Ces tunnels qui font mouches!!!

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Journal d’un reporter : les tunnels de Gaza
jeudi 29 janvier 2009 - 06h:14

Al Jazeera
Pendant l’assaut contre Gaza, le plus sanglant depuis des décennies, les avions de guerre israéliens visaient les tunnels passant sous la frontière entre Gaza et l’Égypte, prétendument pour arrêter les livraisons d’armes.

Maintenant que les Palestiniens s’emploient à restaurer les tunnels endommagés par les bombes, les biens de consommation recommencent à arriver à Gaza.

Jeremy Young de Al Jazeera raconte comment on filme à l’intérieur des tunnels.

Il est facile de trouver les fameux tunnels dans la partie sud de la Bande de Gaza. Tout le monde sait où ils se trouvent, mais y pénétrer est une autre affaire.

Comme le blocus israélien de Gaza empêche l’arrivée de marchandises, les Palestiniens utilisent les tunnels pour transporter tous les produits imaginables entre le nord de l’Égypte et la Bande.

Les Israéliens prétendent que le Hamas utilise les tunnels pour la contrebande d’armes.

Environ 95 pour cent des tunnels ont été endommagés ou détruits lors du dernier assaut israélien de trois semaines mené contre Gaza.

Notre intermédiaire a mis trois jours à obtenir qu’on nous laisse pénétrer dans les tunnels.

Il avait appelé dix opérateurs de tunnels différents et aucun ne voulait nous autoriser à filmer, craignant que les tunnels ne soient visés lors d’un raid israélien.

Il a finalement réussi à trouver quelqu’un et nous sommes arrivés à 8:30 samedi matin au premier tunnel après avoir accepté de ne pas filmer les visages des personnes qui y travaillaient.

Nous avons envoyé Tony Zumbado, notre cameraman, et Mike Kirsch, notre correspondant dans le tunnel qui se trouvait au bout d’une cheminée de vingt mètres de profondeur.

Mike et Tony ont été descendus au moyen de la poulie normalement employée pour faire monter et descendre les marchandises.

Le tunnel ne fonctionnait pas encore parce qu’il était en réparation après les bombardements de la guerre.

Ce tunnel, d’environ 800 mètres, passait sous la frontière jusqu’en Égypte.

Pendant que nous interrogions l’un des opérateurs du tunnel, un surveillant est arrivé et s’est mis à crier.

Il était furieux de nous voir filmer et disait que notre article ne le servirait en rien.

Comme notre équipe se repliait vers la camionnette, il a dit qu’il ne nous permettrait pas de partir et qu’il ferait sauter la voiture si nous la bougions.

Il a couru jusqu’à l’entrée du tunnel et il a trainé des barbelés en travers du chemin pour nous empêcher de partir - les tunnels sont une affaire sérieuse à Gaza et il n’avait aucun intérêt à risquer son avenir.

Bloqué à l’intérieur

Au deuxième tunnel que nous avons visité, on nous a autorisés à faire descendre Tony.

Ce tunnel ne fonctionnait que depuis un jour. Parmi les articles acheminés, il y avait des générateurs, des ordinateurs, du riz, du chocolat et du lait en poudre.

Le propriétaire avait dépensé environ 90 000 dollars pour ce tunnel qu’il exploitait avec huit associés et il ne l’avait ouvert qu’une semaine avant le début de l’assaut israélien contre Gaza, le 27 décembre.

Une fois que Tony est arrivé au fond, le générateur est tombé en panne

Il a fallu vingt minutes pour relancer le générateur et Tony a pu sortir sans encombre.

Au premier tunnel, le surveillant qui avait été tellement furieux de notre présence s’est finalement calmé après quinze minutes de négociations serrées avec notre intermédiaire.

Il a exigé que nous lui donnions ce que nous avions filmé et nous lui avons remis un de nos enregistrements ; il a repoussé les barbelés et il a conduit notre voiture jusqu’à la rue.

Mais ensuite, il est venu à nous des larmes aux yeux.

Il s’est excusé de son explosion de colère.

Il a expliqué que depuis la guerre la situation était très difficile pour tout le monde à Gaza et que c’est la raison pour laquelle il avait perdu le contrôle.

Il nous a rendu notre enregistrement et nous a dit que si nous voulions retourner pour filmer le tunnel, nous serions les bienvenus.

Nous lui avons dit qu’il n’avait pas lieu de s’excuser, nous l’avons remercié et nous sommes partis.
 
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