Bernard Lugan.
Conclu le 30 mars 1912 entre la France et le Maroc, le Traité de Fès établit « lorganisation du Protectorat français dans lEmpire chérifien ». En le signant, le sultan marocain Moulay Abd el-Hafid (1908-1912) acceptait le protectorat de la Francesur son royaume. La « Question marocaine » qui avait été posée durant les règnes des sultans Moulay Hassan (1873-1894) et Moulay Abd el-Aziz (1894-1908) alors que le royaume traversait une grave crise dynastique, politique et sociale fut ainsi résolue à lavantage de la
France.
Aîné du sultan Moulay Abd el-Aziz,Moulay Abd el-Hafid navait eu de cesse dintriguercontre son frère.En 1908, soutenu par les grands féodaux du Sud dont Madani Glaoui etAbdelMalek MTougui, il finit par le battre, puis à lévincer, avant de le remplacer sur le trône.Incapable de tenir les promesses démagogiques faites à ses partisans, il fut rapidement confronté à un immensemouvement de rejet, finissant même par être désigné sous le vocable méprisant de « sultan vendu aux chrétiens ».
Au début de lannée 1911, plusieurs tribus lassiégèrent à Fès, sa capitale.Le 15 avril, sa situation étant désespérée, il demanda lintervention des troupes françaises stationnées
dans la région de Casablanca.Le 21 mai, une colonne commandée par le général Moinier entra à Fèsaprès avoir fait lever le siège de la ville.
Cependant, en lançant cette opération militaire à lintérieur du Maroc,la France avait clairement outrepassé ses droits, le Traité dAlgésiras du 6 avril 1906 limitant en effet sa zone doccupation et dintervention à la seule région de Casablanca et à son arrière-pays.
L'Allemagne réagit le 1er juillet 1911, en envoyant le croiseur Panther mouiller devant la ville
dAgadir. L'on frôla alors la guerre qui ne fut évitée que par une rude négociation.
Dès le début, Jules Cambon, ambassadeur de France à Berlin et Joseph Caillaux, président du Conseil posèrent un préalable qui était que les droits français sur le Maroc
nétaient pas négociables ; le 21 juillet, la Grande Bretagne se rangea aux côtés de Paris.
La crise fut résolue le 4 novembre 1911 par la signature dune convention réglant le contentieux colonial entre Paris et Berlin. Aux termes de cette convention, l'Allemagne reconnaissant les « droits » de la France au Maroc contre des compensations territoriales en Afrique équatoriale.
Suite.
Conclu le 30 mars 1912 entre la France et le Maroc, le Traité de Fès établit « lorganisation du Protectorat français dans lEmpire chérifien ». En le signant, le sultan marocain Moulay Abd el-Hafid (1908-1912) acceptait le protectorat de la Francesur son royaume. La « Question marocaine » qui avait été posée durant les règnes des sultans Moulay Hassan (1873-1894) et Moulay Abd el-Aziz (1894-1908) alors que le royaume traversait une grave crise dynastique, politique et sociale fut ainsi résolue à lavantage de la
France.
Aîné du sultan Moulay Abd el-Aziz,Moulay Abd el-Hafid navait eu de cesse dintriguercontre son frère.En 1908, soutenu par les grands féodaux du Sud dont Madani Glaoui etAbdelMalek MTougui, il finit par le battre, puis à lévincer, avant de le remplacer sur le trône.Incapable de tenir les promesses démagogiques faites à ses partisans, il fut rapidement confronté à un immensemouvement de rejet, finissant même par être désigné sous le vocable méprisant de « sultan vendu aux chrétiens ».
Au début de lannée 1911, plusieurs tribus lassiégèrent à Fès, sa capitale.Le 15 avril, sa situation étant désespérée, il demanda lintervention des troupes françaises stationnées
dans la région de Casablanca.Le 21 mai, une colonne commandée par le général Moinier entra à Fèsaprès avoir fait lever le siège de la ville.
Cependant, en lançant cette opération militaire à lintérieur du Maroc,la France avait clairement outrepassé ses droits, le Traité dAlgésiras du 6 avril 1906 limitant en effet sa zone doccupation et dintervention à la seule région de Casablanca et à son arrière-pays.
L'Allemagne réagit le 1er juillet 1911, en envoyant le croiseur Panther mouiller devant la ville
dAgadir. L'on frôla alors la guerre qui ne fut évitée que par une rude négociation.
Dès le début, Jules Cambon, ambassadeur de France à Berlin et Joseph Caillaux, président du Conseil posèrent un préalable qui était que les droits français sur le Maroc
nétaient pas négociables ; le 21 juillet, la Grande Bretagne se rangea aux côtés de Paris.
La crise fut résolue le 4 novembre 1911 par la signature dune convention réglant le contentieux colonial entre Paris et Berlin. Aux termes de cette convention, l'Allemagne reconnaissant les « droits » de la France au Maroc contre des compensations territoriales en Afrique équatoriale.
Suite.