Volkswagen au cœur d'un scandale mondial

ould khadija

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Le constructeur allemand Volkswagen (VW) fait face à de sérieuses accusations de tricherie aux Etats-Unis pour avoir doté certaines de ses voitures d’un "logiciel" permettant de dissimuler le niveau réel des émissions de gaz polluants.

Débusquée par une ONG basée aux Etats-Unis au printemps 2014, ce petit logiciel a été installé sur onze millions de véhicules VW dans le monde.

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Volkswagen a annoncé mardi que le logiciel accusé, aux États-Unis, de fausser les résultats des tests anti-pollution équipait 11 millions de véhicules dans le monde et il a averti qu'il allait revoir ses objectifs de résultats 2015 après de nouvelles provisions de 6,5 milliards d'euros (9,65 milliards de dollars canadiens) pour couvrir le coût du scandale.

Dans un communiqué, le groupe automobile allemand précise que ses nouveaux modèles équipés de moteurs diesel de type EU 6 commercialisés actuellement en Europe ne sont pas concernés et que le dispositif mis en cause ne concerne qu'un seul type de moteurs diesel (EA 189).

« De nouvelles investigations internes ont établi que le logiciel de gestion du moteur concerné était aussi installé sur d'autres véhicules du groupe Volkswagen à moteur diesel. Pour la majorité de ces moteurs, le logiciel n'a aucun effet », dit le communiqué.

« Une divergence marquée entre les tests en atelier et l'usage réel sur route a été établie uniquement pour ce type de moteur », poursuit-il.

Le constructeur est accusé par les autorités américaines d'avoir équipé plusieurs centaines de milliers de voitures d'un dispositif permettant de fausser les résultats des tests d'émissions polluantes afin d'assurer qu'ils respectent les normes en vigueur.

Il encourt des amendes d'un montant maximal de 18 milliards de dollars (23,8 milliards de dollars canadiens) dans le seul volet américain de ce scandale.


(...)

À la Bourse de Francfort, l'action Volkswagen amplifiait son recul après l'annonce des nouvelles provisions: le titre chutait de 17,7 % à 10h40 GMT, à 108,80 euros.

L'entreprise a perdu un tiers de sa valeur en deux jours.

Les enquêtes se multiplient à travers le monde

Le scandale dans lequel s'enfonce Volkswagen après l'aveu du truquage de ses voitures aux États-Unis a désormais pris une ampleur internationale, la Corée du Sud et la Suisse annonçant à leur tour des enquêtes tandis que la France plaidait pour des investigations à l'échelle européenne.

Après la révélation du scandale par l'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) américaine, une plainte en nom collectif a été déposée aux États-Unis, où plusieurs médias ont rapporté que la justice avait ouvert une enquête au pénal.

L'Allemagne a annoncé dès lundi des investigations visant à déterminer si les Volkswagen vendues sur son territoire étaient concernées. Et mardi, c'est la Corée du Sud qui a annoncé son intention d'enquêter sur trois modèles du groupe Volkswagen: la Jetta, la Golf et l'Audi A3, produites en 2014 et 2015.

Les vérifications porteront sur 4000 à 5000 véhicules, a précisé le ministère sud-coréen de l'Environnement, qui n'exclut ni un éventuel rappel de ces véhicules à l'issue de son enquête ni d'étendre celle-ci à la totalité des importations de véhicules diesel allemands.

Michel Sapin ministre français des finances souhaite une enquête européenne

Daimler et BMW, qui pourraient ainsi être visés, ont assuré que les accusations contre Volkswagen ne les concernaient pas.

Les modèles diesel représentaient 68 % de la totalité des voitures importées en Corée du Sud au premier semestre.

La filiale sud-coréenne de Volkswagen s'est refusée à tout commentaire.

En Australie, le ministère des Infrastructures, dont relève le dossier, a dit suivre l'évolution de celui-ci et attendre des explications de la filiale locale de Volkswagen.

Côté européen, la Commission de Bruxelles estime pour l'instant qu'il est trop tôt pour affirmer que des voitures du groupe allemand vendues dans l'Union sont concernées par le scandale.

Le ministre français des Finances, Michel Sapin, s'est néanmoins prononcé mardi pour une enquête européenne sur les pratiques de Volkswagen.


« Il faut le faire au niveau européen. Nous sommes sur un marché européen avec des règles européennes, c'est celles-ci qui doivent être respectées, c'est celles-ci qui ont été violées aux États-Unis », a-t-il dit sur Europe 1.

Michel Sapin a estimé en outre que les contrôles devaient être étendus à l'ensemble des constructeurs, y compris français.

« Puisqu'on le fait pour Volkswagen, je pense que, ne serait-ce que pour rassurer les uns les autres, il me paraît nécessaire de le faire aussi pour les constructeurs français, mais je n'ai pas de raison particulière de penser que les constructeurs français se seraient conduits comme Volkswagen », a-t-il dit.

Un porte-parole de PSA Peugeot Citroën a assuré mardi que « PSA respecte les procédures d'homologation en vigueur dans tous les pays où il opère ».



Source
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle...ale-enquetes-suisse-coree-france-europe.shtml
 
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