La tombe de sa fille

La tombe de sa fille

Manuela Lopes et son mari ont porté plainte contre la mairie de Massy. En venant se recueillir sur la tombe de leur bébé, ils ont découvert que la sépulture avait été enlevée.

Les anciens combattants vont commémorer le souvenir de l’armistice du 11 novembre 1918 ce matin au cimetière sud de Massy, sans forcément remarquer qu’à côté du monument aux morts, une parcelle est comme labourée. Les tombes d’une vingtaine de nouveau-nés enterrés là ont été retirées début novembre par la mairie de Massy, qui voulait libérer de l’espace pour accueillir de nouvelles concessions.

Parmi ces sépultures, celle du bébé de la famille Lopes, très choquée par cette disparition inattendue.

« Nous venons souvent nous recueillir au cimetière et, il y a quelques semaines, nous n’avons pas retrouvé la tombe de notre fille », lâche, bouleversée, Manuela Lopes, la maman d’Amandine, décédée pendant la grossesse en 1995.

En toute légalité

Le bébé avait été inhumé dans une parcelle gratuite, mise à disposition de la famille pour cinq ans. Dix ans plus tard, la mairie a récupéré son bien en toute légalité.« Nous avons fait des recherches pour prévenir cette famille, mais ils n’avaient pas alerté de leur changement d’adresse », commente Vincent Delahaye, le maire (radical valoisien) de Massy. « Sauf qu’ils ont fait ça dans l’urgence, le gardien nous voit pourtant régulièrement et nous avons proposé de racheter la concession à plusieurs reprises, avance Manuela Lopes, qui vit à Ballancourt depuis quelque temps et a une autre fille. Ça nous a été refusé. Nous leur avions signalé notre changement d’adresse, seulement, nous n’avons pas pensé à demander de reçu pour le prouver. »

Une autre famille dont l’enfant était enterré dans ce secteur nous a confirmé hier ne pas avoir été informée non plus que les cercueils allaient être ouverts et retirés. « Ils ont fait ça en toute légalité, mais sans respecter les gens », s’emporte Manuela Lopes.

Une plainte vient d’être déposée par la famille Lopes contre la mairie. « Nous ne voulons pas gagner d’argent, nous cherchons à obtenir des excuses, déclare le couple. Ils ont ouvert le cercueil sans nous prévenir. C’est comme un nouveau deuil pour nous de ne plus avoir de lieu pour se recueillir. » « Les ossements ont été conservés, ils peuvent venir les chercher sans problème », précise Vincent Delahaye.

De son côté, Manuela Lopes et son époux font signer une pétition afin de l’envoyer au gouvernement. « Il faut que la loi change, glisse Manuela Lopes. Sous prétexte de récupérer de l’espace, un maire n’est pas obligé de faire les recherches nécessaires pour prévenir les familles. Ce n’est plus possible. »



Le Parisien
 

Pièces jointes

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Ce que dit la loi.

Dans le cas d’un bail de 5 ans (un terrain communal offert à une famille sans ressource), la municipalité peut récupérer un emplacement sans effectuer de recherches une journée après la fin de cette période si les proches du défunt n’ont pas acheté la parcelle (la famille Lopes, elle, assure avoir proposé un rachat).

En cas de bail de 10, 15, 30, 50 ou 99 ans (appelé emphytéotique), la mairie peut récupérer l’emplacement si la famille du défunt n’a pas renouvelé sa concession dans les deux ans suivant la fin du bail.

La parcelle ayant un bail perpétuel peut être récupérée par une mairie trente ans après la dernière inhumation si l’emplacement n’est pas entretenu. En revanche, dans le cas d’un emplacement perpétuel, la municipalité doit contacter la famille du propriétaire. Par ailleurs, toutes les trois générations au moins, une famille possédant un bail perpétuel doit se mettre en rapport avec la mairie pour communiquer ses coordonnées.

Pour tous renseignements, joindre l’Association française d’information funéraire, disponible 24 h/24 au 01.45.44.90.03.

Le Parisien
 
Ce que dit la loi.

Dans le cas d’un bail de 5 ans (un terrain communal offert à une famille sans ressource), la municipalité peut récupérer un emplacement sans effectuer de recherches une journée après la fin de cette période si les proches du défunt n’ont pas acheté la parcelle (la famille Lopes, elle, assure avoir proposé un rachat).

En cas de bail de 10, 15, 30, 50 ou 99 ans (appelé emphytéotique), la mairie peut récupérer l’emplacement si la famille du défunt n’a pas renouvelé sa concession dans les deux ans suivant la fin du bail.

La parcelle ayant un bail perpétuel peut être récupérée par une mairie trente ans après la dernière inhumation si l’emplacement n’est pas entretenu. En revanche, dans le cas d’un emplacement perpétuel, la municipalité doit contacter la famille du propriétaire. Par ailleurs, toutes les trois générations au moins, une famille possédant un bail perpétuel doit se mettre en rapport avec la mairie pour communiquer ses coordonnées.

Pour tous renseignements, joindre l’Association française d’information funéraire, disponible 24 h/24 au 01.45.44.90.03.

Le Parisien
tres intéressant a savoir
 
ben oui je m'en rends compte c'est en lisant ton article qui est d'ailleurs tres intéressant
on devrait s'en soucier beaucoup plus

c'est tout une demarche a effectuer, je pense pas que les gens se soucient de cela,

Pourquoi pas une campagne de communication pour sensibiliser les personnes concernées.
 

rosedumatin

En esprit d'ouverture
La tombe de sa fille

Manuela Lopes et son mari ont porté plainte contre la mairie de Massy. En venant se recueillir sur la tombe de leur bébé, ils ont découvert que la sépulture avait été enlevée.

Les anciens combattants vont commémorer le souvenir de l’armistice du 11 novembre 1918 ce matin au cimetière sud de Massy, sans forcément remarquer qu’à côté du monument aux morts, une parcelle est comme labourée. Les tombes d’une vingtaine de nouveau-nés enterrés là ont été retirées début novembre par la mairie de Massy, qui voulait libérer de l’espace pour accueillir de nouvelles concessions.

Le Parisien

Quelle souffrance pour les parents !!! c'est un coup de poignard dans le coeur, ne pouvaient ils procéder autrement dans le respect des morts ! ?
 
Ils étaient en connaissance de cause, une sépulture c est une concession sur 5 ans, à eux de faire le nécessaire pour la prolonger. Sachant qu il s agissait d un enfant mort né, en 5 ans il ne restera rien du petit corps de ce bébé...
 

rosedumatin

En esprit d'ouverture
Ils étaient en connaissance de cause, une sépulture c est une concession sur 5 ans, à eux de faire le nécessaire pour la prolonger. Sachant qu il s agissait d un enfant mort né, en 5 ans il ne restera rien du petit corps de ce bébé...

C'est un argument valable, la mairie aurait du procéder avec plus de tact...

Mais qu'il reste quelque chose de notre corps au fond qu'importe, ce petit bébé est un ange au Paradis ...
 

Ludymilla

Chuut ! c'est un secret !
VIB
Ils étaient en connaissance de cause, une sépulture c est une concession sur 5 ans, à eux de faire le nécessaire pour la prolonger. Sachant qu il s agissait d un enfant mort né, en 5 ans il ne restera rien du petit corps de ce bébé...

Oui certes c'était à eux de faire le nécessaire MAIS le coté humain prévaut, surtout dans ces situations.
Retrouver une famille, il suffirait de demander au ministère des impôts, voir un coup de fil à la Police.

On peut gérer cela d'une manière bcp moins traumatisante ;)
 
c'est Dramatique ...


ps : Pour la concession ?. j'ai souvent posé la question à des connaissances mais sans reelle précision : ils ne savent pas ( ... ) Est ce payant dejà à la base???
 

tarifit59

--- Thafriounde ---
VIB
c'est Dramatique ...


ps : Pour la concession ?. j'ai souvent posé la question à des connaissances mais sans reelle précision : ils ne savent pas ( ... ) Est ce payant dejà à la base???


Et oui une concession c'est payant, et ce n'est JAMAIS illimité dans le temps.

En gros si tu comptes te faire enterrer en France, il faut que tes enfants, petits-enfants, arrières petits enfants, etc, etc renouvellent ta concession pour que tu puisses reposer éternellement en paix.

Sinon tu finiras à la poubelle au bout de quelques décennies.

Je ne sais pas combien vaut exactement une concession, j'ai entendu parler de 5000e, mais je ne sais pas c'est pour combien d'années (beaucoup certainement).
 
Et oui une concession c'est payant, et ce n'est JAMAIS illimité dans le temps.

En gros si tu comptes te faire enterrer en France, il faut que tes enfants, petits-enfants, arrières petits enfants, etc, etc renouvellent ta concession pour que tu puisses reposer éternellement en paix.

Sinon tu finiras à la poubelle au bout de quelques décennies.

Je ne sais pas combien vaut exactement une concession, j'ai entendu parler de 5000e, mais je ne sais pas c'est pour combien d'années (beaucoup certainement).

En Belgique, si une demande de concession est faite, le bail maximal est de 50 ans, mais on peut demander un renouvellement.
Si la concession n'est pas demandée, la commune enlève la tombe après 10 ans.
A la fin du bail, on place le contenu de la tombe dans une fosse commune.
Mais ça c'est la théorie... en pratique chaque commune fait ce qui lui plait (et donc il faut se méfier :confused:)
 
Et oui une concession c'est payant, et ce n'est JAMAIS illimité dans le temps.

En gros si tu comptes te faire enterrer en France, il faut que tes enfants, petits-enfants, arrières petits enfants, etc, etc renouvellent ta concession pour que tu puisses reposer éternellement en paix.

Sinon tu finiras à la poubelle au bout de quelques décennies.

Je ne sais pas combien vaut exactement une concession, j'ai entendu parler de 5000e, mais je ne sais pas c'est pour combien d'années (beaucoup certainement).


Ce n'est pas pour moi ;)

mais je me suis toujours interrogé sur le prix d'une concession...
 

schevchenko78

una famiglia per la vita
La tombe de sa fille

Manuela Lopes et son mari ont porté plainte contre la mairie de Massy. En venant se recueillir sur la tombe de leur bébé, ils ont découvert que la sépulture avait été enlevée.

Les anciens combattants vont commémorer le souvenir de l’armistice du 11 novembre 1918 ce matin au cimetière sud de Massy, sans forcément remarquer qu’à côté du monument aux morts, une parcelle est comme labourée. Les tombes d’une vingtaine de nouveau-nés enterrés là ont été retirées début novembre par la mairie de Massy, qui voulait libérer de l’espace pour accueillir de nouvelles concessions.

Parmi ces sépultures, celle du bébé de la famille Lopes, très choquée par cette disparition inattendue.

« Nous venons souvent nous recueillir au cimetière et, il y a quelques semaines, nous n’avons pas retrouvé la tombe de notre fille », lâche, bouleversée, Manuela Lopes, la maman d’Amandine, décédée pendant la grossesse en 1995.

En toute légalité

Le bébé avait été inhumé dans une parcelle gratuite, mise à disposition de la famille pour cinq ans. Dix ans plus tard, la mairie a récupéré son bien en toute légalité.« Nous avons fait des recherches pour prévenir cette famille, mais ils n’avaient pas alerté de leur changement d’adresse », commente Vincent Delahaye, le maire (radical valoisien) de Massy. « Sauf qu’ils ont fait ça dans l’urgence, le gardien nous voit pourtant régulièrement et nous avons proposé de racheter la concession à plusieurs reprises, avance Manuela Lopes, qui vit à Ballancourt depuis quelque temps et a une autre fille. Ça nous a été refusé. Nous leur avions signalé notre changement d’adresse, seulement, nous n’avons pas pensé à demander de reçu pour le prouver. »

Une autre famille dont l’enfant était enterré dans ce secteur nous a confirmé hier ne pas avoir été informée non plus que les cercueils allaient être ouverts et retirés. « Ils ont fait ça en toute légalité, mais sans respecter les gens », s’emporte Manuela Lopes.

Une plainte vient d’être déposée par la famille Lopes contre la mairie. « Nous ne voulons pas gagner d’argent, nous cherchons à obtenir des excuses, déclare le couple. Ils ont ouvert le cercueil sans nous prévenir. C’est comme un nouveau deuil pour nous de ne plus avoir de lieu pour se recueillir. » « Les ossements ont été conservés, ils peuvent venir les chercher sans problème », précise Vincent Delahaye.

De son côté, Manuela Lopes et son époux font signer une pétition afin de l’envoyer au gouvernement. « Il faut que la loi change, glisse Manuela Lopes. Sous prétexte de récupérer de l’espace, un maire n’est pas obligé de faire les recherches nécessaires pour prévenir les familles. Ce n’est plus possible. »



Le Parisien

C'est pas évident pour les parents, que Dieu les aide a supporter cette epreuve

et en esperant que ces pratiques n'atteignent pas le Maroc...
 
C'est choquant mais malheureusement ça arrive souvent.

En france, la mort représente un business. Tout est payant. Et ta place dans le trou n'est pas définitive, il la faut renouveler sans cesse. Mais s'il n'y a personne derrière toi, il balance tes os.

C'est pour ça que j'ai réservé ma place au Maroc. C'est important d'y penser. Quand on est jeune, on se croit trop invincible et que rien ne peut nous arriver.
 
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