Washington dévoile une nouvelle doctrine de sécurité nationale

SteveRogers

no retreat , no surrender
Le gouvernement américain a dévoilé une nouvelle doctrine de sécurité nationale insistant sur le besoin de volontarisme diplomatique et de discipline économique pour conforter la place des Etats-Unis dans le monde.

WASHINGTON DÉVOILE UNE NOUVELLE DOCTRINE DE SÉCURITÉ NATIONALE

Cette stratégie du président Barack Obama rompt avec l'unilatéralisme des années Bush et sa doctrine de la guerre préventive. Elle appelle à étendre les partenariats au-delà des alliés traditionnels de Washington, afin d'englober des puissances émergentes comme la Chine et l'Inde.

Confrontée à des déficits records, l'administration Obama reconnaît aussi que le retour de la croissance et l'assainissement des finances publiques doivent figurer en haut des priorités de sécurité nationale.

"Au centre de nos efforts, il y a l'engagement de renouveler notre économie, source de la puissance américaine", peut-on lire dans des extraits de ce document qui sera rendu public dans son intégralité au cours de la journée.

Barack Obama, qui a pris ses fonctions au beau milieu de la pire crise économique traversée par les Etats-Unis depuis la Grande Dépression des années 1930, se distingue de ses prédécesseurs en établissant formellement un lien entre la santé économique des Etats-Unis et leur stature à l'étranger.

L'administration souligne que la poursuite de la croissance doit s'appuyer sur une politique budgétaire viable et recommande une réduction de la dépendance énergétique des Etats-Unis.

Tout président est contraint par la loi de rendre publique sa "stratégie de sécurité nationale", qui réaffirme le plus souvent des positions connues mais peut influencer les budgets et la législation et fait l'objet d'un examen minutieux de la part de la communauté internationale.

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Dans sa première déclaration stratégique en 2002, peu après les attentats du 11-Septembre, George W. Bush avait défendu le droit des Etats-Unis à mener des frappes unilatérales et préventives contre tout pays ou groupe terroriste présentant une menace présumée pour l'Amérique.

Barack Obama prend ses distances avec ce qu'il est désormais convenu d'appeler la "doctrine Bush".

Tout en réaffirmant comme ses prédécesseurs son engagement à maintenir la supériorité militaire conventionnelle des Etats-Unis, il souligne l'engagement de son administration en faveur du renforcement des institutions internationales et de l'action collective.

Ce volontarisme doit "servir des intérêts communs tels que la lutte contre l'extrémisme violent, l'arrêt de la prolifération des armes nucléaires et la sécurisation des matériaux nucléaires, la réalisation d'une croissance économique viable et équilibrée et la recherche de solutions coopératives face à la menace du changement climatique".

En insistant sur le fait que les Etats-Unis ne peuvent pas agir seuls dans le monde, l'administration américaine fait aussi savoir aux puissances établies ou émergentes qu'elles doivent partager le fardeau des obligations internationales.

Barack Obama a été crédité d'avoir imprimé un nouveau ton à la diplomatie américaine depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2009, ce qui a été l'une des raisons invoquées par le comité d'Oslo pour lui décerner le Nobel de la paix.

Mais les Etats-Unis restent engagés dans deux conflits, en Irak et en Afghanistan, dans deux bras de fer sur le nucléaire avec l'Iran et la Corée du Nord et dans une médiation difficile entre Israéliens et Palestiniens.

Le président américain réaffirme son objectif de "déstabiliser, démanteler et vaincre" Al Qaïda mais en insistant sur le respect des droits de l'homme dans cette confrontation et en rejetant l'usage de la torture comme instrument de sécurité nationale. La lutte contre le terrorisme intérieur est également mentionnée comme l'une des principales priorités, près d'un mois après l'attentat déjoué en plein New York le 1er mai.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser
 
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