Yahya hassan, star controversé au danemark, lit son poème "enfance"

Mims

Date limite de consommation : 26/01/2033
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VOUS ÊTES MUSULMANS, VRAIMENT ?/ VOUS NE SAVEZ PAS/ SI VOUS VOULEZ MANGER HALAL OU HARAM/ VOUS SAVEZ QUE VOUS PRÉFÉREZ CE QUI EST HARAM/ MAIS VOUS PRÉTENDEZ VOULOIR CE QUI EST HALAL/ VOUS NE VOULEZ PAS DE PORC/ ALORS, QU’ALLAH VOUS RÉCOMPENSE POUR CE QUE VOUS BOUFFEZ.

Yahya a grandi dans un quartier pauvre d’Aarhus, au Danemark et, plus jeune, il s’est essayé au crime. Certains de ses poèmes parlent des abus subis durant son enfance : « Aussitôt que mes parents ont atterri à l’aéroport de Copenhague, c’est comme si leur rôle éducatif touchait à sa fin », a déclaré Yahya au journal danois Politiken dans l’interview qui l’a transformé en star nationale.

Il a depuis été invité à de nombreuses émissions télé au cours desquelles il a débattu avec d’autres jeunes musulmans. Sa volonté de les critiquer sans ménagement lui a valu de nombreux éloges dans la presse. Yahya Hassan s’est vendu à 11 000 exemplaires dans les 24 heures qui ont suivi sa parution et a été imprimé à 100 000 exemplaires, faisant de ce livre le recueil de poésie danoise le plus populaire de l’histoire du pays.

Si, dans son ensemble, la société danoise l’aime bien, on ne peut pas en dire autant de ses coreligionnaires. « Pour de nombreux jeunes musulmans, l’islam est un marqueur identitaire. Ils se sentent membres d’une communauté de la même façon qu’un punk se sent membre d’une contre-culture », a déclaré Helle Lykke Nielsen, doctorante en civilisations du Moyen-Orient à l’université du Danemark du Sud. « Ils se sont sentis agressés par la poésie de Yahya Hassan. »

Le 18 novembre, Yahya s’est fait agresser par un jeune extrémiste musulman, déjà condamné pour terrorisme. Quelques jours plus tard, il faisait une lecture à Vollsmose, une banlieue pauvre d’Odense abritant de nombreux immigrés musulmans. Les autorités avaient tellement peur des débordements que plusieurs gardes du corps ont été embauchés pour protéger Yahya.

Helle interprète les poèmes controversés de Yahya comme un signe positif. Selon elle, le mécontentement engendré par le poète est le symbole d’une société où l’on peut parler librement de sa religion et critiquer les autres ; société que les immigrés musulmans ont choisi de rejoindre. « Les musulmans danois vont devoir accepter la possibilité d’un débat sur l’islam. Quand ils se seront faits à l’idée qu’il est ici possible de critiquer l’islam et les autres religions sans subir le moindre préjudice, ils auront fait un pas vers une meilleure intégration. »

(VICE)

 
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