Sommes nous des tricheurs ?

« La fraude est un devoir national »…, par Moukhliss Seghir .10 juin 2013
Source/ PANORAMAROC.MA


Les enfants de ce pays vivent ces jours-ci au rythme des examens et autres épreuves, dans les lycées et à l’université. Les examens de cette année auront montré un très louable esprit créatif des apprenants en matière de fraude et de copiage, partant du principe suivant : « triche pour passer et ne compte pas que sur toi-même si tu veux avancer ».

Les choses en sont arrivées à ce point qu’une université a placardé aux portes des salles d’examen une affiche annonçant que « la fraude est punie par la loi »… Las, un étudiant est venu rayer cette mention pour la remplacer par « la fraude est un devoir national ».

Dernière innovation, ultime trouvaille des jeunes… Une étudiante, sans doute stressée et en proie au doute en cette période d’évaluations, a décidé de se faire plus pieuse, et a donc décidé de porter le voile, après qu’elle se soit aperçue que ce sont ses atours et parures qui sont à l’origine de ses mauvais résultats habituels. Alors, la jeune fille a passé un voile sur la tête, mais a préalablement pris le soin de mettre en dessous tout un appareillage et un réseau de fils qui l’aideront à entendre les bonnes réponses qui lui seront soufflées et qu’elle notera scrupuleusement sur sa feuille.

Mais comme les modes changent et les habitudes aussi, et comme les nouvelles technologies sont là, pour tout et en tout, la direction de l’établissement a reçu un appel anonyme l’informant que cette jeune fille n’est pas « entrée en islam » par piété mais bel et bien pour se faciliter la vie et les épreuves. Alors, une délégation de l’administration et de la commission des examens s’est transportée sur les lieux pour vérifier cette piété nouvelle de notre jeune amie. Et comme il est difficile de toucher une fille voilée, car cela est légalement immoral et car cela est moralement illégal, on a fait appel à une surveillante à laquelle on a confié la tâche de vérifier tout cela. La prof et l’étudiante se sont alors isolées dans une pièce et la dame s’est mise à la tâche : sous le voile, un réseau de câbles divers, rappelant vaguement ces fils qui encombraient nos vielles télés noir et blanc. La fille demande secours à la femme, et la supplie de ne rien dire, ce à quoi la surveillante répond : « Comment dévoiler les actes d’une fille voilée ? »…

Cela n’est là qu’un cas parmi d’autres, tant d’autres… Un autre, maintenant, celui d’un agent de police qui aspirait à avancer dans sa carrière et qui a donc décidé, en toute logique, d’aller faire son droit. Mais voilà que notre homme a été sanctionné suite à un rapport incendiaire rédigé contre lui par sa hiérarchie, pour comportements douteux, voire même honteux ; néanmoins, il décide quand même de poursuivre son objectif, pour être promu bien évidemment.
 
Notre ami est donc entré en salle d’examen et, comme le penseur de Rodin, a posé sa tête sur son poing, plongé dans la réflexion, au point que tous ses camarades et les surveillants avaient pensé que l’homme allait produire une théorie savante ou apporter des réponses inédites aux questions posées. Mais un des professeurs a senti qu’il y avait anguille sous roche, et s’est donc rapproché de M. l’Etudiant, s’apercevant de la combine : l’agent écoutait attentivement les réponses qu’un inconnu lui soufflait. De contrôleur des dépassements des autres, le voilà contrôlé lui-même, et surpris quand même.

Bien entendu, l’administration de l’établissement a décidé de ne pas rédiger de rapport sur la chose et de ne pas le passer en conseil de discipline vu qu’il était déjà passé devant celui de son corps de police qui l’avait muté loin, loin de là où il se trouvait.

Il existe plusieurs autres manières, trucs et techniques dans ce domaine de la fraude scolaire aux examens. Celui qui s’y intéresserait pourrait constater cette ingéniosité dont font preuve les apprenants et serait absolument stupéfait… car si toute cette intelligence avait été mise à profit, utilement, en maîtrisant les cours par exemple, tout ce monde aurait réussi sans avoir besoin de tricher.

Ce ne sont pas les seuls élèves qui portent la responsabilité de cela. En effet, ce sont les questions posées et leur nature qui poussent nos jeunes à frauder. Il aurait en effet suffi de proposer un thème aux jeunes et de leur demander de l’analyser, à la lumière des idées et de la méthodologie qui leur ont été inculquées tout au long de l’année. Dans ce cas, on pourrait même autoriser les jeunes à se munir de ce qu’ils veulent, d’aller même passer leur examen dans un centre de documentation, ou médiathèque, et de consulter ce que bon leur semble, en toute légalité et transparence. Et malgré cela, ne réussiront que ceux qui ont maîtrisé les techniques et compris les différentes méthodes d’analyse.

Mais si les choses persistent dans cette voie, alors il ne nous restera plus qu’à modifier la nature des examens du bac et de la licence, en changeant aussi les appréciations et mentions prévues ; ainsi, tel élève sera reçu avec mention honorable de fraude, tel autre avec mention « bon tricheur » et un troisième pourra même briguer le bientôt prisé privilège de « excellent tricheur ».
 
Tiens !!! il semblerait que OUI,
Voir ci après ce que je viens de relever sur le site de BLADI:

"Huit personnes arrêtées pour avoir mis les épreuves du bac sur Facebook
11 juin 2013
Huit personnes ont été arrêtées mardi, pour leur implication dans la tricherie, parmi lesquelles des candidats, mais aussi des jeunes postés à l’extérieur des lycées, proposant leurs services moyennant de fortes sommes d’argent.


Les questions des examens ont été photographiées et publiées au moyen de téléphones portables à Rabat, Salé et Casablanca, moins de dix minutes après la distribution des épreuves aux candidats.

Les réponses aux épreuves de physique-chimie, sciences naturelles, arabe et comptabilité ont été relayées par plusieurs pages Facebook, dont les détenteurs promettent de publier encore plus de questions et de réponses.

Le ministère de l’Education nationale affirme de son côté que les sujets publiés sur internet, notamment ceux de science naturelle, n’ont rien à voir avec les épreuves officielles. Mohamed El Ouafa, ministre de l’Education, avait menacé en mai dernier de publier sur Internet les noms des candidats au baccalauréat coupables de fraude."
 
Tiens !!! il semblerait que OUI,
Voir ci après ce que je viens de relever sur le site de BLADI:

"Huit personnes arrêtées pour avoir mis les épreuves du bac sur Facebook
11 juin 2013
Huit personnes ont été arrêtées mardi, pour leur implication dans la tricherie, parmi lesquelles des candidats, mais aussi des jeunes postés à l’extérieur des lycées, proposant leurs services moyennant de fortes sommes d’argent.


Les questions des examens ont été photographiées et publiées au moyen de téléphones portables à Rabat, Salé et Casablanca, moins de dix minutes après la distribution des épreuves aux candidats.

Les réponses aux épreuves de physique-chimie, sciences naturelles, arabe et comptabilité ont été relayées par plusieurs pages Facebook, dont les détenteurs promettent de publier encore plus de questions et de réponses.

Le ministère de l’Education nationale affirme de son côté que les sujets publiés sur internet, notamment ceux de science naturelle, n’ont rien à voir avec les épreuves officielles. Mohamed El Ouafa, ministre de l’Education, avait menacé en mai dernier de publier sur Internet les noms des candidats au baccalauréat coupables de fraude."
 
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