Trafic de Singes Magots entre le Maroc et lEurope
Le macaque de Barbarie menacé de disparition
Le macaque de Barbarie, Macaca Sylvanus de son nom scientifique, lunique primate survivant en Afrique du Nord et seul représentant du gène Macaca que lon peut trouver en dehors de lAsie, est gravement menacé dextinction.
Mouna Izddine
Il en parle comme de ses propres enfants, la voix émue et le regard attendri. Des petits êtres vulnérables quil tente de protéger autant que faire se peut des mille et un dangers extérieurs. Il rêve pour eux dun grand habitat douillet caché à la cime des cèdres centenaires, dune forêt infinie en guise daire de jeu traversée par des rivières claires et chancelantes.
Là bas, sur les hauteurs du Moyen-Atlas, dans ce refuge verdoyant, ils vivraient en famille et en symbiose avec les Amazighs, ces hommes libres qui tout comme eux ont choisi depuis la nuit des temps la montagne comme demeure. Lamour de Franck Fayçal Wyllinck pour les singes magots est aussi évident que lattachement quil éprouve pour le Maroc, cette terre devenue sienne voilà 25 ans déjà. Le président de la Fondation Marocaine des Néerlandais et Flamands (FOMANEF), qui uvre pour le rapprochement culturel et socioéconomique du Maroc, des Pays-Bas et de la Flandre, est venu lancer un appel au secours. Et le timing choisi est loin dêtre un hasard.
Comme chaque été, des milliers de Marocains Résidents à lEtranger (MRE) viendront passer leurs vacances au bercail, au côté de millions de touristes du monde entier. Et parmi ces estivants, des dizaines repartiront avec un petit bébé singe magot dans leur bagage comme animal de compagnie. Souvent sans la moindre idée du crime dont ils se rendent complices. Un délit sévèrement puni par les autorités européennes et reconnu comme tel par le Maroc, signataire de la Convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées dextinction (dite aussi Convention de Washington). Et pour cause.
Extincion
Le macaque de Barbarie, Macaca Sylvanus de son nom scientifique, lunique primate survivant en Afrique du Nord et seul représentant du gène Macaca que lon peut trouver en dehors de lAsie, est gravement menacé dextinction. Actuellement, seules quelques petites populations dispersées subsistent encore à Gibraltar, en Algérie, dans la grande et la petite Kabylie. Et au Maroc, dans les montagnes du Rif, du Haut et surtout au centre du Moyen-Atlas, où se concentrerait 70% des 12.000 individus restants, en loccurrence quelques 8.000 singes. Soit plus de deux fois moins quà la fin des années 70. Autre chiffre dramatiquement éloquent: au cours des deux dernières décennies, la densité du singe magot dans le Moyen-Atlas est passée de 40 à 8 individus par kilomètre carré.
Le trafic illicite est lune des raisons principales de la réduction drastique de population de singes magots au Maroc et, à terme, de son extinction. Ainsi, selon les ONG internationales, 300 jeunes singes sont capturés illégalement au Maroc tous les ans dans leur milieu naturel. Des bébés pour la plupart, arrachés à leurs mères dans leur forêt natale, essentiellement dans la région dAzrou. Pour être exhibés, chaîne métallique au cou, sur la place de Jamaâ El Fna ou revendus à des touristes attendris jusquà 200 euros la pièce. Pour passer la frontière, les acquéreurs des bébés macaques les assomment à coup de somnifère avant de les enfermer dans le coffre de leur voiture. Principales destinations: les banlieues françaises, mais aussi la Hollande, la Belgique et lEspagne. Mais, au fil des ans, le mignon petit singe ramené du Maroc comme animal de compagnie, se transforme en primate agressif. Cest là que ses maîtres décident généralement de sen débarrasser, en le relâchant dans la nature et, pour ceux qui culpabilisent le plus, en le ramenant dans un zoo ou un refuge animalier. Le flux de Macaca Sylvanus abandonnés est tel que nombre de refuges en Europe refusent désormais de les recevoir.
Ou, la liste dattente est si longue quils nont dautre choix que de les euthanasier. Lun des rares refuges à accueillir encore les magots est le Sanctuaire pour les animaux exotiques (AAP) dans la ville dAlmere, en Hollande. Depuis plus de 30 ans, les professionnels et volontaires de lAAP (150 aujourdhui) reçoivent les petits primates traumatisés et blessés pour la plupart, les soignent puis tentent de les réinsérer dans des groupes sociaux stables et de leur trouver un logement permanent dans les parcs zoologiques ou les réserves naturelles.
Solution http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_848/html_848/lemacaque.html
Le macaque de Barbarie menacé de disparition
Le macaque de Barbarie, Macaca Sylvanus de son nom scientifique, lunique primate survivant en Afrique du Nord et seul représentant du gène Macaca que lon peut trouver en dehors de lAsie, est gravement menacé dextinction.
Mouna Izddine
Il en parle comme de ses propres enfants, la voix émue et le regard attendri. Des petits êtres vulnérables quil tente de protéger autant que faire se peut des mille et un dangers extérieurs. Il rêve pour eux dun grand habitat douillet caché à la cime des cèdres centenaires, dune forêt infinie en guise daire de jeu traversée par des rivières claires et chancelantes.
Là bas, sur les hauteurs du Moyen-Atlas, dans ce refuge verdoyant, ils vivraient en famille et en symbiose avec les Amazighs, ces hommes libres qui tout comme eux ont choisi depuis la nuit des temps la montagne comme demeure. Lamour de Franck Fayçal Wyllinck pour les singes magots est aussi évident que lattachement quil éprouve pour le Maroc, cette terre devenue sienne voilà 25 ans déjà. Le président de la Fondation Marocaine des Néerlandais et Flamands (FOMANEF), qui uvre pour le rapprochement culturel et socioéconomique du Maroc, des Pays-Bas et de la Flandre, est venu lancer un appel au secours. Et le timing choisi est loin dêtre un hasard.
Comme chaque été, des milliers de Marocains Résidents à lEtranger (MRE) viendront passer leurs vacances au bercail, au côté de millions de touristes du monde entier. Et parmi ces estivants, des dizaines repartiront avec un petit bébé singe magot dans leur bagage comme animal de compagnie. Souvent sans la moindre idée du crime dont ils se rendent complices. Un délit sévèrement puni par les autorités européennes et reconnu comme tel par le Maroc, signataire de la Convention internationale sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées dextinction (dite aussi Convention de Washington). Et pour cause.
Extincion
Le macaque de Barbarie, Macaca Sylvanus de son nom scientifique, lunique primate survivant en Afrique du Nord et seul représentant du gène Macaca que lon peut trouver en dehors de lAsie, est gravement menacé dextinction. Actuellement, seules quelques petites populations dispersées subsistent encore à Gibraltar, en Algérie, dans la grande et la petite Kabylie. Et au Maroc, dans les montagnes du Rif, du Haut et surtout au centre du Moyen-Atlas, où se concentrerait 70% des 12.000 individus restants, en loccurrence quelques 8.000 singes. Soit plus de deux fois moins quà la fin des années 70. Autre chiffre dramatiquement éloquent: au cours des deux dernières décennies, la densité du singe magot dans le Moyen-Atlas est passée de 40 à 8 individus par kilomètre carré.
Le trafic illicite est lune des raisons principales de la réduction drastique de population de singes magots au Maroc et, à terme, de son extinction. Ainsi, selon les ONG internationales, 300 jeunes singes sont capturés illégalement au Maroc tous les ans dans leur milieu naturel. Des bébés pour la plupart, arrachés à leurs mères dans leur forêt natale, essentiellement dans la région dAzrou. Pour être exhibés, chaîne métallique au cou, sur la place de Jamaâ El Fna ou revendus à des touristes attendris jusquà 200 euros la pièce. Pour passer la frontière, les acquéreurs des bébés macaques les assomment à coup de somnifère avant de les enfermer dans le coffre de leur voiture. Principales destinations: les banlieues françaises, mais aussi la Hollande, la Belgique et lEspagne. Mais, au fil des ans, le mignon petit singe ramené du Maroc comme animal de compagnie, se transforme en primate agressif. Cest là que ses maîtres décident généralement de sen débarrasser, en le relâchant dans la nature et, pour ceux qui culpabilisent le plus, en le ramenant dans un zoo ou un refuge animalier. Le flux de Macaca Sylvanus abandonnés est tel que nombre de refuges en Europe refusent désormais de les recevoir.
Ou, la liste dattente est si longue quils nont dautre choix que de les euthanasier. Lun des rares refuges à accueillir encore les magots est le Sanctuaire pour les animaux exotiques (AAP) dans la ville dAlmere, en Hollande. Depuis plus de 30 ans, les professionnels et volontaires de lAAP (150 aujourdhui) reçoivent les petits primates traumatisés et blessés pour la plupart, les soignent puis tentent de les réinsérer dans des groupes sociaux stables et de leur trouver un logement permanent dans les parcs zoologiques ou les réserves naturelles.
Solution http://www.maroc-hebdo.press.ma/MHinternet/Archives_848/html_848/lemacaque.html