TUNISIE : Les dessous de l’affaire de la grève de la faim de Ramzi Bettibi

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Ramzi Bettibi, journaliste et reporter chez le journal électronique Nawaat.org est entrée dans une grève de la faim le 28 Mai 2012 suite à la confiscation de son caméra et un appareil photo lors de sa couverture du procès des assassins des martyrs du Kasserine, Thala, Kef et Kairouan.

“Gardez la caméra mais donnez-nous la vérité”, a indiqué Ramzi Bettibi à plusieurs reprises.

La confiscation des deux appareils étaient la goute qui a fait déborder le vase. La grève de la faim de notre confrère chez Nawaat intervient suite à cette confiscation mais non pas dans le but de reprendre ses deux appareils. M. Bettibi, comme des milliers d’autres citoyens, appelle à la divulgation de la vérité quant à l’affaire des martyrs. Il revendique à ce que la vérité soit révélée et l’identité des snipers soit dévoilée au peuple ainsi que l’ouverture des audiences au public pour qu’il puisse voir les dessous de l’affaire des martyrs.

Parmi les points noirs de l’affaire des martyrs lors des événements du 17 décembre 2010 au 14 janvier 2011, l’absence d’une grande partie des enregistrements téléphoniques des communications entre les responsables du ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense.

Plusieurs militants et blogueurs ont rejoint la grève de la faim de Ramzi Bettibi, à l’exemple de Houssem Hajlaoui (Journaliste chez Nawaat.org), Yassine Ayari (blogueur), Lina Ben Mhenni, Azyz Amami (militant et blogueur) ainsi que la femme de M. Bettibi. Faut-il que le nombre des participants à la grève de la faim atteinte une centaine pour que les autorités réagissent et donnent une suite favorable à des revendications légitimes ?

Faut-il retirer l’affaire des tueries des martyrs de la révolution de la justice militaire et composer un corps magistral spécial pour s’occuper d’une affaire primordiale pour la justice transitionnelle ?

Note de la rédaction: Toute l’équipe de Tixup.com exprime son entière solidarité avec Ramzi Bettibi et s’allie à ses revendications.

http://www.tixup.com/societe/17497-...-de-la-greve-de-la-faim-de-ramzi-bettibi.html
 

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Tunisie. Bettibi sera-t-il un nouveau Bouazizi?



Comme Mohamed Bouazizi (paix à son âme) qui s’était fait confisquer sa charrette de fruits, Ramzi Bettibi s’est fait confisquer ses caméras.

Comme Mohamed Bouazizi que l’on avait pris de haut et sous-estimé, Ramzi Bettibi est pris de haut et sous-estimé.

Comme pour Mohamed Bouazizi, les réseaux sociaux parlent de plus en plus de cette affaire et mobilisent de plus en plus de personnes, jeunes et moins jeunes.

Comme pour Mohamed Bouazizi où l’Etat n’avait pas réagi assez vite, l’institution militaire semble ne pas mesurer l’ampleur que prend cette affaire aujourd’hui.

L’absence de transparence dans les procès en cours

Certes, l’armée nationale a émis ici et là quelques communiqués, certes son porte-parole a donné des interviews mais rien de bien «lourd et convainquant» face à l’enjeu. Car l’enjeu dépasse de loin la question de la confiscation des simples caméras qui, au demeurant, doivent être impérativement restituées au journaliste!).

Sur le fond de cette affaire, on rappelle ce que l’on avait déjà écrit à Kapitalis il y a quelques jours dans notre article ‘‘Ramzi Bettibi remets la question de la liberté de la presse sur la table’’, à savoir que dans cette affaire Ramzi Bettibi ne lutte pas contre l’armée mais contre l’absence de transparence dans les procès des martyrs en cours.

Car, encore une fois, au-delà du simple cas de Ramzi Bettibi et de ceux qui se sont joints à sa grève de faim (Houssam Ajlani, Yassine Ayari, Lina Ben Mhenni, Aziz Ammami), les Tunisiens veulent désormais savoir, veulent désormais la transparence, veulent une information libre pour changer l’avenir de notre pays et celui de nos enfants.

En filmant le procès des martyrs de la révolution, Ramzi Bettibi a filmé un procès pour l’Histoire de la Tunisie. Aucune institution, fusse-t-elle militaire, ne peut empêcher de le faire. Pour rappel, d’ailleurs, filmer ce type de procès est normal dans tout pays démocratiques parce que cela empêche que les mêmes erreurs soient commises par les générations futures. Ce type de film, diffusé ensuite, «éduque» le peuple et les gouvernants sur les dangers de la dictature. C’est pourquoi, dans le passé, les procès des bourreaux nazis ont été filmés, et c’est pourquoi, aujourd’hui, en Europe, à la Cour de justice de La Haye, les procès des criminels de la guerre de l’ex-Yougoslavie sont filmés.

Aussi s’étonne-t-on de ce manque de réactivité de la hiérarchie militaire et accessoirement du pouvoir politique vu les enjeux

Le «trop tard» semble être très proche

Pourtant, une solution pourrait facilement être trouvée pour permettre à toutes les parties de sortir rapidement la tête haute de cette histoire et ce avant qu’il ne soit trop tard. Car ce «trop tard» semble être très proche. Au moment où nous écrivons ces lignes, des médias internationaux se font l’écho de ce qui se passe en Tunisie. France 24, la Bbc ou Al-Jazira évoquent le cas Bettibi et parlent de menaces graves contre la liberté d’information et de la presse. Cette «mauvaise publicité» n’arrange pas l’image de notre pays. Mais sur les réseaux sociaux aussi, des jeunes tunisiens déçus appellent à descendre dans la rue pour manifester...........

kapitalis
 
De 2 choses l'une:
-soit que le ministre de l'intérieur est au courant et c'est très grave,
-soit qu'il n,est pas au courant et qu'il joue le rôle de figurant.

Un acte condamnable.
La police a certainement beaucoup de choses à cacher aux tunisiens.
 
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