Après 15 ans d'état végétatif, un patient recouvre une forme de «conscience»

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la rose et le réséda
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INFOGRAPHIE - Des neuroscientifiques lyonnais ont «réveillé», en partie, un homme de 35 ans en stimulant un nerf crânien.
Pourra-t-on un jour réveiller des patients restés «inconscients» pendant plusieurs années? C'est le fol espoir que suscitent des travaux publiés, lundi, dans la revue Current Biology . Des chercheurs de l'Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod de Bron et de l'hôpital neurologique Pierre Wertheimer de Lyon ont réussi à faire passer un homme plongé depuis quinze ans dans un «état végétatif» à un «état de conscience minimale» en stimulant un nerf connecté au cerveau.
Pour y parvenir, les neurochirurgiens lyonnais ont équipé ce jeune patient de 35 ans, victime d'un accident de la route à 20 ans, avec une sorte de «pacemaker cérébral». Installé au niveau de la clavicule, il permet de stimuler le nerf vague au niveau du cou, une technique utilisée depuis plus de vingt ans dans le traitement de certaines épilepsies pharmacorésistantes. Rappelons que le nerf vague connecte le tronc cérébral, situé à la base du cerveau, avec les viscères (coeur, poumon, estomac, etc.). «C'est ce nerf qui permet d'assurer les fonctions dites végétatives telles que la respiration, le rythme cardiaque ou la digestion », explique Benjamin Rohaut, neurologue-réanimateur et chercheur à l'université Columbia, à New York. Les médecins ont alors envoyé des impulsions électriques pendant des durées de 30 secondes espacées de 5 minutes, jour et nuit, pendant six mois. Chaque semaine, l'intensité du courant augmentait par paliers jusqu'à atteindre le seuil maximal de 1,5 mA (milliampère).
Au bout d'un mois, les neuroscientifiques ont constaté une amélioration. «Nous avons observé à l'électroencéphalogramme l'apparition d'une onde qui, selon de récents travaux, semble caractériser l'état de conscience minimale, explique Angela Sirigu, directrice de recherche au CNRS qui a supervisé ce projet. Et nous avons parallèlement mesuré une extension de l'activité cérébrale à des zones qui ne fonctionnaient plus depuis des années.» Via le nerf vague, les chercheurs pensent avoir stimulé le tronc cérébral, favorisant le rallumage de zones situées à proximité, comme le thalamus, qui semble jouer un rôle clé dans l'état de conscience. En 2007, la stimulation profonde du thalamus, en insérant directement des électrodes au plus profond du cerveau, avait permis d'obtenir des résultats comparables (la lourdeur et la dangerosité de l'opération n'ont toutefois jamais permis de la rendre routinière).
«Ce sont des travaux très importants»
Sur le plan clinique, les réactions du patient ne se limitent plus à une activité réflexe. Il est capable de suivre un objet ou une personne du regard, de tourner la tête sur commande et semble effrayé lorsqu'un visage se rapproche brusquement de lui. Angela Sirigu raconte que le jeune homme aurait versé deux larmes, une première de façon spontanée et une deuxième à l'écoute de sa chanson préférée. «Lorsqu'on lui demande de sourire, il soulève sa joue gauche», poursuit la chercheuse. «Il a une présence bien réelle dans son environnement, il comprend ce qu'on lui dit.» Cela sera-t-il suffisant pour arriver à établir un système de communication? «C'est ce que nous souhaitons. Cela relève désormais de l'équipe clinique.»

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