Tourouq soufies au maghreb et ailleurs

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Salam aleykum,

Au Maghreb, l'influence des voies ("confréries") soufies (tourouq) s'est beaucoup relâchée, à tel point que beaucoup de Maghrébins ne savent même pas ce que c'est. Heureusement, elles sont toujours présentes pour qui les cherche, mais elles n'ont plus cette implantation populaire d'antan. Mais leur méconnaissance mène à de grandes injustices de perception et à une grande mutilation du patrimoine civilisationnel maghrébin.

Pourtant, ces tourouq ont été des viviers de résistance, de spiritualité et de civilisation.
C'est à partir des tourouq que se sont organisées les résistances militaires et culturelles face aux colonisateurs, c'était aussi les lieux de l'éducation (scientifique, morale, etc.) de la jeunesse. Les tourouq, c'est la "voie" des grands sages musulmans à travers les siècles. Quand on pense aux sages chinois, japonais, hindous, bouddhistes, sachez qu'il y'en a eu aussi des tonnes (ce n'est pas une exagération) chez les musulmans, y compris à notre époque contemporaine. Quelques exemples :

En Libye, la tariqa Senoussiya est connue car Ahmed As-Senoussi, le petit-fils de son fondateur, est celui qui a organisé la résistance contre l'Italie et l'unification des tribus libyennes, mettant fin à des conflits ancestraux.
En Algérie, ce furent principalement les confréries Qadiriyya ( à laquelle appartenait l'Emir Abdelkader) et Rahmaniyya (celle du fameux cheikh El Mokrani, cf. l'insurrection de 1871) qui s'illustrèrent dans leur lutte contre le colonialisme. Il y'a aussi eu la confrérie Alawiyya, dont la grande figure, le cheikh Ahmad Al Alawi, fut aussi un militant de la résistance.
Au Sénégal, il y'a la confrérire Mouride à laquelle appartenait le grand cheikh Amadou Bamba, qui est connu pour sa résistance spirituelle pacifique sans laxiste, il parla de non-violence bien avant Gandhi. Il y'a aussi la confrérie Tijaniyya (la plus répandue en Afrique) à laquelle appartenait par exemple le célèbre cheikh Tierno Bokar, qui est connu pour sa grande sagesse et qui s'illustra par son incorruptibilité face aux marabouts corrompus et aux autorités coloniales.
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Les tourouq soufies sont dirigées par un maître qui tient son "diplôme" d'un maître qui le tient lui-même d'un autre et ainsi de suite, formant ainsi une chaîne remontant au Prophète saws, comme pour les ijazas. Chaque confrérie peut avoir des branches différentes et quand un disciple qui devient maître s'illustre particulièrement, il devient lui-même fondateur d'une nouvelle confrérie. La diversité des confréries est liée aux diverses approches pour purifier l'âme des disciples et lui faire atteindre l'excellence (ihsan), qui dépendent du millieu culturel, mais toutes ont une même origine et se respectent mutuellement, même s'il existe comme partout des dérives sectaires (comme il en a existé et en existe das les autres pans de l'Islam car si l'Islam est parfait, les hommes ne le sont pas). Pour cheminer sur la voie de l'ihsan, il importe de respecter scrupuleusement les règles de l'Islam.

On voit donc ici que le soufisme est loin de l'image d'hétérodoxie ou de corruption qu'on lui a accolée. Le soufisme est la voie menant à l'ihsan (le principe supérieur de l'Islam avec l'iman en deuxième position et l'islam en troisième), ce n'est pas du maraboutisme ni de "l'islam light" mais tout le contraire. Ses grands sages s'illustrèrent par leur investissement et leur excellent comportement envers tout le monde, musulman ou pas, comme l'illustrent les chouyoukh cités ci-dessus. Ils ont laissé des bibliothèques entières de traités reprenant leurs méthodes et études pour parvenir à l'ihsan.



Il ne faut pas oublier non plus que le soufisme témoigne de l'unité du monde islamique car les confréries se sont répandues partout dans le monde musulman et même au-delà. C'est une fierté pour les musulmans originaires de tel pays musulman que de savoir que leur pays a produit telle confrérie qui s'est étendu ensuite dans plusieurs autres pays musulmans, c'est une fierté de savoir que ses ancêtres ont apporté au monde islamique tels grands sages et c'est une fierté de savoir que sa propre famille a appartenu à telle tariqa. Il faut aussi savoir que les tariqa soufies se sont même répandues en Occident, au 20ième siècle jusque dans les années 80, les conversions à l'Islam concernaient surtout des intellectuels et des érudits, des classes aisées, et c'est par la connaissance du soufisme qu'ils sont entrés en Islam.



Voici des exemples concernant la dimension historique, culturelle et sociale des confréries soufies qui peuvent parler à une oreille contemporaine. Malheureusement, les préjugés orientalistes ainsi que la corruption de certains marabouts (persistant encore aujourd'hui) a porté atteinte à l'image du soufisme au Maghreb, sans parler des dégâts causés par la diffusion du wahhabisme.
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Si les maghrébins en particulier avaient plus conscience de cet héritage spirituel islamique, ils ne tomberaient pas dans le wahhabisme (je pense surtout à la diaspora maghrébine, le mépris qu'il y'a chez les salafistes parmi eux pour les musulmans et en particulier les musulmans maghrébins vient de leur méconnaissance de qualité de leur passé islamique). Ils ne croiraient pas qu'il faut imiter ce que leur dicte les Saoud pour être un bon musulman, ils ne penseraient pas que tous les musulmans se sont trompés depuis 14 siècles sauf eux, mais cette attitude leur vient de ce qu'ils assimilent la pratique islamique maghrébine à un maraboutisme par incompréhension du soufisme qu'ils voient d'un mauvais oeil à cause des manipulations dont certaines tourouq ont fait l'objet durant la colonisation, et par là ils rejettent tous les mouvements défenseurs du soufisme donc tus les savants et tous les musulmans les suivant, et c'est ainsi qu'ils adhèrent au wahhabisme.
Dans d'autres pays comme le Sénégal, l'importance du soufisme est restée très très grande, ce qui explique que le wahhabisme s'y implante avec bien plus de difficultés. Mais l'alinétation culturelle maghrébine ainsi que certaines manipulations politiques ont fait que ...

En tout cas, je vous conseille de vous intéresser à l'histoire spirituelle du Maghreb et à tous ses grands hommes musulmans qui tous étaient des soufis, votre amour pour l'Islam et pour le Maghreb en sera revivifié, d'autant que le soufisme en tant que voie spirituelle islamique témoigne de la grandeur de l'Islam et de l'importance cruciale de ses apports à l'Humanité, surtout à notre époque troublée où beaucoup d'âmes ont "soif" (ce qui explique l'implantation du soufisme en Occident).
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
L’islam face à la colonisation française en Afrique de l’Ouest. Cheikh Hamahoullah, homme de foi et résistant



Cheikh Hamahoullah : homme de foi et pacifiste

La vie de Cheikh Hamahoullah nous est ici narrée réhabilitant sa mémoire comme « homme de Dieu » et résistant face à l’administration coloniale du début du XXe siècle. Il est à l’origine, en Afrique de l’Ouest, de ce que l’administration coloniale française désignera sous le terme de confrérie « hamalliste ». Mais l’auteur nous explique que ce terme est une fabrication coloniale et qu’il ne revêt pas une réalité doctrinale puisque qu’en fait cheikh Hamahoullah, avait été choisi pour être le « Pôle » [1] du mouvement soufi nommé le tijânîsme et originaire du Maroc. Il faut savoir qu’au début du XXe siècle, en Afrique de l’Ouest, les deux principales confréries étaient issues de deux courants soufistes qui étaient le tijanisme et le qâdirisme. Le tijanisme avait sa zâwiya-mère [2] à Fès, ville où Cheikh Ahmed Tijânî (fondateur de la confrérie tijânîste) avait fondé sa confrérie. Le qâdirisme a été fondée en Orient par Abd-al-Qâdir al-Jîlânî (1077-1166) dont la zâwiya-mère était située à Bagdad. Il aurait été introduit à la fin du XVe siècle au Sahel soudanais par un juriste de Tlemcen, Mohamed Abd-al-Karîm al-Maghîlî.....

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=45958

WebPulaaku bibliothèque

http://www.webpulaaku.net/defte/alioune_traore/cheikh-hamahoullah/table-matieres.html
 
Au Maroc aussi il y a pas mal de tariqa, dont la Boutchichiya (Qadiriya Boutchichiya) situé à (ou aux alentours de) Berkane

Le maître spirituel de la tariqa Alawiya à Mostaganem (un descendant du cheikh Ahmed al Alawi) a écrit un livre que j'ai beaucoup apprécié.
 

Drianke

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Contributeur
Tariqa Tijaniyya aussi ils sont présent un peu partout...le Tombeau du Sheykh est à Fès, y'a des visites qui se font de tous les tijanis du Monde là bas...j'ai acheté mon sûbha tijâni au Maroc d'ailleurs...

Au Maroc aussi il y a pas mal de tariqa, dont la Boutchichiya (Qadiriya Boutchichiya) situé à (ou aux alentours de) Berkane

Le maître spirituel de la tariqa Alawiya à Mostaganem (un descendant du cheikh Ahmed al Alawi) a écrit un livre que j'ai beaucoup apprécié.
 
Tariqa Tijaniyya aussi ils sont présent un peu partout...le Tombeau du Sheykh est à Fès, y'a des visites qui se font de tous les tijanis du Monde là bas...j'ai acheté mon sûbha tijâni au Maroc d'ailleurs...
Oui c'est vrai. J'ai mis en exergue seulement celles que je connais bien ^^

Fès ça fait 13 ans que j'y ai pas mis les pieds malheureusement
 

Drianke

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Je crois qu'il y a une congrégation tijâniyya dans toutes les grandes villes du Maroc...j'en ai rencontré à Salè dans le quartier piéton à proximité de la Medersa mérinide, il y a une zaouiya là bas...à Casa' aussi dans la Médina et une aussi à Marrakech...

Oui c'est vrai. J'ai mis en exergue seulement celles que je connais bien ^^

Fès ça fait 13 ans que j'y ai pas mis les pieds malheureusement
 
Je crois qu'il y a une congrégation tijâniyya dans toutes les grandes villes du Maroc...j'en ai rencontré à Salè dans le quartier piéton à proximité de la Medersa mérinide, il y a une zaouiya là bas...à Casa' aussi dans la Médina et une aussi à Marrakech...
En fait ça fait des années que je ne suis pas allée au Maroc ^^
Fès c'est vraiment une des villes où je veux retourner en priorité (c'est pas loin de chez ma famille en +)
 

Drianke

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Contributeur
Ok enfin moi j'aime entrer en contact avec des tijânis donc j'ai été leur rendre visite dans ces 3 villes...je demande des dou3as...si j'étais plus sage que je ne le suis c'est le wird Tijâniyya que je prendrais...j'ai shahadé au milieu d'eux y'a très très longtemps...ils m'ont appris ce que je sais...

En fait ça fait des années que je ne suis pas allée au Maroc ^^
Fès c'est vraiment une des villes où je veux retourner en priorité (c'est pas loin de chez ma famille en +)
 
Ok enfin moi j'aime entrer en contact avec des tijânis donc j'ai été leur rendre visite dans ces 3 villes...je demande des dou3as...si j'étais plus sage que je ne le suis c'est le wird Tijâniyya que je prendrais...j'ai shahadé au milieu d'eux y'a très très longtemps...ils m'ont appris ce que je sais...
Ah oui donc tu les connais très bien ^^

Mon oncle lui est du côté de la tariqa boutchichiya, c'est pour ça que je connais un peu :p
 
la corruption de certains marabouts (persistant encore aujourd'hui) a porté atteinte à l'image du soufisme au Maghreb, sans parler des dégâts causés par la diffusion du wahhabisme.



On idéalise le passé et on tend à l'oublier. Ces sheikhs-potentats qui se passent la wilaya (comme le pouvoir dans les pays arabes) de père en fils, de l'ignorance, ces superstitions et ces abus de pouvoir ,etc. Pour les jeunes gens d'origine maghrébine qui n'ont pas connu cette époque lisez Coeur Lapidé de Marie Attali. Vous serez édifiés.
Le salafisme comme phénomène sociologique, c'est l'expression de l'alphabétisation et de la généralisation de l'instruction. On ne peut être (ou s'imaginer être) un littéraliste que si on a accès aux textes. Les tariqa et autres trucs du même acabit étant des attrapes-nigauds pour analphabètes.

Ce n'est pas un jugement de valeur, mais une mise en perspective. D'ailleurs je ne suis ni salafi ni motasawif.
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
On idéalise le passé et on tend à l'oublier. Ces sheikhs-potentats qui se passent la wilaya (comme le pouvoir dans les pays arabes) de père en fils, de l'ignorance, ces superstitions et ces abus de pouvoir ,etc. Pour les jeunes gens d'origine maghrébine qui n'ont pas connu cette époque lisez Coeur Lapidé de Marie Attali. Vous serez édifiés.
Le salafisme comme phénomène sociologique, c'est l'expression de l'alphabétisation et de la généralisation de l'instruction. On ne peut être (ou s'imaginer être) un littéraliste que si on a accès aux textes. Les tariqa et autres trucs du même acabit étant des attrapes-nigauds pour analphabètes.

Ce n'est pas un jugement de valeur, mais une mise en perspective. D'ailleurs je ne suis ni salafi ni motasawif.

Ce n'est pas un jugement de valeurs mais c'est rempli de clichés, j'ai l'impression qu'on ne parle pas du même sujet à vrai dire.
D'ailleurs la transmission dans le soufisme ne se fait pas de père en fils et s'il y'a bien des gens qui ne lisent pas, ce sont les salafistes, quand on est un intellectuel, on ne rejette pas toute la production intellectuelle qui nous a précédé.
Enfin il ne faut pas confondre les soufis avec les marabouts qui sont des escrocs cooptés par les autorités coloniales. Ca doit être d'eux que tu parles ?
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Tariqa Tijaniyya aussi ils sont présent un peu partout...le Tombeau du Sheykh est à Fès, y'a des visites qui se font de tous les tijanis du Monde là bas...j'ai acheté mon sûbha tijâni au Maroc d'ailleurs...

Oui le fondateur de la Tijaniyya est mort à Fès mais il a commencé à fondé sa tariqa en Algérie, où il est né. Souvent les grands maîtres voyageaient pas mal dans le monde musulman à tel point qu'il est difficile de dire qu'une tariqa "appartient" à un seul pays car les tourouq se sont nourries de tous les pays traversés.
 

Drianke

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Une tariqa n'appartient pas à un pays tout le monde sait çà ;)

Oui le fondateur de la Tijaniyya est mort à Fès mais il a commencé à fondé sa tariqa en Algérie, où il est né. Souvent les grands maîtres voyageaient pas mal dans le monde musulman à tel point qu'il est difficile de dire qu'une tariqa "appartient" à un seul pays car les tourouq se sont nourries de tous les pays traversés.
 

Drianke

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Contributeur
Je vois que tu t'intéresses au soufisme, très bonne référence ce livre... le Sage de Bandiagara :cool:

Sinon tu as ça en vidéo aussi


Sinon ça à télécharger limité à 5 jours


Un livre sur le cheikh Tierno Bokar :

http://mediaafrik.com/wp-content/uploads/2013/06/Hampaté-Bâ-Amadou-Vie-et-enseignement-de-Tierno-Bokar.jpg


Permet à travers la vie de ce grand homme, d'apprendre ce qu'est le soufisme, d'approcher la culture islamique du sénégal/mali, et de faire le tri parmi les infos vraies ou erronées qu'on donne sur le soufisme.
 

Drianke

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Contributeur
Le Sheykh Al Islam El Hajj Baye Niass

Au total, il laisse à la postérité plus vingt œuvres écrites d’une valeur philosophique, ésotérique et littéraire indubitable dont un poème de 2972 vers intitulé : Taysîr el wousoul ilâ hadrati Rassoûl ou Moyen d’atteindre facilement l’Apôtre...

En 1960, Bâye NIASS fut élu membre du Conseil supérieur de l’Organisation du Bien-être islamique au Caire, puis membre de l’Académie de Recherches de l’Université d’Al-Azhar, de la Communauté des érudits en islamologie et du Conseil islamique supérieur de l’Algérie.

En 1962, il fut promu vice-président du Congrès mondial islamique à Karachi, puis membre du Comité chargé de l’élaboration du Projet de la Ligue mondiale islamique, à la fondation de laquelle il fut élu vice-président.

En 1964, il fut porté à la tête du Congrès mondial islamique tenu à Karachi ; il est élu membre de la Conférence générale de l’Académie de recherches islamiques sise au Caire.

En 1966, il participa à la conférence tenue à Accra sur « le monde sans bombe atomique. »

En 1969, il prit part à l’Assemblée Constituante de l’Association des Universités islamiques à Fez et en devint membre du Comité exécutif.


http://www.leral.net/Biographie-d-El-Hadj-Ibrahima-NIASS_a143472.html
 
Ce n'est pas un jugement de valeurs mais c'est rempli de clichés, j'ai l'impression qu'on ne parle pas du même sujet à vrai dire.
D'ailleurs la transmission dans le soufisme ne se fait pas de père en fils et s'il y'a bien des gens qui ne lisent pas, ce sont les salafistes, quand on est un intellectuel, on ne rejette pas toute la production intellectuelle qui nous a précédé.
Enfin il ne faut pas confondre les soufis avec les marabouts qui sont des escrocs cooptés par les autorités coloniales. Ca doit être d'eux que tu parles ?


Un salafi, en Europe, est sensiblement différent de son pareil dans les pays arabes. Celui d'Europe l'est car, ignorant l'arabe, la majorité des textes religieux disponibles sont des traductions patronnés par des officines saoudiennes.
Le soufisme, ce n'est pas mal en soit. Je conseille aux gens de faire attention et de ne pas prendre pour argent comptant leurs belles paroles parce que derrière la façade séduisante, beaucoup d'escrocs et de gens sans science.
 

Fitra

Allah, Souria, Houria wa bass
Un salafi, en Europe, est sensiblement différent de son pareil dans les pays arabes. Celui d'Europe l'est car, ignorant l'arabe, la majorité des textes religieux disponibles sont des traductions patronnés par des officines saoudiennes.
Le soufisme, ce n'est pas mal en soit. Je conseille aux gens de faire attention et de ne pas prendre pour argent comptant leurs belles paroles parce que derrière la façade séduisante, beaucoup d'escrocs et de gens sans science.

Oui d'ailleurs au début, dans le monde musulman, beaucoup se nommaient salafis alors qu'ils n'avaient rien à voir avec les salafis d'Europe aujourd'hui, mais rien à voir. Et ils critiquaient aussi le soufisme, mais en fait pas le vrai soufisme mais les dérives maraboutiques.
 
Il est très mal vu de se dire soufi, chez beaucoup de musulmans de France. Il n'y a (d'après mon expérience) que dans ma région natale ou ça ne pose pas de problème. C'est une région qui a vu naître de nombreux maîtres spirituels.
 
Dernière édition:

deminf

Bladinaute averti
Salam aleykum,
Au Maghreb, l'influence des voies ("confréries") soufies (tourouq) s'est beaucoup relâchée, à tel point que beaucoup de Maghrébins ne savent même pas ce que c'est. Heureusement, elles sont toujours présentes pour qui les cherche, mais elles n'ont plus cette implantation populaire d'antan. Mais leur méconnaissance mène à de grandes injustices de perception et à une grande mutilation du patrimoine civilisationnel maghrébin.

Wa alykom assalam
Du n'importe quoi ! moi je me réjouis que c'est toroque (pluriel de tariqua = façon ou méthode ...) disparaissent !
à l'époque du Prophète salla ALLAH alyhi wa sallam et les sa7aba y avait combien de tariqua ?
il n y a que la tarique du prophète salla ALLAH alyhi wa sallam ! tout ce qui est en dehors est "rad" rejeté !

Pourtant, ces tourouq ont été des viviers de résistance, de spiritualité et de civilisation.
C'est à partir des tourouq que se sont organisées les résistances militaires et culturelles face aux colonisateurs, c'était aussi les lieux de l'éducation (scientifique, morale, etc.) de la jeunesse. Les tourouq, c'est la "voie" des grands sages musulmans à travers les siècles. Quand on pense aux sages chinois, japonais, hindous, bouddhistes, sachez qu'il y'en a eu aussi des tonnes (ce n'est pas une exagération) chez les musulmans, y compris à notre époque contemporaine. Quelques exemples :

Il y'a aussi la confrérie Tijaniyya (la plus répandue en Afrique) à laquelle appartenait par exemple le célèbre cheikh Tierno Bokar, qui est connu pour sa grande sagesse et qui s'illustra par son incorruptibilité face aux marabouts corrompus et aux autorités coloniales.

C'est d'une fausseté historique du jamais vu ! rapproche toi des historiens honnête et tu verra que au contraire la colonisation à mis en place des QG (les Morchid etc...) pour mieux canaliser la résistance et la modeler à sa guise ....
Tijanya est la mécréance pure qui s'oppose au tawhid (l'unicité dévine) qui est quand même le message pure de Mohammed salla ALLAH alyhi wa sallam !

il y a un seul SEIGNEUR et il y a une seule vrai religion pure avec dalil tiré du livre d'ALLAH et la sounnah de son prophète.
le reste de la daube ! de l'impureté qui vient troublé la pureté de la religion.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
On idéalise le passé et on tend à l'oublier. Ces sheikhs-potentats qui se passent la wilaya (comme le pouvoir dans les pays arabes) de père en fils, de l'ignorance, ces superstitions et ces abus de pouvoir ,etc. Pour les jeunes gens d'origine maghrébine qui n'ont pas connu cette époque lisez Coeur Lapidé de Marie Attali. Vous serez édifiés.
Le salafisme comme phénomène sociologique, c'est l'expression de l'alphabétisation et de la généralisation de l'instruction. On ne peut être (ou s'imaginer être) un littéraliste que si on a accès aux textes. Les tariqa et autres trucs du même acabit étant des attrapes-nigauds pour analphabètes.

Ce n'est pas un jugement de valeur, mais une mise en perspective. D'ailleurs je ne suis ni salafi ni motasawif.
C’est jouer sur les mots. Prendre littéralement, peut aussi bien se dire prendre au mot. Ça peut autant passer par une transmission orale que par une transmission écrite. Peut‑être que le salafisme a coïncidé avec l’alphabétisation, mais ça n’implique pas que l’alphabétisation a été la cause du salafisme (même si une cause est toujours une corrélation, une corrélation n’est pas toujours une cause). On peut être littéraliste, même avec seulement un accès au discours, les grands orateurs agitateurs ne diraient pas le contraire.
 

Hibou57

Comme-même (tm)
VIB
Ce n'est pas un jugement de valeurs mais c'est rempli de clichés, j'ai l'impression qu'on ne parle pas du même sujet à vrai dire.
D'ailleurs la transmission dans le soufisme ne se fait pas de père en fils et s'il y'a bien des gens qui ne lisent pas, ce sont les salafistes, quand on est un intellectuel, on ne rejette pas toute la production intellectuelle qui nous a précédé.
Enfin il ne faut pas confondre les soufis avec les marabouts qui sont des escrocs cooptés par les autorités coloniales. Ca doit être d'eux que tu parles ?
Ils ont fait ça pour quelle raison et comment ?
 
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