Voici un texte de ce philosophe tiré de "Généalogie de la morale".

"""— Quelqu’un veut-il plonger son regard jusqu’au fond du mystère, où se cache la fabrication de l’idéal sur la terre ? Qui donc en aura le courage ! — Eh bien, regardez ! Voici une échappée sur cette t énébreuse usine. Mais attendez encore un moment, Monsieur le téméraire : il faut d’abord que votre œil s’habitue à ce faux jour, à cette lumière changeante… Vous y êtes ! Bon ! Parlez maintenant ! Que se passe-t-il dans ces profondeurs ? Dites-moi ce que vous voyez, ô homme des plus dangereuses curiosités ! — C’est moi maintenant qui vous écoute.

— « Je ne vois rien, mais je n’entends que mieux… C’est une rumeur circonspecte, un chuchotement à peine perceptible, un murmure sournois qui part de tous les coins et les recoins. Il me semble qu’on ment ; une douceur mielleuse englue chaque son. Un mensonge doit transformer la faiblesse en mérite, cela n’est pas douteux — il en est comme vous l’avez dit. » —

— Après !

— « Et l’impuissance qui n’use pas de représailles devient, par un mensonge, la « bonté » ; la craintive bassesse, « humilité » ; la soumission à ceux qu’on hait, « obéissance » (c’est-à-dire l’obéissance à quelqu’un dont ils disent qu’il ordonne cette soumission, — ils l’appellent Dieu). Ce qu’il y a d’inoffensif chez l’être faible, sa lâcheté, cette lâcheté dont il est riche et qui chez lui fait antichambre, et attend à la porte, inévitablement, cette lâcheté se pare ici d’un nom bien sonnant et s’appelle « patience », parfois même « vertu », sans plus ; « ne pas pouvoir se venger » devient « ne pas vouloir se venger » et parfois même le pardon des offenses (« car ils ne savent pas ce qu’ils font — nous seuls savons ce qu’ils font ! »). On parle aussi de « l’amour de ses ennemis » — et l’on sue à grosses gouttes. »

— Après !

— « Ils sont misérables, sans doute, tous ces marmotteurs de prières, tous ces faux-monnayeurs, quoique tapis au fond de leurs recoins, ils se tiennent chaud ; — mais ils prétendent que Dieu les a distingués et élus grâce à leur misère ; ne fouaille-t-on pas les chiens que l’on aime le plus ? Peut-être cette misère est-elle aussi une préparation, un temps d’épreuve, un enseignement, peut-être davantage encore — quelque chose qui trouvera un jour sa compensation, qui sera rendu au centuple, à un taux énorme, en or, non ! en bonheur. C’est ce qu’ils appellent la « félicité éternelle ».

— Après !

— « Maintenant ils me donnent à entendre que non seulement ils sont meilleurs que les puissants, les maîtres du monde dont ils doivent lécher les crachats (non pas par crainte, oh ! point du tout par crainte ! mais parce que Dieu ordonne d’honorer toutes les autorités) —, que non seulement ils sont meilleurs, mais encore que leur part est meilleure ou du moins qu’elle le sera un jour. Mais assez ! assez ! Je n’y tiens plus. De l’air ! De l’air ! Cette officine où l’on fabrique l’idéal, il me semble qu’elle sent le mensonge à plein nez. »

— Halte ! Un instant encore ! Vous n’avez rien dit encore de ces virtuoses de la magie noire qui savent ramener le noir le plus épais à la blancheur du lait et de l’innocence : — n’avez-vous pas remarqué ce qui fait leur perfection dans le raffinement, leur touche d’artiste la plus hardie, la plus subtile, la plus spirituelle, la plus mensongère ? Prenez-y bien garde ! Ces êtres souterrains gonflés de vengeance et de haine — que font-ils de cette vengeance et de cette haine ? Avez-vous jamais entendu un pareil langage ? À n’en croire que leurs paroles, vous seriez-vous douté que vous vous trouviez au milieu de tous ces hommes du ressentiment ?…

— « Je vous entends et j’ouvre de nouveau les oreilles (hélas ! trois fois hélas ! et me voilà derechef obligé de me boucher le nez !). Ce n’est qu’à présent que je saisis ce qu’ils ont répété tant de fois : « Nous autres bons — nous sommes les justes » — ce qu’ils demandent, ils ne l’appellent pas représailles, mais bien « le triomphe de la justice » ; ce qu’ils haïssent, ce n’est pas leur ennemi, non ! ils haïssent l’ « injustice », l’ « impiété » ; ils croient et espèrent, non pas en la vengeance, en l’ivresse de la douce vengeance (— « plus douce que le miel », disait déjà Homère), mais bien « en la victoire de Dieu, du Dieu de justice sur les impies » ; ce qu’il leur reste à aimer sur terre, ce ne sont pas leurs frères dans la haine, mais, à ce qu’ils disent, « leurs frères en amour », tous les bons et les justes de la terre. »

— Et comment appellent-ils ce qui leur sert de fiche de consolation dans toutes les peines de l’existence — leur fantasmagorie et leur anticipation de la béatitude à venir ?

— « Comment ? Est-ce que j’ai bien entendu ? Ils appellent cela « le jugement dernier », la venue de leur règne, du « règne de Dieu » — mais, en attendant, ils vivent dans « la foi », « l’espérance » et « la charité ».

— Assez ! Assez !
"""
 
Ce qui est surprenant avec Nitzsche c'est sa capacité à exprimer tout l'inverse de ce que ressens (de manière inné ou acquise ? ) l'Homme croyant(e).
Ça flatte les bas instincts ce texte :D
 
Dernière édition:
Ça dépend de la nature de chacun je pense, ce qu'il décrit et encense c'est la réaction primal : tu ma voler je te tape, si je peux avoir le dessus sur toi je le ferait sans hésiter. Je suis sûrement fatigué mais c'est ce que je le comprend. Pour répondre partielement à ta question c'est comme ça que ce comporte les enfants en bas âge. Les adultes non mais pourquoi ? N'ayant pas de notion en philo, tout ce que je peux te dire c'est par rapport qu'il exprime j'ai une réaction de rejet profond.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Ça dépend de la nature de chacun je pense, ce qu'il décrit et encense c'est la réaction primal : tu ma voler je te tape, si je peux avoir le dessus sur toi je le ferait sans hésiter. Je suis sûrement fatigué mais c'est ce que je le comprend. Pour répondre partielement à ta question c'est comme ça que ce comporte les enfants en bas âge. Les adultes non mais pourquoi ? N'ayant pas de notion en philo, tout ce que je peux te dire c'est par rapport qu'il exprime j'ai une réaction de rejet profond.

Moi aussi Nietzsche me rend mal à l'aise. :(
 
Le problème avec le texte que tu postes, c'est qu'il est amputé de la première dissertation "Bien et mal, Bon ou mauvais" dans lequel il explique, en bon généalogiste, comment s'est opérée l'inversion de toutes les valeurs.
On a là la description de l'homme du ressentiment sans réellement savoir comment il en est arrivé là. Ce qui donne à ce texte une sorte de violence gratuite faite de jugements a priori. C'est mon sentiment en tous cas.
 

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Le problème avec le texte que tu postes, c'est qu'il est amputé de la première dissertation "Bien et mal, Bon ou mauvais" dans lequel il explique, en bon généalogiste, comment s'est opérée l'inversion de toutes les valeurs.
On a là la description de l'homme du ressentiment sans réellement savoir comment il en est arrivé là. Ce qui donne à ce texte une sorte de violence gratuite faite de jugements a priori. C'est mon sentiment en tous cas.

Je n'allais quand même pas poster tout ce qui précède...
 

Jiimmy

Vergissmeinnicht
J'ai l'impression que les accusations sont menées afin, entre autres, de se voiler sciemment la face par peur des conclusion d'une réflexion, débutée mais pas entretenue jusqu'au bout, sur la réalité de ce qu'affirme la religion.

Un peu comme un homosexuel refoulé qui, par crainte de s'avouer ce qu'il "est réellement" en prenant conscience de ce qu'est sa réelle personne, cracherait hystériquement sur les homos afin de s'éloigner et de se différencier, du mieux possible, d'eux.

Le texte en lui-même me parait particulièrement inintéressant car il n'apporte aucun élément probant, il ne s'agit que d'affirmations gratuites que l'on entend ça et là parfois : la patience signifie lâcheté, l'humilité est la craintive bassesse, l'espoir conservé, grâce à la foi, lors des épreuves constitue en fait une illusion que se créerait la personne pour se voiler la face par rapport à ce qui lui arrive.

L'on penserait avoir affaire à une personne qui condamne des qualités dont elle est dépourvu, jalouse celle qui en est détentrice et se force à transformer ce qu'elle jalouse en l'avilissant de sorte à moins culpabiliser du fait de la non-possession de ces qualités enviées chez l'autre.

Un peu comme quelqu'un qui critiquerait l'acte héroique d'un tel ou le don d'un autre en arguant et en s'en auto-persuadant qu'il y a en réalité de viles intentions derrière ces actes et que ceci n'est pas désintéressé, que ceci n'est pas fait dans un but preux mais que de quelconques intérêts animaient la personne.
Ainsi, notre jalousie, nous conduit à nous auto-persuader, tout en dépréciant l'autre en public, que cet autre n'est pas meilleur que nous et qu'il y aurait un sens caché qui serait bien différent de celui apparent et qui serait peu flatteur pour la personne.
 
il n y que l'homme croyant qui peut parler de ce qu'il ressent. et le non croyant croyant essaie d'imaginer ce que le croyant resent . Ce n'est qu'une illusion.. un non croyant ne peut pas imaginer ce que le croyant resent.. vous savez pourquoi, parce que s'il ressent ce que le croyant ressent.. il deviendra croyant lui meme.. c'est inimaginable, indescriptible que seuls les croyants ressentent. et puis les texts d'un philosophe athee sur la religion ne peuvent satisferent qu' un autre athee. les coryants voient un manquent de profodeur et de spiritualism. y a pas de refoulement dans la religion, au contraire l'amour de Dieu est une liberation, un detachement de tout ce qui est materiel a travers la priere et le s[iritualism.. c'est une autre vision des choses.. une autre dimension que seulement les croyants peuvent acceder.
 
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