Entre le village d'Auterive et les cités de Toulouse, les vies de "Kader" le renfermé

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Casablanca d'antan
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Un homme sans bruit. Partout où il a habité, Abdelkader Merah a toujours été celui que les voisins ne connaissent pas. Un de ces passants ordinaires que l'on peine à décrire, dans sa djellaba comme dans son jogging de l'Olympique de Marseille. Depuis que Mohamed Merah est tombé sous les balles du RAID, pourtant, le grand frère du "tueur au scooter" est soupçonné d'être le complice, voire le cerveau des tueries de Montauban et de Toulouse. Comme si le quotidien apparemment rangé de ce jeune trentenaire issu des quartiers n'avait été qu'un paravent à des crimes djihadistes.

Celui que tout le monde appelle Kader s'était installé à l'automne 2011 dans une vie provinciale. La police est venue l'interpeller, avec sa compagne Yamina, dans sa maison en crépi rose d'Auterive, une bourgade traversée par l'Ariège, à 35 km au sud de Toulouse. Auterive : ses maisons aux toits de tuiles, son clocher, son marché aux produits locaux. Abdelkader y louait un pavillon mitoyen planté au milieu d'un champ, à côté de celui d'un couple de retraités des réseaux ferrés.

Au village, Abdelkader restait invisible. Il faisait ici et là des travaux de peinture. Sa femme pouvait passer ses journées à lire dans le jardin. Même son propriétaire, un fermier dont la maison surplombe la leur, affirme ne les avoir jamais vus. Au California Gym, le petit club de fitness, juste derrière le Carrefour Market, Kader entretenait sans rien dire, walkman sur les oreilles, sa grande silhouette filiforme sur les vélos et le tapis de marche. Il ne quittait pas son tee-shirt de l'OM.



http://www.lemonde.fr/societe/artic...-les-pas-d-abdelkader-merah_1675605_3224.html
 

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Affaire Merah : le rôle du frère du tueur en question

Ainsi, le tueur Mohamed Merah n'aurait peut-être pas agi complètement seul. Son frère aîné Abdelkader Merah, 29 ans, est suspecté de l'avoir assisté tout au long de son périple macabre qui a causé la mort de sept personnes, dont trois enfants, les 11, 15 et 19 mars à Toulouse et à Montauban.

Dimanche 25 mars, peu après 21 h 30, Abdelkader a été transféré à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) où il a été placé en détention provisoire. A l'issue d'une garde à vue de 96 heures, les quatre juges de la section antiterroriste de Paris chargés de ce dossier l'ont mis en examen pour "complicité d'assassinat", "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes" et "vol en réunion". Si ces chefs sont retenus au terme de l'information judiciaire ouverte dimanche matin par le parquet de Paris, Abdelkader Merah encourrait la réclusion criminelle à perpétuité devant une cour d'assises spécialement composée de magistrats professionnels qui seront appelés à le juger.

D'ici là, l'enquête confiée à la sous direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire devra mettre au jour la nature des liens qui unissaient les deux frères. Abdelkader est-il cet individu qui, jouant de son emprise fraternelle et d'une sorte d'influence spirituelle, aurait contribué à armer le bras de son frère ? Dimanche soir, son avocate Me Anne-Sophie Laguens a partiellement répondu par la négative à cette question. "Il n'est pas du tout fier des actes de son frère (...). Il les condamne fermement", a-t-elle déclaré. Tout en redoutant que son client devienne "le bouc émissaire des actes de son frère", elle a estimé que son incarcération relevait "notamment des éléments de l'enquête, mais aussi de l'émoi de la population" et d'une volonté de "le protéger lui".


http://www.lemonde.fr/societe/artic...-frere-du-tueur-en-question_1675508_3224.html
 
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