kamomille
VIB
Pour moi en ce debut d'année sans hesiter il s'agit de l'élégance du Herisson de Muriel barbery
Editeur : Gallimard, Paris, France
Collection : Blanche
Prix : 20.00 / 131.19 F
La présentation de l'éditeur
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "
Muriel Barbery est née en 1969. L'élégance du hérisson est son deuxième roman. Le précédent, Une gourmandise, est traduit en douze langues.
La dédicace de l'auteur
Je suis toujours très ennuyée quand je dois présenter un livre, car la façon traditionnelle de le faire, en général, c'est de parler de l'histoire. En fait, même si je vais en dire quelques mots, il me semble qu'elle est assez largement anecdotique, parce que, au travers des personnages et de la narration, ce qui m'importe, c'est de parler de ce que j'aime. Quant à l'histoire, il ne se passe pas énormément de choses. Il y a deux héroïnes : une petite fille précoce et une concierge qui cache bien son jeu, parce qu'elle essaie d'avoir l'air concierge et qu'elle est, en fait, très lettrée, très érudite et très fine. Ce sont deux solitudes qui, au fur et à mesure que certains événements vont se produire dans l'immeuble où elles habitent, vont peu à peu sortir de la solitude, se transformer, se métamorphoser, renaître. Il va leur arriver tout un tas de transformations intérieures. Une fois que j'ai dit cela, cela me paraît un peu superficiel. En fait, quand j'écris, je ne le fais pas pour raconter une histoire, même si, au fil de la plume, elle se raconte. Je le fais d'une part, pour le plaisir des mots et du style ; j'aime beaucoup éprouver cela en écrivant des textes et en éprouvant, à chaque fois, le plaisir sans mélange de dire, d'une manière que j'espère la plus adéquate et la plus pure possible, ce que je ressens. D'autre part, l'histoire et l'écriture sont des moyens pour moi d'évoquer les choses qui me tiennent à coeur et les choses que j'aime. J'avais entendu le cinéaste, Jeunet, à propos du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain", expliquer que, pendant des années, il avait noté dans un petit carnet tout ce qui lui tenait à coeur et tout ce qu'il aimait avec l'idée qu'un jour, il recaserait ça dans un film. Et ça a donné Amélie Poulain. Ce roman, c'est un peu la même chose, c'est-à-dire que j'ai pris énormément de plaisir, au travers des voix des deux héroïnes, à transcrire mon amour pour les plaisirs du quotidien, pour l'art, pour le Japon, pour certains êtres, pour la rencontre entre ces êtres, pour certaines émotions esthétiques. Il me semble que c'est à cela que j'ai pris le plus de plaisir et que c'est ce qui me tenait le plus à coeur. Je vous souhaite une bonne lecture. En tout cas, je l'espère. Au revoir et à bientôt.
La revue de presse Mohammed Aïssaoui - Le Figaro du 10 mai 2007
Elle dit également qu'elle écrit de manière désordonnée - alors que dans son livre, c'est justement cette structure de narration alternée et très travaillée que l'on remarque, de même que l'architecture savamment étudiée d'une galerie de personnages animée par trois acteurs forts et psychologiquement bien pensés : la concierge, l'adolescente riche et surdouée qui veut se suicider, et le nouveau locataire japonais, riche également, veuf, et amateur d'art - il y a de belles envolées sur l'art et la culture dans cet ouvrage. Renée, n'est pas ce que l'on peut appeler une héroïne, et elle n'est même pas sympathique - au début tout au moins. Cette concierge de 54 ans, qui officie depuis près de trente années au 7, rue de Grenelle, est une veuve, «rarement aimable», «une haleine de mammouth», «petite, laide, grassouillette», «des oignons aux pieds», qui manie l'ironie avec générosité. Personne n'échappe à ses sarcasmes. En fait, derrière la concierge se cache une férue de philosophie. Les apparences sont trompeuses : c'est l'un des messages simples de ce récit, écrit dans un style vraiment piquant, drôle, léger et érudit. Un roman qui pourrait entrer dans le registre des contes, sans leur côté puéril, avec une dose d'insolence même. Bien sûr, il est difficile d'expliquer les raisons d'un succès qui a été, avant tout, porté par le formidable travail des libraires - Muriel Barbery a d'ailleurs décroché le prix des libraires. Mais on peut dire que c'est un livre bien. De L'Élégance du hérisson, son auteur souligne qu'elle s'est fait plaisir en l'écrivant. Un plaisir largement partagé.
La revue de presse Jacques Nerson - Le Nouvel Observateur du 23 novembre 2006
Dire que Muriel Barbery est douée serait rester en dessous de la vérité. Elle est comme l'orgue, un orchestre à elle seule. Capable de faire entendre les jeux les plus variés, l'érudit, le bouffon, le moqueur, l'ému, le polémique, le truculent... Elle a un humour dévastateur. Plus rare encore, le sens de l'inattendu. On pleure de rire en la lisant. Et ce n'est que son deuxième roman. Si elle est, à 37 ans, capable d'une telle virtuosité, que sera-ce demain ?
La revue de presse Anne Berthod - L'Express du 23 novembre 2006
La surprise est jolie et le succès mérité pour cette enseignante en philosophie qui croque de si réjouissante façon les personnages et les situations...
Les plaisirs minuscules de l'existence, ces instants parfaits où, parfois, tout bascule, Barbery les saisit avec la nostalgie atemporelle d'un Marcel Proust et la fraîcheur d'un Philippe Delerm. Drôle, intelligent et servi par une langue mélodieuse, ce conte philosophique a quelque chose de japonais : gravement léger, aérien comme un haïku.
http://www.passiondulivre.com/livre-25194-l-elegance-du-herisson.htm
(Propos recueillis par téléphone)
Editeur : Gallimard, Paris, France
Collection : Blanche
Prix : 20.00 / 131.19 F
La présentation de l'éditeur
"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "
Muriel Barbery est née en 1969. L'élégance du hérisson est son deuxième roman. Le précédent, Une gourmandise, est traduit en douze langues.
La dédicace de l'auteur
Je suis toujours très ennuyée quand je dois présenter un livre, car la façon traditionnelle de le faire, en général, c'est de parler de l'histoire. En fait, même si je vais en dire quelques mots, il me semble qu'elle est assez largement anecdotique, parce que, au travers des personnages et de la narration, ce qui m'importe, c'est de parler de ce que j'aime. Quant à l'histoire, il ne se passe pas énormément de choses. Il y a deux héroïnes : une petite fille précoce et une concierge qui cache bien son jeu, parce qu'elle essaie d'avoir l'air concierge et qu'elle est, en fait, très lettrée, très érudite et très fine. Ce sont deux solitudes qui, au fur et à mesure que certains événements vont se produire dans l'immeuble où elles habitent, vont peu à peu sortir de la solitude, se transformer, se métamorphoser, renaître. Il va leur arriver tout un tas de transformations intérieures. Une fois que j'ai dit cela, cela me paraît un peu superficiel. En fait, quand j'écris, je ne le fais pas pour raconter une histoire, même si, au fil de la plume, elle se raconte. Je le fais d'une part, pour le plaisir des mots et du style ; j'aime beaucoup éprouver cela en écrivant des textes et en éprouvant, à chaque fois, le plaisir sans mélange de dire, d'une manière que j'espère la plus adéquate et la plus pure possible, ce que je ressens. D'autre part, l'histoire et l'écriture sont des moyens pour moi d'évoquer les choses qui me tiennent à coeur et les choses que j'aime. J'avais entendu le cinéaste, Jeunet, à propos du "Fabuleux destin d'Amélie Poulain", expliquer que, pendant des années, il avait noté dans un petit carnet tout ce qui lui tenait à coeur et tout ce qu'il aimait avec l'idée qu'un jour, il recaserait ça dans un film. Et ça a donné Amélie Poulain. Ce roman, c'est un peu la même chose, c'est-à-dire que j'ai pris énormément de plaisir, au travers des voix des deux héroïnes, à transcrire mon amour pour les plaisirs du quotidien, pour l'art, pour le Japon, pour certains êtres, pour la rencontre entre ces êtres, pour certaines émotions esthétiques. Il me semble que c'est à cela que j'ai pris le plus de plaisir et que c'est ce qui me tenait le plus à coeur. Je vous souhaite une bonne lecture. En tout cas, je l'espère. Au revoir et à bientôt.
La revue de presse Mohammed Aïssaoui - Le Figaro du 10 mai 2007
Elle dit également qu'elle écrit de manière désordonnée - alors que dans son livre, c'est justement cette structure de narration alternée et très travaillée que l'on remarque, de même que l'architecture savamment étudiée d'une galerie de personnages animée par trois acteurs forts et psychologiquement bien pensés : la concierge, l'adolescente riche et surdouée qui veut se suicider, et le nouveau locataire japonais, riche également, veuf, et amateur d'art - il y a de belles envolées sur l'art et la culture dans cet ouvrage. Renée, n'est pas ce que l'on peut appeler une héroïne, et elle n'est même pas sympathique - au début tout au moins. Cette concierge de 54 ans, qui officie depuis près de trente années au 7, rue de Grenelle, est une veuve, «rarement aimable», «une haleine de mammouth», «petite, laide, grassouillette», «des oignons aux pieds», qui manie l'ironie avec générosité. Personne n'échappe à ses sarcasmes. En fait, derrière la concierge se cache une férue de philosophie. Les apparences sont trompeuses : c'est l'un des messages simples de ce récit, écrit dans un style vraiment piquant, drôle, léger et érudit. Un roman qui pourrait entrer dans le registre des contes, sans leur côté puéril, avec une dose d'insolence même. Bien sûr, il est difficile d'expliquer les raisons d'un succès qui a été, avant tout, porté par le formidable travail des libraires - Muriel Barbery a d'ailleurs décroché le prix des libraires. Mais on peut dire que c'est un livre bien. De L'Élégance du hérisson, son auteur souligne qu'elle s'est fait plaisir en l'écrivant. Un plaisir largement partagé.
La revue de presse Jacques Nerson - Le Nouvel Observateur du 23 novembre 2006
Dire que Muriel Barbery est douée serait rester en dessous de la vérité. Elle est comme l'orgue, un orchestre à elle seule. Capable de faire entendre les jeux les plus variés, l'érudit, le bouffon, le moqueur, l'ému, le polémique, le truculent... Elle a un humour dévastateur. Plus rare encore, le sens de l'inattendu. On pleure de rire en la lisant. Et ce n'est que son deuxième roman. Si elle est, à 37 ans, capable d'une telle virtuosité, que sera-ce demain ?
La revue de presse Anne Berthod - L'Express du 23 novembre 2006
La surprise est jolie et le succès mérité pour cette enseignante en philosophie qui croque de si réjouissante façon les personnages et les situations...
Les plaisirs minuscules de l'existence, ces instants parfaits où, parfois, tout bascule, Barbery les saisit avec la nostalgie atemporelle d'un Marcel Proust et la fraîcheur d'un Philippe Delerm. Drôle, intelligent et servi par une langue mélodieuse, ce conte philosophique a quelque chose de japonais : gravement léger, aérien comme un haïku.
http://www.passiondulivre.com/livre-25194-l-elegance-du-herisson.htm
(Propos recueillis par téléphone)