Par Zyed Krichen 29/11/2010
Le football est devenu un phénomène social total. Un match peut nous dire sur une société ce que des dizaines dessais sont incapables dentrevoir. La finale retour de la ligue africaine des champions entre lEspérance de Tunis et le Tout Puissant Mazembé a laissé transpirer chez une certaine opinion publique, médias inclus, des réactions et des comportements qui frisent le racisme sils nen sont pas des expressions avérées.
Imiter le cri des singes, pour des spectateurs, dire quon na rien à faire avec lAfrique, pour un entraineur, cracher sur un adversaire, pour un joueur, refuser de saluer Issa Hayatou, pour léquipe, et attaquer les connivences entre noirs, pour des médias Tous ces faits dépassent dans leur signification la simple frustration suite à un arbitrage maison lors du match aller
* * *
Les Arabes en général et les Tunisiens en particulier ont souvent bonne conscience vis-à-vis du racisme. Nous avons la faiblesse de croire quen étant souvent victimes du racisme, nous ne pouvions, nous mêmes, en être les auteurs. Nos cousins, ou plutôt demi-frères, les Juifs ont le même syndrome : la victime ne peut être bourreau à son tour et pourtant !
* * *
Une maxime, devenue célèbre dans le monde des sociologues, dit quil ny a pas de sociétés sous développées, mais des sociétés sous analysées une société qui a les moyens de regarder ses maux et ses tabous en face, ne peut plus être sous développée, au sens fort de léthique et des valeurs universelles, même si elle na pas encore totalement résorbé la pauvreté et la misère.
Le Tunisien est-il raciste ? Voilà une question tabou que lon a souvent du mal à poser de peur de donner de notre société une image négative quelle ne mérite pas.
* * *
Il y a dans le racisme deux dimensions fondamentales : lanimale et la culturelle et aucune des sociétés humaines ny échappe totalement.
Les scientifiques et les sociologues ont montré que dans toute communauté, quelle soit animale ou humaine, il y a ce quon appelle un seuil de tolérance. Le groupe est capable dintégrer des éléments étrangers mais jusquà une certaine limite (toujours difficile à définir dans le monde complexe des humains) au delà de laquelle le rejet prend le pas sur lintégration et ceux qui hier, ne posaient aucun problème, deviennent la cinquième colonne de linvasion extérieure. Cest ce qui se passe, schématiquement en Europe.
La seconde dimension du racisme est plus pernicieuse car elle campe dans les recoins sombres de la mémoire collective.
Toutes les cultures pré-modernes quelles soient savantes ou populaires sont fondées sur des inégalités premières. LAutre nest pas uniquement un autre que soi-même, mais il est frappé du sceau de la disqualification essentielle même si souvent le vivre ensemble de différentes communautés sur un même sol atténue quelque peu cette inégalité originelle.
Le football est devenu un phénomène social total. Un match peut nous dire sur une société ce que des dizaines dessais sont incapables dentrevoir. La finale retour de la ligue africaine des champions entre lEspérance de Tunis et le Tout Puissant Mazembé a laissé transpirer chez une certaine opinion publique, médias inclus, des réactions et des comportements qui frisent le racisme sils nen sont pas des expressions avérées.
Imiter le cri des singes, pour des spectateurs, dire quon na rien à faire avec lAfrique, pour un entraineur, cracher sur un adversaire, pour un joueur, refuser de saluer Issa Hayatou, pour léquipe, et attaquer les connivences entre noirs, pour des médias Tous ces faits dépassent dans leur signification la simple frustration suite à un arbitrage maison lors du match aller
* * *
Les Arabes en général et les Tunisiens en particulier ont souvent bonne conscience vis-à-vis du racisme. Nous avons la faiblesse de croire quen étant souvent victimes du racisme, nous ne pouvions, nous mêmes, en être les auteurs. Nos cousins, ou plutôt demi-frères, les Juifs ont le même syndrome : la victime ne peut être bourreau à son tour et pourtant !
* * *
Une maxime, devenue célèbre dans le monde des sociologues, dit quil ny a pas de sociétés sous développées, mais des sociétés sous analysées une société qui a les moyens de regarder ses maux et ses tabous en face, ne peut plus être sous développée, au sens fort de léthique et des valeurs universelles, même si elle na pas encore totalement résorbé la pauvreté et la misère.
Le Tunisien est-il raciste ? Voilà une question tabou que lon a souvent du mal à poser de peur de donner de notre société une image négative quelle ne mérite pas.
* * *
Il y a dans le racisme deux dimensions fondamentales : lanimale et la culturelle et aucune des sociétés humaines ny échappe totalement.
Les scientifiques et les sociologues ont montré que dans toute communauté, quelle soit animale ou humaine, il y a ce quon appelle un seuil de tolérance. Le groupe est capable dintégrer des éléments étrangers mais jusquà une certaine limite (toujours difficile à définir dans le monde complexe des humains) au delà de laquelle le rejet prend le pas sur lintégration et ceux qui hier, ne posaient aucun problème, deviennent la cinquième colonne de linvasion extérieure. Cest ce qui se passe, schématiquement en Europe.
La seconde dimension du racisme est plus pernicieuse car elle campe dans les recoins sombres de la mémoire collective.
Toutes les cultures pré-modernes quelles soient savantes ou populaires sont fondées sur des inégalités premières. LAutre nest pas uniquement un autre que soi-même, mais il est frappé du sceau de la disqualification essentielle même si souvent le vivre ensemble de différentes communautés sur un même sol atténue quelque peu cette inégalité originelle.