Tibet : quand le parti communiste veut avoir son mot à dire sur la réincarnation du dalaï-lama

mam80

la rose et le réséda
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Le dalaï-lama imagine sa réincarnation en femme ou même en abeille...
Un pied de nez aux autorités chinoises qui veulent imposer leur validation

"La réincarnation du dalaï-lama doit être approuvée par le gouvernement central, et non par d'autres parties, y compris le dalaï-lama lui-même. Sans l'approbation du gouvernement central, sa réincarnation est illégale." Non, ce n'est pas un gag.

C'est ce que vient de déclarer très sérieusement Zhu Weiqun, le chef du Comité pour les affaires ethniques et religieuses du Comité national du PC chinois lors de la Conférence consultative politique du peuple chinois, l'organe consultatif politique suprême du pays.

En clair, pour Pékin, le dalaï-lama n'a pas son mot à dire sur sa réincarnation.
Ce n'est pas lui qui décide, c'est le gouvernement chinois qui doit valider sa réincarnation. Pour appuyer son discours, Zhu Weiqun a même diffusé un document remontant à une "ordonnance en 29 articles pour une gouvernance plus efficace du Tibet", promulguée en 1793, dans lequel l'empereur de Chine valide la réincarnation.

Derrière cette étonnante déclaration, il y a un bras de fer.
Pékin tente de contrecarrer les récentes déclarations du dalaï-lama, qui a affirmé qu'il ne souhaitait pas avoir de successeur et que la tradition de réincarnation du bouddhisme tibétain cesserait après sa mort.
De quoi rendre Pékin ivre de rage alors que les dirigeants chinois prétendent depuis des années vouloir désigner le successeur de celui qui a reçu le prix Nobel en 1999.

"L'institution serait ridiculisée"
Pour décrédibiliser les vues de Pékin sur le choix de son successeur, le dalaï-lama, âgé de 79 ans, multiplie les déclarations pour expliquer qu'une réincarnation organisée par la Chine n'aurait aucun sens.

Récemment, il a ainsi expliqué que "l'institution du dalaï-lama existe maintenant depuis près de cinq siècles.
Cette tradition peut s'arrêter avec le 14e dalaï-lama.

Si un 15e dalaï-lama venait et faisait honte à la fonction, l'institution serait ridiculisée." Et le chef religieux d'enfoncer le clou en déclarant qu'il ne voyait pas pourquoi il ne se réincarnerait pas en femme... ou même en abeille.

Pour couper court au diktat de Pékin, qui a déjà désigné plusieurs successeurs dans le passé, le dalaï-lama a de toute façon organisé sa succession et scindé son pouvoir en deux.

Il reste bien le chef spirituel des bouddhistes.
Mais il a cédé en 2011 son pouvoir politique à un Premier ministre, élu au suffrage universel par la communauté en exil.
Le premier titulaire du poste est le juriste Lobsang Sangay, actuellement en visite en France (il a été reçu par plusieurs députés) pour plaider la cause du Tibet et participer à un rassemblement à Paris commémorant le soulèvement avorté de 1959 à Lhassa contre l'occupation chinoise.

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