Menu
Accueil
Forums
Nouveaux messages
En ce moment
Nouveaux messages
Nouveaux messages de profil
Connexion
S'inscrire
Quoi de neuf
Nouveaux messages
Menu
Connexion
S'inscrire
Forums
Catégorie Principale
Actualités marocaines
Zahra Boudkour parle de sa prison
JavaScript est désactivé. Pour une meilleure expérience, veuillez activer JavaScript dans votre navigateur avant de continuer.
Vous utilisez un navigateur obsolète. Il se peut que ce site ou d'autres sites Web ne s'affichent pas correctement.
Vous devez le mettre à jour ou utiliser un
navigateur alternatif
.
Répondre à la discussion
Message
[QUOTE="Octavius, post: 5997954, member: 193985"] Décrivez-nous le cadre dans lequel vous vivez depuis mai 2008 Il est exécrable. Nous sommes trop nombreux dans un petit espace envahi par les cafards. Nous sommes une cinquantaine dans un lieu qui ne prendrait normalement pas plus de vingt personnes. Beaucoup de femmes sont très malades, elles souffrent des poumons et crachent du sang. Même les enfants sont dans un très sale état, ils ont des cafards sur le visage. Quelles sont les conditions dhygiène ? On se douche à leau froide une seule fois par semaine. Nous sommes une cinquantaine de personnes à nous partager un seul sanitaire. Où dormez-vous ? Dans de piteuses conditions. Il y a des détenues qui sont un peu mieux loties que dautres. Mais nous dormons toutes sur de vieilles guenilles. Et que mangez-vous ? De la nourriture pitoyable. En été, on mange des lentilles, des haricots, des fèves, (silence) des carottes, des pommes de terre cest-à-dire tout ce qui est fait avec beaucoup deau. Est-ce quon vous maltraite en prison ? (Silence) Non, non. On ne nous frappe pas Vous gardez le sourire, malgré ce qui vous arrive Je ne vais pas mapitoyer sur mon sort, alors autant garder le sourire. Que voulez-vous que je fasse ? Est-ce que vous recevez des visites de votre famille ? Une fois par semaine. Et seulement une dizaine de minutes au maximum dans un vacarme total. Les responsables font parfois attendre nos familles pendant des heures car les visites des hommes, qui sont 6 000, passent avant celles des femmes. Rappelez-nous ce que vous avez subi le 15 mai 2008 au commissariat de Jamaâ El Fna ? On nous a menotté les mains et les pieds. On nous a également bandé les yeux. Cest à partir de là que nous avons été torturés durant cinq jours en continu. On a reçu des coups partout sur le corps. Jai reçu une barre de fer sur la tête et jai eu un il touché. Je ne pouvais même pas aller aux toilettes. On ma même déshabillée. Si vous saviez que tout cela allait arriver et que vous alliez écoper de deux ans de prison, auriez-vous agi de la même manière ? Pour être militante, il faut persévérer. Nous savions déjà tout ce nous allions endurer. Rien nest gratuit. Il sagit dabord dun sacrifice individuel. Je ne mattendais pas à ce que la justice nous offre des fleurs ou nous déroule un tapis rouge. Bien au contraire. Tout ce que nous pourrons subir ne changera jamais nos convictions et je ne regrette rien. Vous êtes donc prête à tout pour le militantisme ? Je suis prête à donner deux ans de ma vie en prison pour que les choses changent au Maroc. Je peux même donner quatre ans, dix ans ou toute ma vie pour que les conditions du peuple marocain saméliorent. Les rumeurs selon lesquelles vous auriez demandé une grâce royale sont donc fausses ? Evidemment. Je ne vois pas pourquoi je vais demander une grâce royale puisque je suis innocente. Savez-vous que vous êtes devenue un symbole pour les défenseurs des droits de lhomme au Maroc ? Il ny a aucune amélioration dans le domaine des droits de lhomme au Maroc. Les noms des principaux boucs-émissaires ont peut-être changé, mais la justice est toujours la même. On peut comparer le commissariat de Jamaâ El Fna à Tazmamart ou Guantanamo ! De quoi sera fait votre avenir, une fois que vous sortirez de prison ? Allez-vous rester au Maroc ? Je ne sais pas si je resterai ici ou pas. Je ne pense pas à cela. Ce qui compte, cest que je continuerai à me battre pour toutes les idées qui mont conduite en prison. Je vais finir mes études à luniversité et défendre mes convictions. BIO EXPRESS 28 novembre 1987 : Naissance à Zagora. 28 novembre 1989 : Décès de sa mère. 15 mai 2008 : Arrêtée et torturée par la police de Marrakech. 9 juillet 2009 : Condamnée à deux ans de prison ferme. PROPOS RECUEILLIS PAR HICHAM BENNANI Le Journal Hebdomadaire, numéro 405, juillet 2009 source: Hicham Bennani blog merci infiniment d avoir partager cette interview avec nous [/QUOTE]
Insérer les messages sélectionnés…
Vérification
Répondre
Forums
Catégorie Principale
Actualités marocaines
Zahra Boudkour parle de sa prison
Haut