Voici un très beau texte à travers lequel un nomade se présente. Cet extrait est issu du dernier livre de Yasmina Khadra "les chants cannibales" que j'aimerais partager avec vous:
Je mappelle Wadigazen, et quand je mentends vivre, je deviens plus ardent que lharmattan. derrière la grisaille de mon regard veillent encore les bivouacs que mon peuple brandissait au nez des ténèbres, et dans ma bouche gercée, ravinée par les prières et les soupirs, je garde jalousement la saveur de mon verbe dantan.
Mon pays est plus vaste que lunivers. Mon ciel a la virginité des tabous. Mes ergs nomadisent au gré de mes fantasmes. Les points deau ne livrent leur parchemins qua moi, Wadigazen, lhomme qui survit aux putréfactions et qui, semblable à un grain de sable, taquine lengrenage du temps.
Maître je suis de chaque oasis
Le scorpion me fait allégeance, la vipère me courtise, et le mouflon, perché sur le péril des grands rochers, me divertit quelquefois lorsque les mouches magacent.
Je ne sais pas implorer les saints taciturnes ; je ne sais pas pleurer ceux qui ne sont plus.
Je suis la mémoire du désert : le mutisme des cratères, la félonie du mirage, le coup de gueule des tornades, la majesté du dromadaire minitient à la vie...
Je mappelle Wadigazen, et quand je mentends vivre, je deviens plus ardent que lharmattan. derrière la grisaille de mon regard veillent encore les bivouacs que mon peuple brandissait au nez des ténèbres, et dans ma bouche gercée, ravinée par les prières et les soupirs, je garde jalousement la saveur de mon verbe dantan.
Mon pays est plus vaste que lunivers. Mon ciel a la virginité des tabous. Mes ergs nomadisent au gré de mes fantasmes. Les points deau ne livrent leur parchemins qua moi, Wadigazen, lhomme qui survit aux putréfactions et qui, semblable à un grain de sable, taquine lengrenage du temps.
Maître je suis de chaque oasis
Le scorpion me fait allégeance, la vipère me courtise, et le mouflon, perché sur le péril des grands rochers, me divertit quelquefois lorsque les mouches magacent.
Je ne sais pas implorer les saints taciturnes ; je ne sais pas pleurer ceux qui ne sont plus.
Je suis la mémoire du désert : le mutisme des cratères, la félonie du mirage, le coup de gueule des tornades, la majesté du dromadaire minitient à la vie...