Décélération du crédit bancaire, créances en souffrance, croissance économique en berne… l’économie marocaine passe par une zone de turbulences, légères certes mais bien présentes. Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al Maghrib, fait le tour de ces questions.
Il est connu pour ses sorties médiatiques dénuées de langue de bois et pleines d’anecdotes. Abdellatif Jouahri a profité du point de presse suivant la troisième réunion du conseil de Bank Al Maghrib de 2016, tenu ce 27 septembre à Rabat, pour revenir sur les questions économiques qui fâchent en ce moment: le crédit et la croissance. Verbatim.
Crédit bancaire: la reprise est légère
L’encours du crédit bancaire au secteur non financier s’est amélioré de 3,2% à fin juillet. Bank Al Maghrib a par conséquent révisé la prévision de croissance des crédits à 3% au lieu de 2,7% pour 2016, et 4% pour 2017. Pourtant, la banque centrale et les acteurs économiques estiment que le crédit bancaire n’a pas repris pour autant. A partir de quel niveau de croissance pourrait-on donc ne plus s’inquiéter de la morosité des crédits?
Abdellatif Jouahri estime que le crédit est, tout d’abord, corrélé à la croissance et à l’activité économique. Une reprise de celles-ci entraînera donc une reprise inévitable du crédit: «Lorsqu’on regarde la tendance de longue durée au Maroc, dans les années ou décennies antérieures, nous tournions autour de 9% de taux de croissance du crédit». Visiblement, aujourd’hui on en est bien loin.
Le Wali de Bank Al Maghrib indique que ce chiffre n’est pas une cible pour autant. A vrai dire, le secteur bancaire demeure marqué par une surliquidité et, selon M. Jouahri, la reprise du crédit ne sera visible que quand la sous-liquidité commencera à se faire ressentir: «Quand l’activité repartira, la banque centrale sera là afin de donner les liquidités nécessaires au financement de l’activité économique», ajoute-t-il.
Quant au mémorandum tripartite adressé par BAM, la CGEM et le GPBM au chef de gouvernement sur la question du crédit, Jouahri affirme que malgré le report vraisemblable de la réponse de celui-ci, la banque centrale suit les engagements pris par les banques au titre dudit mémorandum: transfert des notations des clients à ceux-ci, explication des raisons de refus d’un crédit, entre autres.
En gros, Jouahri estime qu’il y a une légère reprise du crédit qu’il ne faut pas ignorer, surtout avec la baisse des taux, et ce malgré les créances en souffrance qui ont dépassé les 10% pour les entreprises.
Sur ce point en particulier, il affirme que les secteurs les plus touchés sont les secteurs «traditionnels», à savoir le textile, les matériaux de construction, et le BTP: «Nous espérons que la reprise de la croissance jouera en faveur de la diminution des créances en souffrance» martèle-t-il. Il ajoute que la problématique des délais de paiement doit également être résolue, de façon à soulager la trésorerie des banques.
Il est connu pour ses sorties médiatiques dénuées de langue de bois et pleines d’anecdotes. Abdellatif Jouahri a profité du point de presse suivant la troisième réunion du conseil de Bank Al Maghrib de 2016, tenu ce 27 septembre à Rabat, pour revenir sur les questions économiques qui fâchent en ce moment: le crédit et la croissance. Verbatim.
Crédit bancaire: la reprise est légère
L’encours du crédit bancaire au secteur non financier s’est amélioré de 3,2% à fin juillet. Bank Al Maghrib a par conséquent révisé la prévision de croissance des crédits à 3% au lieu de 2,7% pour 2016, et 4% pour 2017. Pourtant, la banque centrale et les acteurs économiques estiment que le crédit bancaire n’a pas repris pour autant. A partir de quel niveau de croissance pourrait-on donc ne plus s’inquiéter de la morosité des crédits?
Abdellatif Jouahri estime que le crédit est, tout d’abord, corrélé à la croissance et à l’activité économique. Une reprise de celles-ci entraînera donc une reprise inévitable du crédit: «Lorsqu’on regarde la tendance de longue durée au Maroc, dans les années ou décennies antérieures, nous tournions autour de 9% de taux de croissance du crédit». Visiblement, aujourd’hui on en est bien loin.
Le Wali de Bank Al Maghrib indique que ce chiffre n’est pas une cible pour autant. A vrai dire, le secteur bancaire demeure marqué par une surliquidité et, selon M. Jouahri, la reprise du crédit ne sera visible que quand la sous-liquidité commencera à se faire ressentir: «Quand l’activité repartira, la banque centrale sera là afin de donner les liquidités nécessaires au financement de l’activité économique», ajoute-t-il.
Quant au mémorandum tripartite adressé par BAM, la CGEM et le GPBM au chef de gouvernement sur la question du crédit, Jouahri affirme que malgré le report vraisemblable de la réponse de celui-ci, la banque centrale suit les engagements pris par les banques au titre dudit mémorandum: transfert des notations des clients à ceux-ci, explication des raisons de refus d’un crédit, entre autres.
En gros, Jouahri estime qu’il y a une légère reprise du crédit qu’il ne faut pas ignorer, surtout avec la baisse des taux, et ce malgré les créances en souffrance qui ont dépassé les 10% pour les entreprises.
Sur ce point en particulier, il affirme que les secteurs les plus touchés sont les secteurs «traditionnels», à savoir le textile, les matériaux de construction, et le BTP: «Nous espérons que la reprise de la croissance jouera en faveur de la diminution des créances en souffrance» martèle-t-il. Il ajoute que la problématique des délais de paiement doit également être résolue, de façon à soulager la trésorerie des banques.