Beau texte de sénèque (à broken piyale et autres)

Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da partida
VIB
Sénèque est un philosophe romain étranger aux révélations abrahamiques. Il a des liens avec l'école stoïcienne, bien qu'il s'en écarte parfois. Il ne croit pas aux punitions divines dans l'au-delà, au jugement dernier ou à la colère de Dieu. De plus, il est au mieux agnostique en ce qui concerne la possibilité d'une vie après la mort.

Dans son traité "La vie heureuse", Sénèque écrit :

"""
D’abord, si la vertu doit procurer le plaisir, il ne s’ensuit pas que ce, soit à cause de lui, qu’on la cherche; car ce n’est pas lui seul, qu’elle procure, c’est lui de plus. Ensuite, ce n’est pas pour lui, qu’elle travaille; mais son travail, quoiqu’il ait un autre but, atteindra encore celui-là. Dans un champ qu’on a labouré pour y faire du blé, quelques fleurs naissent parmi les grains, et cependant ce n’est pas pour cette petite plante, bien qu’elle charme les yeux, que l’on s’est donné tant de peine : c’était une autre chose que le semeur voulait; celle-là est venue de surcroît. De même aussi, le plaisir n’est pas la récompense, n’est pas le motif de la vertu, il en est l’accessoire; et ce n’est point à cause de ses charmes, qu’il est agréé de la vertu, c’est parce qu’elle l’agrée, qu’il a des charmes. Le souverain bien est dans le jugement même, et dans la disposition d’un esprit excellent; lorsque celui-ci a fermé le cercle de son enceinte, et s’est retranché dans ses propres limites, le souverain bien est complet, il ne lui faut rien de plus. En effet, il n’y a rien hors de ce qui forme le tout, pas plus qu’au delà de ce qui est la fin. Ainsi vous divaguez, quand vous me demandez quel est cet objet pour lequel j’aspire à la vertu; car vous cherchez un point au dessus du sommet. Vous me demandez ce que je veux obtenir de la vertu ? elle-même : car elle n’a rien de meilleur, étant elle-même son prix. Est-ce là peu de chose ? Lorsque je vous dis : le souverain bien est la fermeté d’une âme que rien ne peut briser, et sa prévoyance, et sa délicatesse, et sa bonne santé, et sa liberté, et son harmonie, et sa beauté, venez-vous encore demander quelque chose de plus grand, à quoi l’on puisse rattacher de tels attributs ? Pourquoi ne prononcez-vous le nom de plaisir ? C’est de l’homme, que je cherche le bien, et non du ventre, qui chez les bêtes et les brutes a plus de capacité.
"""

(Chapitre IX).

Je vois pas en quoi Sénèque aurait quelque chose à envier à la révélation ici, ou en quoi sa morale pourrait conduire à des atrocités dont parle régulièrement broken Piyale...
 
Ben ton avis sur le texte de Sénèque? :indigne:

Je trouve très juste cette partie du discours : "si la vertu doit procurer le plaisir, il ne s’ensuit pas que ce, soit à cause de lui, qu’on la cherche; car ce n’est pas lui seul, qu’elle procure, c’est lui de plus. Ensuite, ce n’est pas pour lui, qu’elle travaille; mais son travail, quoiqu’il ait un autre but, atteindra encore celui-là"

Mais même broken Piyale pense cela. C'est un peu facile comme raisonnement, tout le monde pense ça.


Du reste je n'ai pas bien compris ses autres raisonnements malgré avoir relu plusieurs fois mais je fatigue. Je vais donc me coucher et peut-être que demain j'y comprendrais quelque chose :joueur:
 

Tancredi

Moramora
VIB
"Il ne croit pas aux punitions divines dans l'au-delà, au jugement dernier ou à la colère de Dieu."

Rien que ça il a toute mon admiration ! :)

Car les hommes en pensant au jugement dernier, veulent eux mêmes accélérer les choses et ils établissent un "jugement sur terre" basé sur les lois ou la colère de Dieu. Mais quel Dieu et quelles lois ? et là ils s'étripent allégrement pour savoir quel Dieu a raison.

Pauvre humanité aveuglée par un divin dont elle n'a aucune conscience et aucune connaissance.
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Sénèque essaie de différencier la vertu du plaisir...le plaisir peut accompagner la vertu mais le plaisir n'est pas le cadeau ou la finalité...

Je trouve très juste cette partie du discours : "si la vertu doit procurer le plaisir, il ne s’ensuit pas que ce, soit à cause de lui, qu’on la cherche; car ce n’est pas lui seul, qu’elle procure, c’est lui de plus. Ensuite, ce n’est pas pour lui, qu’elle travaille; mais son travail, quoiqu’il ait un autre but, atteindra encore celui-là"

Mais même broken Piyale pense cela. C'est un peu facile comme raisonnement, tout le monde pense ça.
 
Sénèque essaie de différencier la vertu du plaisir...le plaisir peut accompagner la vertu mais le plaisir n'est pas le cadeau ou la finalité...

C'est ce qu'il dit simplement dans la première phrase, c'est le reste (plus loin) que je n'ai pas compris...

Serait-ce un développement pompeux et inutile ?
 
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