Amine
En mode pause
Des chercheurs de Rennes en France ont réussi à démontrer que l'on pouvait tromper le cerveau des cochons pour freiner leur appétit insatiable et se préparent à étendre l'expérience pour lutter contre l'obésité chez les humains.
Le principe est de «stimuler le nerf vague pour donner au cerveau l'impression que le repas est arrivé dans le tube digestif», via des impulsions électriques, explique le Dr Arnaud Biraben, neurologue au CHU de Rennes. «On a prouvé le concept, ça marche sur les cochons, l'étape suivante est d'arriver au même résultat chez l'homme», souligne ce spécialiste de l'épilepsie qui travaille sur le nerf vague depuis une vingtaine d'années et s'est allié sur ce projet à des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Deux séries d'expériences concluantes ont été menées sur des porcs, mammifères omnivores qui présentent de nombreuses similitudes avec l'homme au niveau du cerveau, du système digestif et du système immunitaire associé.Ces animaux très voraces ont été soumis à un régime dit de «cafétéria» ou de «fast food», avec des auges toujours pleines, accessibles à volonté, lourdement chargées en graisses et en sucres.
Ceux qui n'étaient pas neurostimulés se sont goinfrés. Ils sont vite devenus obèses puis sont morts d'escarres ou de diabète. Ceux qui étaient soumis à des impulsions vagales ont mangé moins de nourriture et augmenté les temps de pause. Leur courbe de poids a baissé.
«En créant une sensation artificielle de satiété, on a réussi à tromper le cerveau: la stimulation du nerf vague entraîne une modification du comportement alimentaire», résume Charles-Henri Malbert, directeur de recherche à l'INRA.
Une fois le brevet déposé, les études de faisabilité agréées et les financements sécurisés, il a fallu trouver un fabricant pour la production des boîtiers neurostimulateurs. Neuromedics (groupe MXM), une société française spécialiste de la stimulation électro-fonctionnelle, a pris le contrat. «Les grandes incertitudes sur le projet sont derrière nous», assure le Dr Malbert. Et dans quelques mois, les premiers neurostimulateurs seront implantés sur des patients volontaires par une équipe de chirurgie abdominale du CHU de Rennes.
L'équipe de chercheurs français est persuadée que la stimulation vagale offrira bientôt une alternative aux obèses. Actuellement, les traitements sont tous grevés par des effets secondaires sur la durée, que ce soit les médicaments ou les différentes techniques chirurgicales -anneau gastrique, gastrectomie, bypass gastrique, dérivation biliopancréatique.
Aux États-Unis, où l'obésité affecte une personne sur quatre, des chercheurs travaillent de leur côté sur un gène qui, une fois désactivé, empêche les souris de devenir obèses même en cas de régime alimentaire riche en graisses. Eux aussi espèrent élargir rapidement leur option thérapeutique aux humains. Un obèse présente douze fois plus de risques de rencontrer des problèmes vasculaires (diabète, hypertension, anomalies des graisses du sang...) qu'une personne de poids normal, selon les spécialistes.
En France, l'obésité concerne 12% de la population, avec 6,5 millions d'adultes touchés soit 3 millions de plus qu'il y a douze ans, selon une étude récente. Le phénomène atteint toutes les générations, sa fréquence est plus grande dans les foyers à revenus modestes, selon cette étude.
Le principe est de «stimuler le nerf vague pour donner au cerveau l'impression que le repas est arrivé dans le tube digestif», via des impulsions électriques, explique le Dr Arnaud Biraben, neurologue au CHU de Rennes. «On a prouvé le concept, ça marche sur les cochons, l'étape suivante est d'arriver au même résultat chez l'homme», souligne ce spécialiste de l'épilepsie qui travaille sur le nerf vague depuis une vingtaine d'années et s'est allié sur ce projet à des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA).
Deux séries d'expériences concluantes ont été menées sur des porcs, mammifères omnivores qui présentent de nombreuses similitudes avec l'homme au niveau du cerveau, du système digestif et du système immunitaire associé.Ces animaux très voraces ont été soumis à un régime dit de «cafétéria» ou de «fast food», avec des auges toujours pleines, accessibles à volonté, lourdement chargées en graisses et en sucres.
Ceux qui n'étaient pas neurostimulés se sont goinfrés. Ils sont vite devenus obèses puis sont morts d'escarres ou de diabète. Ceux qui étaient soumis à des impulsions vagales ont mangé moins de nourriture et augmenté les temps de pause. Leur courbe de poids a baissé.
«En créant une sensation artificielle de satiété, on a réussi à tromper le cerveau: la stimulation du nerf vague entraîne une modification du comportement alimentaire», résume Charles-Henri Malbert, directeur de recherche à l'INRA.
Une fois le brevet déposé, les études de faisabilité agréées et les financements sécurisés, il a fallu trouver un fabricant pour la production des boîtiers neurostimulateurs. Neuromedics (groupe MXM), une société française spécialiste de la stimulation électro-fonctionnelle, a pris le contrat. «Les grandes incertitudes sur le projet sont derrière nous», assure le Dr Malbert. Et dans quelques mois, les premiers neurostimulateurs seront implantés sur des patients volontaires par une équipe de chirurgie abdominale du CHU de Rennes.
L'équipe de chercheurs français est persuadée que la stimulation vagale offrira bientôt une alternative aux obèses. Actuellement, les traitements sont tous grevés par des effets secondaires sur la durée, que ce soit les médicaments ou les différentes techniques chirurgicales -anneau gastrique, gastrectomie, bypass gastrique, dérivation biliopancréatique.
Aux États-Unis, où l'obésité affecte une personne sur quatre, des chercheurs travaillent de leur côté sur un gène qui, une fois désactivé, empêche les souris de devenir obèses même en cas de régime alimentaire riche en graisses. Eux aussi espèrent élargir rapidement leur option thérapeutique aux humains. Un obèse présente douze fois plus de risques de rencontrer des problèmes vasculaires (diabète, hypertension, anomalies des graisses du sang...) qu'une personne de poids normal, selon les spécialistes.
En France, l'obésité concerne 12% de la population, avec 6,5 millions d'adultes touchés soit 3 millions de plus qu'il y a douze ans, selon une étude récente. Le phénomène atteint toutes les générations, sa fréquence est plus grande dans les foyers à revenus modestes, selon cette étude.
