Université : la sélection en master condamnée à bordeaux

mam80

la rose et le réséda
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Le jugement du tribunal administratif de Bordeaux est tombé le 10 décembre 2015.
L'université n'a pas le droit de refuser un étudiant à l'entrée du master 2. C'est la première condamnation sur le fond depuis 2013.

Le tribunal administratif bordelais a condamné, le 10 décembre 2015, l'université de Bordeaux pour avoir refusé une étudiante à l'entrée de l'un de ses masters 2 en droit.

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Une décision importante qui fera jurisprudence : il s'agit, en effet, du premier jugement au fond concernant cette question de la sélection en master depuis 2013. La succession d'affaires de ces derniers mois était jugée en référé.

Dans ce cas bordelais, la réintégration de cette étudiante au sein du master 2 Ingénierie juridique et financière des sociétés, décidée auparavant en référé à titre provisoire, devient donc définitive. "C'est une victoire, se réjouit son avocat Florent Verdier. L'étudiante va pouvoir achever son master."

L'absence de décret rend illégale toute sélection
Le motif retenu par le tribunal est l’absence du décret prévu par la loi en cas de sélection à l'université. "En l'absence du décret prévu au deuxième alinéa de l’article L. 612-6 du Code de l’éducation", il n'était pas possible de donner "légalement compétence au président de l'université pour effectuer une sélection à l’entrée en master", tranche le juge.

"Et ce qu'il s'agisse d'un master recherche ou bien d'un master professionnel, comme celui de ma cliente", souligne Maître Verdier, la question ayant fait débat.

Reste à savoir quelle mesure prendra le ministère, s'il souhaite mettre fin à ce cycle de condamnations des universités devant les tribunaux. Le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Thierry Mandon, s'était engagé à la rentrée à régler le problème avant la fin de l'année 2015.

http://www.letudiant.fr/educpros/ac...ibunal-de-bordeaux-condamne-l-universite.html

mam

Camille Stromboni
 

mam80

la rose et le réséda
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la sélection en master illégale pour le Conseil d'État

La sélection en master est illégale à l'université, en l'absence d'un décret établissant la liste des formations pouvant sélectionner. Le Conseil d'État a tranché, le 10 février 2016. Reste à savoir la décision que prendra le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur.

L'avis tant attendu est tombé : le Conseil d'État a rendu sa décision concernant la sélection en master à l'université, le 10 février 2016. Il avait été saisi à la suite de nombreuses affaires portées devant les tribunaux administratifs, dans lesquelles des étudiants recalés à l'entrée d'un master 2 poursuivaient leurs universités, arguant de l'illégalité d'une telle sélection.

"point de décret, point de sélection possible"

Pour la juridiction administrative suprême, il n'est possible d'opérer une sélection en master que dans les formations inscrites dans un décret prévu à cet effet par la loi.
Ce décret n'existant pas à ce jour, toute sélection est donc illégale.

"L’admission à une formation relevant du deuxième cycle ne peut faire l’objet d’une sélection basée sur les capacités d’accueil de l’établissement, le succès à un concours, ou l’examen du dossier des candidats, que si cette formation figure sur une liste limitative établie par décret.

Cette règle s’applique tant pour les formations de première que de deuxième année de master", précise la juridiction.

"Je suis satisfait pour mes clients, réagit Florent Verdier, avocat de nombreux étudiants dans ces affaires de sélection en M2. Il n'y a aucune surprise, le Conseil d'État confirme sa décision de principe de 1994 : point de décret, point de sélection possible. Il écarte au passage l'arrêté 'master' de 2002, que plusieurs universités mettaient en avant pour justifier la sélection qu'elles opèrent à l'entrée du M2."

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mam80

la rose et le réséda
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suite et fin

Quel décret ? Prochaine étape attendue : la décision politique. La CPU (Conférence des présidents d'université) appelle le secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur à adopter "sans délai, par décret, une liste exhaustive des formations de master pratiquant actuellement une sélection entre M1 et M2".

L'Unef en revanche, rappelle son opposition à toute forme de sélection, tout en prônant une "solution de compromis", afin de "répondre au double objectif de sécurité juridique pour les établissements et de droit à la poursuite d’étude pour les étudiants."

Le syndicat étudiant demande "que le futur décret encadre une partie des pratiques de sélection à l’entrée du master 2" mais aussi "garantisse à tous les titulaires d’un master 1 le droit à la poursuite d’étude dans au moins un master 2 du même grand domaine de formation dans leur université."

La Fage réclame de son côté "l'ouverture immédiate d'une concertation regroupant l'ensemble des acteurs de la communauté universitaire devant aboutir à la proposition d'une solution de réforme ambitieuse et globale du master."
Thierry Mandon a promis de s'atteler à la question. Il "proposera dans les prochains jours un décret permettant de sécuriser le fonctionnement actuel du cycle de master", indique la Rue Descartes dans un communiqué, pour une mise en œuvre "dès la prochaine rentrée universitaire".
"Conformément à ce qui avait été assuré, ce projet de décret réaffirmera le droit de tout étudiant à poursuivre ses études en master jusqu'au terme de ce cycle", assure le secrétaire d'État.

http://www.letudiant.fr/educpros/ac...ster-est-illegale-pour-le-conseil-d-etat.html

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la rose et le réséda
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Sélection en master : les universitaires montent au front

Une quarantaine d’enseignants-chercheurs de renom adressent mardi 23 février 2016 une lettre ouverte à Najat Vallaud-Belkacem pour demander que la sélection en master 1 devienne "la règle et non l’exception".

Branle-bas de combat chez les universitaires.

Une quarantaine d’enseignants-chercheurs de toutes disciplines et de tous horizons signent, mardi 23 février 2016, une lettre ouverte à l'intention de Najat Vallaud-Belkacem pour réclamer la sélection en master "dès la première année". Une demande déjà exprimée par les présidents d'université en fin de semaine dernière.

Cette lettre fait suite à la décision du Conseil d’Etat, qui vient de juger illégale la sélection en master 2, et aux propos de la ministre de l’Education nationale , qui a assuré mercredi 17 février, devant les députés, que la liste des masters 2 sélectifs serait "très limitative".

Des propos qui ont mis le feu aux poudres. Pour les auteurs de la lettre ouverte, ce débat sur la sélection en master engage désormais rien moins que "l’avenir de nos universités et de la recherche française".

"ne pas réduire l'accès au master mais l'organiser"

Les universitaires signataires justifient facilement le recours à la sélection car il "pose les bases d’un contrat pédagogique garantissant l’adéquation entre, d'une part, les compétences et les projets des étudiants, et, d'autre part, l'engagement de l'équipe enseignante".

"L’offre nationale de masters est aujourd’hui suffisante pour assurer une place à chaque diplômé de licence souhaitant poursuivre ses études : il ne s'agit donc pas de réduire l'accès au master, mais de permettre de l'organiser !" estiment-ils.

Et d’agiter le chiffon rouge :
"Pendant que les universités devront ainsi assumer le poids de la non-sélection,

nos "grandes écoles" et nos "grands établissements" pourront tranquillement attirer les étudiants jugés les plus capables et leur conférer le grade de master sans que quiconque leur cherche noise."

Les universitaires à l'initiative de cette missive invitent toute la communauté universitaire à signer cette lettre ouverte , qui se transforme ainsi en pétition pro-sélection.

Un nouveau pavé dans la mare alors que la rue Descartes planche sur le décret qui doit clarifier les conditions d'accès aux masters.

Sylvie Lecherbonnier | Publié le 23.02.2016

PS / Najat Vallaud-Belkacem souhaite des "tirages au sort" :bizarre:

mam
 

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la rose et le réséda
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Sélection en master : ce qu’en pensent les étudiants

La majorité des lycéens et des étudiants sont favorables au principe de sélection à l’université, selon un sondage exclusif réalisé par L’Etudiant-EducPros.

Les sondés se prononcent contre la sélection à l’entrée en M2.

Des résultats qui marquent une évolution des mentalités, alors que le débat sur le sujet reste tendu au sein de la communauté universitaire.

C'est une surprise, voire une petite révolution : les lycéens et étudiants se prononcent pour la sélection à l'université. Dans un sondage effectué sur le site de l'Etudiant auquel ont répondu 2.500 lycéens et étudiants, ils sont 57% à s'y déclarer favorable, quand 40% restent hostiles à toute forme de sélection à l'université.

Une véritable évolution des mentalités. Jusqu'alors, les étudiants, notamment à travers la voix de leurs syndicats majoritaires, ont toujours montré leur attachement à la non-sélectivité des étudiants à l'université.
Cette enquête s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu sur le sujet. Thierry Mandon, secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur, travaille sur un décret listant les masters 2 autorisés à sélectionner leurs étudiants, alors que le 10 février 2016 le Conseil d'État a réaffirmé l'illégalité de la sélection.

La sélection, oui, mais pas n'importe quand

Selon le sondage de L'Etudiant, en ce qui concerne la sélection en M2, seuls 27% des lycéens et étudiants ayant répondu à l'enquête y sont favorables pour tous les masters, et 19% uniquement pour les M2 les plus demandés.

En revanche, 69% des répondants penchent pour une sélection à l'entrée de la première année de master (M1).
Plus précisément, 39% y sont favorables pour tous les M1 et 30% pour les M1 des filières les plus demandées uniquement.

Autrement dit, la sélection, oui, mais pas n'importe quand. Ainsi, si seulement 28% des jeunes ayant répondu à l'enquête sont contre la sélection en M1, près de 50% sont opposés à la sélection en M2.
Les étudiants affichent leur volonté de ne pas briser le système européen licence-master-doctorat (LMD), auquel la France adhère depuis 2002, et leur souhait de conserver le "bloc" master.

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mam80

la rose et le réséda
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suite et fin

Sur le premier cycle, 64% des lycéens et étudiants se déclarent favorables à une sélection à l'entrée de la première année de licence (L1)
(34% pour toutes les licences, 30% uniquement pour les L1 des filières les plus demandées).

En revanche, les lycéens ont, semble-t-il, intégré la sélection en L1 dans les filières qui sont actuellement à capacité réduite (Staps, Paces, droit...). Ils y sont même davantage favorables que les étudiants d'université.

Enfin, l'on notera que les étudiants de filières sélectives (prépas, écoles d'ingénieurs, de commerce, etc.) défendent bien plus la sélection (à hauteur de 70%) que les lycéens et étudiants d'université.

http://www.letudiant.fr/educpros/ac...en-master-ce-qu-en-pensent-les-etudiants.html

mam
 
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