WikiLeaks : au Maroc, la corruption s'institutionnalise

Les pratiques de corruption existaient durant le règne de Hassan II. Elles se sont institutionnalisées avec le roi Mohammed VI." Le constat émane d'un homme d'affaires étranger,
L'homme d'affaires, souhaitait investir dans un projet immobilier au Maroc... en partie était bouclé. Mais le projet allait être bloqué pour des raisons qui échappèrent à l'homme d'affaires jusqu'au jour où il fût approché par le responsable d'une société liée au palais royal. Ce dernier "l'encourage fortement" à faire une place à cette entreprise.
"RAPACITÉ DES PROCHES DU ROI MOHAMMED VI"
(...)
un financier, bien introduit dans le makhzen est catégorique : "Les grandes décisions d'investissements, confie-t-il à son interlocuteur américain, doivent avoir le feu vert de trois personnes (…) Discuter avec quelqu'un d'autre serait une perte de temps." Suivent les noms des trois personnes..
Un câble précédent... avait mis l'accent sur la "corruption institutionnalisée" dans les hautes sphères des Forces armées royales (FAR), en particulier celles stationnées au Sahara occidental. "Des rapports crédibles indiquent que le général Benanni utilise sa position de commandant du secteur sud pour récupérer de l'argent des contrats militaires et peser sur les décisions dans le domaine des affaires."
"Benanni, comme beaucoup d'autres officiers supérieurs, possède une somptueuse maison de famille probablement construite avec de l'argent provenant de pots-de-vin", assure le mémo, qui regrette qu'en dépit des promesses faites par les autorités d'éradiquer la corruption parmi les officiers, "peu de choses ont été faites" à ce jour.
La corruption, l'économie parallèle, les passe-droits, on les retrouve dans une autre étude confidentielle du consulat de Casablanca, rédigée en mai 2008 et consacrée aux causes de l'opulence de la capitale économique du royaume. "Le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et une corruption endémique jouent un rôle dans la croissance", indique le document.
A l'appui de la démonstration, l'auteur cite le cas d'un officier devenu importateur de motos de marque allemande après avoir eu connaissance que la police allait passer une importante commande. Ou celui de terrains gelés par la municipalité mais "devenus constructibles après le versement de pots-de-vin par des promoteurs".
Le consulat américain à Casablanca a touché du doigt l'importance de cette économie parallèle lorsqu'il a voulu s'agrandir : "Sur la trentaine de sites identifiés, plus de vingt ont du être exclus tout de suite car les propriétaires ne voulaient pas vendre dans le cadre d'une transaction officielle."
www.lemonde.fr
 
Haut