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Au moment ou on parle jeunesse et modernité dans le monde entier, nos socialos élisent un Mamouth
C'est un modéré de 73 ans, un pragmatique, assez proche du Palais, Abdelouahed Radi, qui prend la direction des socialistes marocains de l'USFP (Union socialiste des forces populaires), en remplacement de Mohamed El-Yazghi.
Actuellement ministre de la justice au sein du gouvernement El-Fassi, M. Radi a été élu, samedi 8 novembre, à Skhirat (près de Rabat), lors du congrès du parti. Les travaux de l'USFP avaient repris après cinq mois d'une suspension due à d'importantes divergences internes.
Député depuis 1963, psychologue de formation, Abdelouahed Radi a devancé cinq autres candidats, en particulier l'économiste et ancien ministre des finances, Fathallah Oualalou (66 ans).
Son élection a déclenché la colère de certains congressistes qui lui ont reproché d'être "un homme proche du Makhzen (pouvoir)".
L'USFP est en crise depuis les élections législatives de septembre 2007 à l'issue desquelles elle est passée de la première à la cinquième place au Parlement, loin derrière le parti nationaliste Istiqlal et les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD).
M. Radi va-t-il réussir à rassembler et reconquérir les couches populaires ? Les élections communales de juin 2009 constitueront un premier test. Mais l'USFP est divisée. Doit-elle passer à l'opposition, afin de regagner en crédibilité ? Le nouveau premier secrétaire l'exclut. "L'USFP reste, bien sûr, au gouvernement, quitte à renégocier sa présence", déclarait-il dimanche soir au Monde.
M. Radi semble même tenté de conserver son portefeuille de la justice, quitte à ne pas respecter un engagement pris précédemment. "Il y a cinq mois, j'avais dit en effet que je quitterai le gouvernement, si j'étais élu, pour me consacrer entièrement à l'USFP, mais certains, au sein du parti, contestent cette position", indiquait-il dimanche.
La question des alliances est également posée. L'USFP est menacée à droite par le parti Authenticité et Modernité (PAM), apparu en août, à l'initiative d'un ami du roi, Fouad Ali El-Himma. Un parti à l'efficacité redoutable et qui ratisse large. En quelques mois, le PAM (autrefois Mouvement des démocrates, MTD) est parvenu à fédérer plus d'une trentaine de députés et s'est allié avec le RNI (Rassemblement national des indépendants, de centre droit), devenant ainsi le premier groupe parlementaire, avec 75 députés sur 325, devant l'Istiqlal.
Florence Beaugé