L'avocat général requiert 30 ans pour Geneviève Lhermitte
L'audience a repris. Avec, comme prévu les débats relatifs à la peine. C'est l'avocat général Pierre Rans qui prend la parole en premier.
C'est aussi le débat du coeur, s'élance l'homme en toge rouge du haut de son pupitre. Mais si on peut avoir du coeur pour l'accusée, il en faut également pour les enfants, pour les victimes. Débat du coeur donc, mais aussi celui de la raison..." Et nous voilà replongés dans des considérations juridiques. Et l'avocat général de commencer : "Pourquoi une peine? Parce qu'il y a une infraction, des dommages..."
"La peine prévue par le code pénal pour un assassinat: la perpétuité. Mais il peut y avoir des conditions atténuantes. Parfois en quantité. La première: ne jamais avoir été condamné, comme c'est le cas de Geneviève Lhermitte. Mais ce peut être des drames de la vie, un contexte particulier, etc. Le juge n'est jamais obligé de reconnaître ces circonstances atténuantes."
"La libération conditionnelle, ça fait partie des réalités, est un système qui permet à la personne condamnée de se réinsérer dans des conditions imposées et contrôlées. Ce qui peut être une motivation pour se présenter à celà, car il faut se préparer... Madame Lhermitte pourrait envisager de demander au tribunal d'application des peines une libération conditionnelle après le tiers de la peine (après 10 ans en cas de perpétuité), à condition qu'elle présente un plan de réinsertion.
"Je vais requérir une peine précise. Je vais requérir selon mon expérience, mes valeurs, mais c'est vous, les juges, qui déciderez. Retenez l'extrême gravité des faits: la mort de 5 enfants, la trahison qu'ils ont vécu, elle s'est acharnée sur eux. C'est aussi le fait d'avoir privé le père de poursuivre une vie normale, sans oublier les conséquences psychologiques, sur les proches, sur les enfants ou encore la fragilité toujours présente chez Geneviève Lhermitte chez qui on sent encore parfois de la haine. Mais je crois qu'il y a matière à reconnaître des circonstances atténuantes, mais qui n'excusent pas l'acte commis.."
"je requiert une peine de 30 ans, et je vous demande de ne pas descendre en dessous de 25 ans."
Le réquisitoire de l'avocat général terminé, c'est au tour de la défense de Geneviève Lhermitte de prendre la parole.